Sans vouloir remettre le débat sur le tapis pour la centième fois, les nordiques sont vraiment les rois des mélodies énergiques secouées de rythmiques bien appuyées. Une façon comme une autre de dire qu’ils survolent les styles affiliés à ces composantes depuis des années, et que personne ne semble à même de mettre à mal leur suprématie. Acceptons-là donc, et faisons avec, puisqu’il semblerait que leur couronne soit fermement vissée sur leur tête.
J’en connais d’ailleurs cinq à qui elle va à merveille, et qui viennent juste de la remettre sur leur chef après des années d’absence. Autant vous le dire tout de suite, si le Hard-Rock hautement mélodique, l’AOR et le Rock radiophonique west-coast sont vos péchés mignons, vous risquez de vous incliner devant la majesté du quintette norvégien du jour.
Les HUSH sont loin d’être des inconnus de la scène, encore moins des petits jeunots qui débarquent pour le dessert. Ils traînent leurs guitares et leurs harmonies depuis la fin des années 90 de leur Norvège natale, et ont déjà une carrière conséquente derrière eux.
Premier LP en 1998, If You Smile, distribué par les esthètes d’AOR Heaven, second en 2001, II, (Now & Then et Frontiers, références), puis troisième en 2006 (Mirage), avant un long hiatus et un silence radio qui nous laissaient à penser que ces amoureux de la mélodie en avaient fini avec leur aventure.
Mais en vérité, les musiciens travaillaient dans l’ombre leur grand retour, formalisé fin mai par un quatrième LP studio confié aux bons soins des danois de Lions Pride Music, Department of Faith. Titre prédestiné pour des instrumentistes qui n’ont jamais lâché l’affaire, mais aussi pour leur public qui n’a jamais cessé d’espérer leur retour…
Articulé autour des deux membres fondateurs Kenneth Kristiansen (guitare / chœurs) et Patrick Simonsen (chant / guitare), secondés par Antonio Torner (batterie), Thorleif Østmoe (claviers / chœurs) et Stein Andersen (basse / chœurs), HUSH n’a donc eu aucun mal à retrouver ses automatismes et ses réflexes d’antan pour nous proposer un excellent album de Hard-Rock mordant, piétinant les plates-bandes de l’AOR musclé, et fricotant même parfois avec un Heavy Rock très harmonisé. En gros, une magnifique synthèse de l’art norvégien en la matière, qui ne surprendra personne mais qui enchantera tous les fans du spectre musical revisité.
Avec une production qui est un véritable modèle du genre, moderne mais tout sauf aseptisée, qui ne stérilise pas les guitares, et ne lisse pas la rythmique, Department of Faith part donc sous les meilleurs auspices pour propulser de nouveau ses concepteurs sous les feux de l’actualité.
De plus, et c’est d’une subjectivité assumée, un album qui démarre sur un burner de la trempe de « I Don’t Wanna », ne peut pas être fondamentalement mauvais…Ce titre est d’ailleurs une ouverture parfaite pour un disque qui met clairement les choses au point, et précise dès le départ ses intentions à l’auditeur. Oui, les norvégiens sont Rock, Hard-Rock même, assument et en sont même fiers. On retrouve sur ce morceau une jolie patine BALANCE en version contemporaine, et la puissance toute en légèreté dont font preuve les HUSH nous convainc en quelques minutes de couplet, avant de nous persuader d’un refrain entêtant qui s’incruste dans les oreilles comme un moustique en été.
« Black Ice », l’un des deux singles est de la même trempe, et accentue même le tranchant des guitares pour se rapprocher d’un Hard-Rock californien des glorieuses eighties, les poncifs de poseurs en moins. « Hold On », le second titre choisi en éclaireur est quant à lui plus empreint d’AOR soft sur les couplets, tandis que son refrain laisse exploser quelques gerbes de guitares flamboyantes et particulièrement hargneuses, sans pour autant dissimuler les nuances d’une mélodie ciselée et cristalline.
Entre ces tendances, le groupe nous réserve quelques surprises, dont la cover de « Crazy », composée par Seal et Guy Sigsworth n’est pas la moindre. Certes, les HUSH passent après Alanis Morissette, ME FIRST AND THE GIMME GIMMES ou même MUSHROOMHEAD, mais leur version est tout à fait honorable dans un style plus direct et cru, dont le riff semble se souvenir de loin de la syncope du « Dr Feelgood » des MÖTLEY CRÜE.
Mais les norvégiens n’ont pas besoin de multiplier les emprunts extérieurs pour mettre en avant leur talent et leurs propres compositions ont parfois l’allure et le son de grands classiques. Ainsi, « Everything » sonne comme un hommage à peine déguisé à la scène scandinave et les homologues de STAGE DOLLS ou des POODLES, et dynamite des harmonies AOR d’une caisse de riffs TNT Hard-Rock, alors que le final orgiaque « This Time » nous la joue générique de soap US de ses couplets télévisuels et de son refrain à reprendre en famille.
Magie ?
