Le désespoir de l’être humain, je serais tenté d’y répondre : c’est bien fait. Après tout, c’est bien de notre faute, de celle de nos politiques que nous avons élus et des multinationales que nous cautionnons en achetant leurs produits que notre terre va si mal. Alors, inutile de venir se plaindre, et résignons nous à constater les dégâts, qui sont d’ailleurs brillamment recensés par les tchèques de SOUL MASSACRE, qui depuis quelques années nous massacrent l’âme à grands coups de vérités absolues.
Depuis 2014, de leur Moravie-Silésie natale, ces originaires de Havířov nous alarment d’un Death Metal très alerte, et à la croisée des chemins. Jusqu’à présent assez discrets sur la scène, avec seulement un EP (1000 Ways to Die) et un longue-durée (Purgatory System) au tableau de palmarès, les SOUL MASSACRE ont décidé de passer à la vitesse supérieure et de s’affirmer sur la scène de l’est en lâchant cette petite bombe réaliste qu’est Despair of Human Being, croisement ultime entre ABORTED, CANNIBAL CORPSE, AT THE GATES et quelques autres références plus ou moins remarquables. Et cette pochette crue aux tons verdâtres nous rappelle des films de mauvaise augure, les Cannibal Holocaust, The Green Inferno, Cannibal Ferox et autres aventures dans la jungle amazonienne se terminant très mal.
Pour jouer l’efficacité et la concision, le quintet peut s’appuyer sur ses trois figures paternelles, présentes depuis les débuts, avec la paire de guitaristes Vladimír Hrdlík et Martin "Bzuk" Zuzčák, et le batteur/centrale nucléaire Jakub Harabiš. Depuis 2018, la basse est malmenée par Vítězslav Dostál, et c’est l’ex-ANTIGOD Step qui a pris en charge le micro en 2019. Un line-up renouvelé au deux/cinquième depuis l’album précédent, pour un retour en forme évident. Dès les premières mesures, le groupe fait étalage d’une puissance phénoménale et d’un sens du groove imparable. Comme s’il avait l’écume aux lèvres et des fourmis dans les baguettes et les mollets, Jakub Harabiš se lance dans une course-poursuite contre le temps perdu, et dégaine les roulements de grosse caisse compressés, les fills diaboliques et les cassures nettes comme une ouverture de jugulaire au scalpel. De son côté, le petit nouveau Step maltraite la membrane de son micro de tout son organe, et apporte tout le graveleux de ses cordes vocales pour renforcer l’attaque.
Mais ce sont évidemment les trois membres d’origine qui sont le plus à la fête, les flèches décochées par la paire Vladimír Hrdlík/Martin "Bzuk" Zuzčák sifflant comme autant de petites pointes de curare à nos oreilles. L’ensemble, conventionnel dans les faits, est loin d’être classique dans la forme. En opposant la fluidité la plus souple à la rigidité du Death des nineties, les tchèques nous offrent de véritables moments d’horreur séduisante, à l’image de cette entame explosive « Their Land », ou du médium irrésistible « Paralyzed », évoquant le Thrash de la Bay-Area, mais aussi la scène de Stockholm des années 96/97.
L’aventure n’est donc pas de tout repos, et l’ambiance est moite comme le cœur d’une jungle fort peu hospitalière. A la recherche des tribus les plus anciennes et les plus sages, le groupe nous mène sur la piste d’une violence atavique, qui distille ses enseignements avec beaucoup de pertinence. C’est ainsi que les morceaux, d’obédience traditionnelle sont truffés de petits plans catchy et autres arrangements groovy, histoire de faire passer plus facilement la pilule par les tympans. Accélérations fulgurantes, blasts, dualité vocale à la DEICIDE, efficacité Death/Grind utilisée à bon escient et au bon moment, Despair of Human Being est un voyage sans retour dont les tickets sont distribués gratuitement.
Le quintet a très intelligemment placé ses obus les plus létaux en première partie de parcours, incendiant tout à la ronde pour avoir une vue plus dégagée, avant d’occuper le terrain plus patiemment. Mais impossible de ne pas reconnaître que la méthode est plus qu’efficace, en tombant sur un brûlot de la trempe de « Behind the Scacrs », moment de bravoure ultime aux dissonances charnues.
La peur monte donc d’un cran à mesure que la grosse caisse de Jakub Harabiš progresse dans les tours, et lorsque le chant se veut encore plus cryptique, la sueur perle sur les fronts, et quelques soli dignes du PESTILENCE de la grande époque viennent nous appuyer sur les tempes.
« Man of Corruption » nous rappelle que la Suède ne s’est pas imposée par hasard sur l’échiquier des voyages organisés les plus morbides au monde, en noyant la mélodie dans un torrent de violence, mais la méthode tchèque n’a pas grand-chose à envier aux nordiques, et l’attaque éclair « Mother Nature Filthy Creature » a de quoi méchamment donner le tournis. La fin de l’album nous réserve des situations pas forcément plus enviables, avec l’imposition d’un ciel lourd et chargé de mort (« Shadow Dweller »), pour un final orgiaque laissant parler les plus bas instincts de l’humanité.
Trip ultime mis en scène par des pros de l’excursion extrême, Despair of Human Being est l’affirmation de l’identité forte de SOUL MASSACRE, qui de son nom prévient pourtant bien des voyageurs égarés. Une situation idéale pour le groupe qui pourra faire sa pub sur un talent indéniable, et un album que les fans de Death brutal mais futé feront leur sans discuter.
Titres de l’album:
01. Their Land
02. Despair
03. Mindstealer
04. Section 26
05. Paralyzed
06. Behind the Scacrs
07. Man of Corruption
08. Mother Nature Filthy Creature
09. Shadow Dweller
10. Suicide Swarm
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