Pour un dimanche couvert, quoi de mieux qu’un petit déjeuner à la brésilienne ? Ce fameux en-cas du matin à base de Thrash bourrin et de Crossover malin, pour un moment clé de la journée, celui qui vous fournira l’énergie dont vous avez besoin. Et faites-moi confiance, les DAMN YOUTH s’y entendent comme personne pour vous transformer d’éponge nocturne à centrale électrique diurne.
Et une centrale électrique qui turbine à fond les gamelles pour éclairer Caucaia et la faire briller de mille feux.
DAMN YOUTH, actif depuis 2013, reste l’un des fournisseurs d’énergie les plus fiables du Brésil. Le groupe électrogène y’a pas de plaisir s’active en arrière-plan pour nous envoyer des volts directement dans le cœur, grâce à une musique surchauffée, triphasée, et légèrement saturée. La méthode est d’usage, mais la facture raisonnable si l’on prend en compte le premier échéancier Breathing Insanity qui justifiait chaque euro d’une générosité énergétique endiablée.
Cinq ans après cette première facture, le quatuor lusophone (Jardel Reis - basse, Italo Rodrigo - batterie, Camilo Neto - guitare et Elton Luiz - chant) met à jour ses tarifs, ses heures pleines et creuses, et fédère une fanbase qui pense avec raison que ses prises fonctionnent à fond. Dans un registre de Thrash radicalisé par un esprit Hardcore frondeur, Descends Into Disorder célèbre les joies des RATOS DE PORAO, de GAMA BOMB, MUNICIPAL WASTE, OVERDOSE et bien d’autres fournisseurs du marché, en diluant l’épaisseur Thrash dans une fluidité Core souriante, mais relativement démente.
Et si je déteste parler de ce genre d’album qui s’écoute mais ne se décrit pas, sous peine d’utiliser des formules dépassées et inutiles, il convient tout de même de pousser un peu l’analyse pour vous vendre un service moins onéreux que la concurrence, et tout aussi généreux.
Une guitare classique, qui fait feu de tout bois, une rythmique atomique qui jamais ne faiblit, un chant délicieusement NYHC, pour un parfum global de cheveux cramés et de chaleur à l’étouffée.
Les mecs ne vont pas chercher Medhi à quatorze heurts, et placent leurs pions immédiatement. Ainsi, « Sociopath Corporation of Surveillance » a tout d’une cavale dans les rues d’une ville brésilienne, les flics corrompus aux trousses, pour tenter d’échapper à un destin funeste. On craque pour cet axe basse/batterie redoutablement bien mis en avant, mais aussi pour cette complémentarité entre la guitare et le chant, qui s’adaptent au tempo en riffant et hurlant à bonne cadence.
Et si tous les morceaux sont plus ou moins bâtis sur le même moule, les nombreux passages Mosh, les cassures idoines et tombant pile quand il le faut, et la brièveté des morceaux permettent à ce deuxième album de passer la rampe easy, d’autant que sa brève durée n’engendre pas d’ennui forcé.
Fast and more than furious, DAMN YOUTH célèbre les plaisirs d’une nouvelle génération qui n’en a rien à carrer des smartphones, des réseaux sociaux et autres glorioles en glory hole de followers et de réputation online. Ici, c’est la vérité qui blesse, et croyez-moi, percuter le trottoir à cent à l’heure endommage considérablement les genoux et les coudes. Et si les brésiliens en jouent justement pour se faire une place au soleil d’un Crossover de teigne, c’est uniquement pour ramener à la surface de la qualité une musique classique, mais jouée avec les tripes.
Alors, ne mettez pas vos genouillères, ne portez pas de casque, mais enfilez-vous cet album entre les deux oreilles, et dévalez des pentes plus que dangereuses pour la santé. Le risque étant l’essence même d’une vie vraiment vécue, Descends Into Disorder en incarne les gestes les moins prudents, et les actions les plus déraisonnables.
Entre un SUICIDAL des débuts sans bandana, un EXCEL titillé par la gégène, et un MUNICIPAL WASTE plus électrique que nucléaire, DAMN YOUTH est un exutoire fabuleux pour supporter une époque déprimante et déprimée. La seule solution pour ne pas se flinguer est encore de ne pas y penser, et de continuer à rouler, à bride abattue, pour finir la gueule dans le mur, saignant, le nez cassé, mais heureux de s’être pris une branlée.
Et celle collée par ces brésiliens agitées est de celles qui laissent des bleus (comme cette superbe pochette) et des membres fracturés. Comme un message adressé aux instances dirigeantes, « We Are Your Fear » décrit assez bien l’esprit de revanche d’une génération sacrifiée, qui n’hésitera pas à tout faire péter pour que les choses changent à jamais.
Titres de l’album:
01. Sociopath Corporation of Surveillance
02. Your Leader Will Fall
03. Restitution
04. Descends into Disorder
05. Interlúdio
06. Senseless Massacre
07. We Are Your Fear
08. Genocidal Policy
09. Assassination Plot
10. Dollar is Imperialism
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