Vous vous souvenez que lors de l’enregistrement de la première démo de DEATH ANGEL, Andy Galeon, leur batteur n’avait que treize ans ? Vous n’avez pas oublié BAD 4 GOOD, ce groupe produit par Steve Vaï dans les années 90 et Thomas McRocklin, son shredder de douze ans ? Alors soyez heureux, la jeunesse revient au premier plan, via le premier EP des américains d’EXECUTIONIST. Promu par l’écurie de Vlad Promotion, ce groupe est en fait un duo constitué de deux musiciens, Brett Ash (guitare/chant/basse) et Tristan Ash (batterie), deux frères qui en 2020 ont décidé de nous exposer leurs vues sur le Thrash à tendance bestial des années 80. Agés respectivement de dix-sept et quatorze ans au moment des faits, les deux frères se sont donc décidés à enregistrer un premier EP à compte d’auteur, pour assouvir leur passion commune pour KREATOR, SEPULTURA, SODOM, SARCOFAGO, et tous les chantres du sadisme viscéral des années 80. En résultent donc quatre titres qui forment une jolie symphonie en l’honneur de la violence la plus crue, mais aussi la plus authentique. Car malgré leur adolescence presque terminée ou à peine entamée, les frères Ash ont la culture de leur propos, et ne font pas semblant de cogner ou de grogner.
Destined for Destruction est donc aussi formel que n’importe quelle ode à la nostalgie, mais s’inscrit avec beaucoup d’intelligence dans cette mode old-school qui sévit depuis de nombreuses années. D’ordinaire l’apanage de groupes d’Amérique du Sud ou de l’Europe de l’est, ce Thrash mâtiné de Death brutal est donc aujourd’hui parvenu jusqu’aux frontières de l’ouest de la Virginie, jusqu’à Gallagher, ce qui permet à EXECUTIONIST de nous offrir une première œuvre viscérale, mais aussi très intelligente dans la débauche.
On note encore quelques erreurs évidemment, non dans la composition, mais dans l’interprétation, des parties pas très carrées, mais il est possible que les frères Ash ait poussé le vice jusqu’à reproduire les approximations de leurs aînés qui à l’époque ne maniaient pas très bien leur instrument. Le résultat est donc sans appel, et ce premier EP à de faux airs de fils légitime du In The Sign of Evil de SODOM et du Morbid Visions de SEPULTURA. Même batterie de fortune qui turbine malgré un son catastrophique et une grosse caisse captée live avec un micro Fisher Price, même guitare à la distorsion en barbelé, même chant grave mais encore un peu imprécis dans le phrasé, et même énergie atomique concentrée sur quatre morceaux essentiels. Le parfum est donc délicieux, d’autant que le tempo ne marque que de rares pauses, pendant quelques soli sympathiques à défauts d’être précis. On retombe donc dans les travers chéris de l’extrême des mid eighties, avec parfois des allusions assez intéressantes aux HEXX et à CELTIC FROST sur l’imparable et vilain « Infernal Asylum », l’hymne du duo.
Gauche et simplissime, Destined for Destruction n’a d’autre prétention que de vous faire plaisir en abordant de nouveau un pan de votre adolescence. Les deux musiciens sont doués dans le mimétisme, ce qu’on comprend dès le premier riff imposant et traditionnel introduisant « The Gallows ». La batterie est à côté de la plaque, mais la production est digne, la basse un peu trop médium, et les saccades nous renvoient faussement au SLAYER le plus imprécis de sa carrière, avant que la machine ne s’emballe pour se rapprocher du meilleur du pire de la scène allemande. On se demande parfois si la guitare est accordée, si la basse joue la même chose que la guitare, si Tristan a enlevé ses moufles avant de s’asseoir sur son tabouret, mais le tout étant résolument voulu, on se délecte de ces sonorités passéistes qui nous ramènent à la glorieuse époque des fanzines et du tape-trading.
Quatre morceaux longs, de plus de six minutes, un final éponyme de sept minutes et quarante-et-une secondes, le duo à des ambitions, des idées formelles, mais une énergie incroyable. Et si parfois, seul l’argument de leur jeune âge joue en leur faveur eu égard aux performances déjà affichées par le gros de la meute nostalgique, on ne peut s‘empêcher d’avoir de la tendresse pour cet EP que l’on aurait bien aimé enregistrer nous-même en 1984. Tout ça fait évidemment plaisir, et la passion insufflée par les deux américains dans leur projet est admirable, ce qui achève de le transformer en étape majeure sur un parcours qu’on souhaite le plus long possible. Du Thrash/Death vraiment velu et méchant, joué avec les tripes et le cœur, loin de la simple copie pour faire comme les copains.
Titres de l’album:
01. The Gallows
02. Neverending Violence
03. Infernal Asylum
04. Destined for Destruction
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