On peut dire ça et le terme n’est pas galvaudé, puisque la qualité et l’implication sont au rendez-vous. Musiciens à la technique suffisamment affutée pour qu’ils la gardent sous contrôle, chant de Patrick qui se place naturellement en avant sans tomber dans l’égocentrisme, soli discrets mais efficaces, et rythmique stable qui ne cherche pas les figures de style. Les ingrédients sont parfaitement dosés, même si les esprits chagrins regretteront sans doute quelques systématismes dans l’utilisation d’un mid tempo qui adopte souvent la même cadence.
Mais les HUSH ont le grand mérite de ne pas nous engluer dans un sentimentalisme de ballades trop stéréotypées, et ne dégainent les mouchoirs qu’à l’occasion de « Signs », qui laisse les touches de clavier donner le ton, dans un registre dramatique heureusement pas trop mielleux.
Et lorsqu’on est capable juste avant, de bousculer son public avec un hit aussi immédiat que « Mirrors », on peut bien se permettre un petit repos du guerrier, surtout lorsqu’on se montre à la hauteur des plus grandes références du genre.
Ajoutez à ça quelques digressions aussi inattendues que bienvenues, principalement sur l’ambivalent « Last Man Standing », à l’atmosphère très pointue et synthétique, et au chant velouté et charnu. Pour un bilan exhaustif, ajoutons que « This Is It » pointe du doigt le Hard Rock mélodique le plus charmant, et que « She Will Be The One », après une intro de bips spatiaux nous emporte dans une transe médium, qui elle aussi a tout d’un blockbuster AOR moderne, qui n’oublie pas de regarder vers le passé.
Beaucoup avaient sans doute enterré les norvégiens un peu prématurément, mais Department of Faith leur prouvera que les HUSH sont bien vivants, et qu’ils n’ont pas perdu la foi. Un disque aussi humble que conscient de ses qualités, et une nouvelle démonstration du talent atavique des norvégiens pour arranger des mélodies classiques à leur sauce séductrice.
Titres de l'album:
Je n'avais pas été vraiment convaincu par l'album précédent, trop gonflé aux hormones inutilement, là ça respire, ça pue le old-school à plein nez, ça sent l'achat !
29/03/2025, 07:54
On va peut-être vous ouvrir un sujet "La Géopolitique vue de ma fenêtre" dans le forum, ça pourrait vous être utile parce que je ne suis pas certain que ça passionne tout le monde tout cela....En tout cas, étant donné qu'il y(...)
28/03/2025, 17:07
28/03/2025, 09:03
"Oui, comme nous en France en 1914 quand nous voulions récupérer l'Alsace et la Lorraine. Rien de choquant pour moi."Ouais, rien de choquant. Cet idiot utile de Zelensky avait juste faite sa campagne en faveur de la paix.
27/03/2025, 20:46
"Poutine ne s'est pas levé un matin en se demandant ce qu'il pouvait faire ce jour-là, puis a décidé que d'envahir l'Ukraine, ce serait marrant"Ça c'est une certitude, pour Poutine l'Ukraine c'est la Russie. Po(...)
27/03/2025, 20:18
Et l'Ukraine n'a pas respecté les accords de Minsk, Zelensky déclarant même vouloir récupérer le Dombass par n'importe quel moyen.C'est un peu plus compliqué que les Russes ont envahi l'Ukraine (Poutine ne s'est pas lev(...)
27/03/2025, 19:36
Génocide ou pas, il y a un pays qui en a envahit un autre (du moins il essai hu hu). Point barre. C'est pas plus compliqué que ça. Si on cherche à justifier ou excuser ça, le monde va devenir un enfer total (plus qu'il ne l&apos(...)
27/03/2025, 16:49
Je ne vois pas pourquoi les fans Russes du groupe devraient pâtir de la politique de POUTINE et être privés de les voir en live. La prochaine étape c'est quoi ? obliger tous les groupes à arborer un drapeau ukrainien ?
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Ce que tu fais MorbidOM, c'est une généralité pour tout un peuple. Marrant, quand on fait ça avec un pays d'Afrique ou du Moyen-Orient, on est aussitôt taxé de "fachos"...
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27/03/2025, 06:02
Il me semble que lorsqu'on parle de “désukrainiser” l'Ukraine on est pas loin d'une logique génocidaire.Après mon jugement est peut-être influencé par les massacres de Boutcha ou la déportation de dizaines de milliers d&ap(...)
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J'aime beaucoup Céleste mais il était en effet d'une bêtise incommensurable que de faire telle tournée. Après, il ne faut pas se plaindre des conséquences, assez cohérentes avec les vives tensions géopolitiques actuelles.Apr&egr(...)
26/03/2025, 16:53
MorbidOM qui critique ( à juste titre ) les donneurs de leçons... mais tout en endossant lui aussi le rôle de donneur de leçons !!
26/03/2025, 14:33
La Russie organise un génocide ? Il faut faire attention aux mots qu'on écrit parfois.
26/03/2025, 13:42
Merci oui c'était bien eux. J'avais beaucoup aimé leur prestation sans donner suite, c'est l'occasion de se rattraper.@Buck Dancer : sur Reign of infinite je trouve également.
26/03/2025, 13:37
Pour une fois je soutiens complètement les festivals qui ont autre chose à faire que de se farcir ce genre de polémique. Ça n'a rien à voir avec exhumer des paroles volontairement provocantes écrites il y a 20 ans. Et puis on parle quand (...)
26/03/2025, 11:24