Drôle de découverte que cette première démo d’un groupe chilien, à la pochette noir et blanc typique et à l’intitulé en allemand pour brouiller les pistes. En l’état, et avec un minimum de recul, on penserait à un énième produit lo-fi balancé sur le marché avec misanthropie, mais la réalité des faits est toute autre. Car le projet KERASFORA est beaucoup plus musical que ses arguments graphiques. Du Chili, on connaît la scène Thrash, le mouvement Blackened Speed, et évidemment des exemples de groupes sombres, qui d’ordinaire, s’épanouissent dans la cruauté et le purisme. On connaît moins ces musiciens plus portés sur les harmonies et l’ambiance, et KERASFORA est un exemple parfait de distanciation prise avec les options nationales.
Initialement sorti en tape par le groupe/musicien plus tôt en 2021, Denn die Todten Reiten Schnell trouve donc une seconde jeunesse entre les mains du label allemand Iron Bonehead, jamais le dernier à se ruer sur un bon coup. Et pour le…coup, celui-ci est évidemment alléchant, cette démo quatre titres dont un instrumental proposant une alternative intéressante à la brutalité sud-américaine en vogue depuis les années 80/90.
Traduit par Reverso, le titre de cette démo nous indique visiblement que la mort court vite. Titre qui prend donc le contrepied d’une musique lancinante, mystique, envoutante et plus ou moins lente, soulignée d’arrangements aux claviers, et de nappes de voix qui assurent la caution BM nineties. En un petit quart d’heure à peine, KERASFORA nous propose un produit sophistiqué, travaillé, que son label conseille aux fans de GRIMORIUM VERUM, VOBISCUM INFERNI, ou HETROERTZEN. Je vous laisse seuls juges de la pertinence de ces comparaisons, mais je tiens à dire que dès « Southern Wind » et ses cordes délicates et médiévales, Denn die Todten Reiten Schnell séduit, et entraîne dans un monde plus poétique que cette grille anonyme ne le laissait suggérer au premier plan.
Entre BM atmosphérique et Doom noirci à la poésie finlandaise et Folk, KERASFORA peint un tableau fascinant, qui rappelle parfois les BO gothiques espagnoles des années 60 et 70 sur « Night's Symbol ». Une pincée de BATHORY, quelques inflexions harmoniques à la 4AD/Cleopatra, une ligne directrice ferme et bien tracée, pour un résultat qui accroche l’oreille, et qui évoque des images nocturnes de procession religieuse païenne.
Evidemment, loin de moi l’idée de parler de futur leader, mais KERASFORA refuse la facilité, et propose une approche différente dans le formalisme, en mettant au même niveau violence sourde et concessions mélodiques prononcées. Une démo riche donc, qui laisse augurer d’un premier album ambitieux qu’on attend avec une certaine curiosité. Ce fantasme noir et blanc pouvant très bien s‘accorder d’un métrage plus long pour peu qu’il laisse s’exprimer les idées les plus intimes et les plus variées.
Disponible en vinyle, Denn die Todten Reiten Schnell est en attendant un bel objet que l’on peut s’offrir si l’on aime son BM mélancolique et puissant.
Titres de l’album:
01. Southern Wind
02. Night's Symbol
03. Spectral Twilight
04. A Silver Light
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30