Le vendredi matin, c’est bien. Tout le monde est content, c’est le week-end (sauf les retraités et les chômeurs qui s’en cognent), encore faut-il que ce fameux week-end réserve quelques surprises intéressantes. Parce que si c’est pour passer son temps en mode larve dans son canapé Ektorp (399€, livraison en sus) à mater des séries débiles sur Netflux, autant retourner au travail pour être productif.
Mais un vendredi, c’est une amorce, un espoir, la libération, et la récompense de quarante-huit heures de détente, de plaisir et de découverte. Et quelle plus belle découverte qu’un excellent album de Death/Grind bien méchant ? Rien, à part celle d’un énorme gadin mangé de plein fouet par une Marlène Schiappa un soir de cuite comme un autre.
DISTASTE, c’est un label de qualité autrichien, une tradition qui se perpétue depuis la première moitié des années 2000. Trois longue-durée, de qualité constante, une attitude, et une passion dévorante pour un Death/Grind subtilement influencé par le son suédois, mais retranscrit dans un langage plus germain. Donc plus guilleret, plus digeste, plus leste, et surtout, plus roboratif, en tout cas autant qu’un petit déjeuner à l’allemande avec saucisses et pommes de terre.
DISTASTE du mauvais goût ? Tout l’inverse, et la sortie de ce Der Ertraeger und das Fleisch le démontre en quatorze tranches, d’épaisseurs inégales, mais toutes animées d’un potentiel de satiété incroyable. Le genre de plat qu’on mange avec les doigts, puis avec une fourchette, puis avec les doigts. Et pas du poisson avec des légumes non, de la viande, pure, saignante, légèrement faisandée mais tellement aromatisé et fondante.
Le Death/Grind ne s’accorde d’ailleurs qu’avec les meilleurs préparateurs. Et quatre ans après le déjà monstrueux Deibel, Armin Schweiger (guitare/chant), Lukas Haidinger (guitare/chant), Yannick (batterie) et Murz (basse) comblent les attentes générées par les trois premiers pamphlets, en appuyant toujours là où ça fait le plus mal. Et essayer d’écouter ce machin vautré dans un fauteuil relève de l’inconscience. Non, la bonne posture étant la station debout, si possible loin de toute chose un tant soit peu fragile, d’une humeur passablement énervée, pour mieux déguster les coups de boutoir d’un batteur en constante représentation.
Entre Crust vraiment fumasse, Hardcore tenace, Death salace et Grind qu’on suit à la trace, Der Ertraeger und das Fleisch multiplie les allusions, fonce droit devant, mais prend soin d’établir un plan. Tout détruire des lieues à la ronde, bousculer, déranger, enthousiasmer, pour que le petit peuple se défoule au rythme de ces blasts enflammés. Mais ici, le Grind n’est pas forcément roi. Non, on pense plutôt à un jet de bile acide Crust/Death, avec en exergue, ce son de guitare des studios Sunlight, et cette façon de conjuguer ENTOMBED au futur DEATHBOUND.
Ferme et définitif, ce quatrième album est une réussite totale, et un exutoire jubilatoire. Dans un registre THE KILL/BRUTAL TRUTH, les autrichiens jouent la tête haute, les épaules relevées et les dents acérées, pour mieux impressionner un public pourtant conquis d’avance.
Capables de passer d’une ambiance moite et sale à une boucherie artisanale aux méthodes radicales, DISTASTE se veut apôtre du bon goût, esthète de l’extrême, et surtout, pilier d’une scène qui pratique l’inceste dès que l’occasion lui en est donnée.
Après, inutile de tourner autour du pot. Ecoutez cet album, savourez-le, appréciez les nuances qui existent entre « Sept », lapidation intégrale et « Das Leid und sein Gift », bourbier odorant qui reste entre les dents, et dites-vous que le quatuor de Linz est certainement l’un des meilleurs VRP en violence de la profession, en Europe centrale en tout cas.
Quelques riffs plus accrocheurs et catchy, deux voix bien caverneuses et moisies, une brutalité outrancière mais contrôlée, pour un résultat assuré : des oreilles qui se décollent, des poumons qui se compressent, et des fourmis dans les jambes, comme pressées de courir le cent mètres en moins de neuf secondes.
Parfaite bande-son d’un vendredi au poisson (encore), Der Ertraeger und das Fleisch interdit toute oisiveté du samedi matin, et lamine de ses griffes votre satané canapé Ektorp (399€, livraison en sus).
Même le chat s’en réjouit, lui qui a planté ses pattes dans le tissu avec une passion acharnée de greffier.
Titres de l’album:
01. Zerfallsprozess
02. Narrenkappe
03. Aequivalent Scheisse
04. Geiferloch
05. Der Ertraeger
06. Fleischlawine Eisentod
07. Das Leid und sein Gift
08. Faschrist
09. Maengelexemplar
10. Theresa
11. Sisyphos
12. Sieben
13. Raffer
14. Das kalte Beil
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