On va la jouer simple : si vous êtes fan d’INSECT WARFARE, du NAPALM DEATH des années Crust n’Grind, de DEATHBOUD, ou THE KILL, alors il y a de très fortes chances pour que vous craquiez complètement pour ce premier album des américains de NOISY NEIGHBORS. Parce qu’en matière de voisins malveillants, ces quatre-là font la paire…ou plus si affinités.
NOISY NEIGHBORS, on en a tous connu dans notre vie, entre celui qui met son transistor à fond à cinq heures du matin pour aller bosser et les blaireaux qui font des fiestas tous les samedis soir jusqu’à pas d’heure. On peut trouver ça amusant de temps en temps, mais la constance de la nuisance la rend d’autant plus insupportable. Alors Shane Elwell (guitare/chant), John Kruithof (batterie/chant), Walter Howard (basse) et Mike Garrison (guitare) se proposent de vous épauler dans cette guerre de quartier et d’immeubles avec leur premier album, Derailing the Hype Train. Et autant dire qu’ils prennent leur rôle très à cœur.
Ils font en effet dérailler le train de la mode en explosant les rails. Complètement fondus de Grind, de Crust, de D-Beat et autres joyeusetés bruitistes, ces quatre malandrins atomiques nous vitriolent la tronche de leurs hymnes au chaos, soutenus dans cette entreprise par une production exemplaire et grave. On sent les coups de grosse caisse souiller nos tympans, et les guitares n’ont rien à envier à la paire Harris/Pintado des grandes années. Et comme en plus, l’affaire reste techniquement familiale, on se régale à imaginer les cousins hilares au fond de la salle à manger.
Enregistré par Shane Elwell qui s’est également chargé de l’artwork, mixé et masterisé par Mike Garrison aux Winter Skies Productions, Derailing the Hype Train est l’exacte image sonore d’un TGV bourré de nitroglycérine qui sort de sa trajectoire pour venir exploser dans une maternelle ou un EHPAD. La méchanceté est grave, le ton donné, et le tout est aussi relevé qu’une catastrophe ferroviaire filmée sur un smartphone et uploadée sur BestGore.
Dès le début des hostilités, les gus ne se posent pas de questions inutiles et roulent à fond les ballons, comme si leur avenir en dépendait. Loin des précautions prises par Yves Montand et Charles Vanel dans Le Salaire de la Peur, Derailing the Hype Train monte dans les tours, se joue des nids de poule, des cassis, des dos d’âne, et trace sa route dans la jungle à la manière d’un mercenaire et sa machette. Tank en folie sur piste bien pourrie, ce premier album est d’une force de persuasion incroyable, et révèle le talent de percussionniste fou de John Kruithof, le roi du roulement infernal et du fill qui fait mal.
Exemplaire dans son intégrité, Derailing the Hype Train n’est rien de moins qu’une course folle contre la montre, qui joue évidemment contre nous et nous oblige à réfléchir et vivre de plus en plus vite. Découpé en dix-sept tranches de vie quasiment semblables, enrobé dans un son à faire bander un Satan sous prozac, ce premier jet est d’une impressionnante maturité dans l’inconscience adolescente, et surtout une bouffé d’air frais dans la production un peu rance actuelle. Entre un BRUTAL TRUTH sous amphétamines et un CANNIBAL CORPSE léchant des étamines, NOISY NEIGHBORS se veut le haut-très-parleur d’une époque troublée, et l’équivalent musical de l’explosion d’une centrale nucléaire pas très éloignée d’un lotissement surpeuplé.
En tant que voisins directs, ces quatre-là doivent être cauchemardesques. Loin des chansons à boire et des bastons de trottoir, NOISY NEIGHBORS est une calotte clinique et froide que l’on se mange sans s’y attendre, et la traduction en chaos des travers de la société égoïste actuelle. Tout pour ma gueule, ma liberté individuelle commence où je piétine la tienne, et allons enfants, du boucan, les vitres ouvertes et les insultes prêtes.
Bouillonnant de violence, ce premier effort n’en est pas un, et semble couler de source. Plus amusant qu’une querelle de voisinage à propos d’un cerisier qui dépasse de sa surface légale, plus violent qu’une algarade entre deux résidents au mode de vie divergeant, et aussi sale qu’une crotte de chien déposée dans un papier journal enflammé sur un paillasson pas si abandonné, Derailing the Hype Train est un happening global, une bagarre générale, et un affrontement dégénérant en guerre civile, la baïonnette au canon, un coup dans le cul, un coup dans le fion.
Faisez attention quand vous sonnez chez les Duraillon parce qu’ils font les cons. Sont pas fins et la douze est toujours à portée de main.
Titres de l’album :
01. Confrontation Bias
02. Selective Outrage
03. Circling the Drain
04. Age of Fragility
05. Born Slithering
06. Maladapted
07. Sinking Lower
08. Economy of Force
09. Pattern of Abuse
10. Zero Integrity
11. Accelerating Destitution
12. Uninformed Assumption
13. Diminished Capacity
14. Perpetual Trend
15. Path of Least Resistance
16. Roasted
17. Logical Nonsense
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