L’extinction des espèces qui n’est en aucun cas naturelle, mais également la destruction des cultures et des langues, l’extermination des peuples et des sociétés (par le travail ou par meurtre délibéré), le pillage acharné de la Terre et de ses ressources, la déforestation, la désertification, la fonte des glaces, l’acidification et la désoxygénation des océans, la grande zone d’ordures du Pacifique, l’enterrement des déchets nucléaires…
C’est ainsi que Justin McBrien, doctorant, résume le concept de nécrocène dans son ouvrage Accumulating Extinction : Planetary Catastrophism in the Necrocene. Ce terme qui désigne une extinction de masse, non naturelle mais bien provoquée par l’homme est aussi le nom d’un jeune groupe toscan, qui nous propose son premier EP avec fierté. Il y a de quoi, puisque sa thématique nous éloigne des obsessions Gore et des accroches sanguinolentes des afficionados du style, pour mieux se concentrer sur une autre abomination : la sixième extinction de masse prévue de longue date par les scientifiques.
Et sincèrement, cette idée est bien plus traumatisante qu’un énième festin de zombies ou que la description fidèle d’un processus de décomposition. Quoi de plus atroce en effet que de penser que notre planète vit sans doute ses derniers instants, telle que nous l’avons toujours connue, pour laisser place à un immense désert de béton, surchauffé par un soleil sans pare-feu, et dont les rares points d’eaux seront contaminés.
C’est l’avenir qui nous attend - ou du moins celui qui attend nos petits enfants ou arrière-petits-enfants - et il n’y a pas matière à s’en réjouir. Mais en attendant cet Armageddon, il convient de se concentrer sur l’avertissement lancé par ces cinq italiens. Un avertissement musical, prônant une nostalgie de circonstance, transposée dans une époque d’égoïsme, de surconsommation et de pilotage à l’aveugle pour percuter le mur le plus proche.
Ces cinq musiciens (Ste - batterie, Apo - chant, Alex & Joy - guitares, Dan - basse) se proposent donc de retrouver l’impulsion originelle du Death le plus pur dans ses intentions. Il ne sera donc pas difficile pour vous de deviner leurs influences, tant ils les portent en étendard. A la manière d’un OBITUARY jouant du AUTOPSY, ou d’un BENEDICTION biberonné au boucan floridien, NECROCENE rend hommage à ses ancêtres, et leur voue même un culte qui fait plaisir à entendre.
Si aucune nouveauté ne vient caresser nos esgourdes abimées, Detrimental Paratomy n’en est pas moins très plaisant, et concis avec ses dix-sept minutes de métrage. Doté d’un son casher qui ressuscite l’esprit du Morrisound, il évoque la légende de ces maîtres de l’horreur qui sont un jour ou l’autre partis enregistrer avec Scott Burns, y compris nos chers LOUDBLAST.
Cinq titres seulement, mais de la puissance, une ambiance décadente, et une atmosphère qui ressemble étrangement à celle de notre époque. On y sent la résignation, le désespoir, l’analogique sans effets, la prise directe, et les mélodies acides, comme des pluies ravageant tout un pan de la planète. Carré, sans autre prétention que de faire plaisir aux addicts les plus attachés aux valeurs morbides, Detrimental Paratomy est une carte de visite envoyée de Toscane à l’adresse du monde entier, qui ne viendra pas couiner lorsque l’été perpétuel sera venu.
Plus flippant que le son d’une sirène avertissant de l’impact imminent d’un missile nucléaire, Detrimental Paratomy est un constat sans complaisance du sort qui nous attend, et qui méritera s’être sonorisé à grand renfort de décibels et de riffs morbides. Ce jour-là, PESTILENCE, SUFFOCATION, et toute la horde des malfaisants sortiront de leur tanière pour ne rien rater du spectacle.
Après tout, ils en ont fourni la bande-son pendant des années. Et les NECROCENE pourront les rejoindre sans complexe.
Titres de l’album :
01. Planned Obsolescence
02. Embryonic Epilogue
03. The Age Of Death And Extinction
04. War Against The World
05. From Worms To Trash
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