Ces dernières années n’ont pas été de tout repos pour ELYOSE. Le groupe parisien a connu de grosses tensions internes, à tel point qu’il s’est scindé en deux factions opposées. La première, menée par Guillaume, bassiste historique a dû lâcher l’affaire, avec beaucoup d’amertume et de ressentiment, laissant Justine Daaé seule aux commandes du projet, ce qui n’a pas manqué d’irriter certains fans très attachés à l’arbre généalogique de la formation.
Justine ne s’est donc pas fait que des amis, et tout le monde l’attendait plus ou moins au tournant. Mais Justine, aussi douée soit-elle n’a pas affronté la situation seule, puisqu’elle s’est vue soutenue par Anthony Chognard (ex-SMASH HIT COMBO) dès 2019, ce dernier prenant en charge la production, la guitare, la basse et la batterie. Aujourd’hui duo, ELYOSE reprend donc les choses là où elles s’étaient arrêtées à la sortie du très apprécié Reconnexion, et tente de redéfinir sa ligne directrice avec cohérence, mais aussi une envie de liberté de ton qui se ressent dès les premières mesures de ce Déviante.
Alors, ELYOSE, groupe déviant ou encore un peu trop conformiste ? Un peu entre les deux, puisque si l’ADN du groupe prévient tout chamboulement trop important, il n’empêche pas non plus une petite mise à jour du software pour le rendre plus compétitif.
Osons le jugement immédiat : dans son genre, le groupe/duo est devenu une machine de guerre qui terrasse ses ennemis de sa gravité électronique aux portes d’un gothique en mode Djent/Néo Metal/Metalcore. Et inutile de vous plaindre du côté un peu trop opportuniste de l’affaire. Les tenants et aboutissants sont connus depuis longtemps, et il n’est guère toléré de venir couiner parce que l’optique est résolument électronique, mécanique, et en pilotage automatique. Vocalement, Justine fait ce qu’elle sait faire de mieux, varier les plaisirs et capitaliser sur son expérience externe au sein de THE ERINYES pour charmer l’auditeur de son timbre puissant, et de ses émotions à fleur de peau.
Autant dire que si vous acceptez de rentrer dans cet album, faites-le sans sous-entendu ni mauvaise intention de délation. Certes, cette musique précise et coupée au biseau a de quoi laisser de marbre de sa modernité assumée, mais il est impossible de condamner deux musiciens pour avoir composé des titres qui leur ressemblent. L’honnêteté est donc de mise, et si je ne me suis pas forcément laissé séduire par un album qui tient parfois de la démonstration pure et simple, je n’ai pas non plus tourné les talons pour cause de conflit de générations.
Dans un style qui apparaitra comme trop formaté pour la plupart d’entre vous, ELYOSE est sans concurrence directe dans le milieu. Les parties sont jouées comme à la parade, et hésitent entre Metalcore lyrique et Indus symphonique ambitieux, et si le tout est trop homogène pour qu’un morceau se détache vraiment du lot, cette cohésion permet au duo de se présenter en leader de sa propre scène. Production maousse oblige, quelques petites erreurs se sont glissées sur la table de mixage. J’ai trouvé le chant très en arrière alors qu’il devrait être le point de focalisation principal de cette réalisation, les guitares trop lourdes pour être honnêtes, même si la huit cordes fait le job dans une approche à la KORN de ces dernières années, et la rythmique robotique, et un peu trop prévisible pour vraiment surprendre.
Mais le but de Déviante était-il de surprendre ?
Je pense pouvoir dire que non. Ce quatrième album d’ELYOSE se devait de rassurer, et de dessiner un avenir plus radieux que celui esquissé par les querelles internes et autres attaques verbales sur les réseaux sociaux. Justine a donc tourné la page, avec plus ou moins d’élégance, et Déviante est la meilleure réponse qu’elle pouvait opposer à ses détracteurs, qui lui en ont fait pas mal baver ces dernières années.
Ceci étant dit, je ne tomberai pas dans le dithyrambe comme nombre de mes collègues qui ont vu en ce disque l’un des albums d’une année à peine entamée. Si le résultat est à la hauteur des attentes, il ne propose rien de vraiment novateur, et se contente de digresser sur des thèmes déjà abordés. Il s’inscrit dans une logique de Metal moderne, légèrement Indus de ses réflexes et subtilement gothique de son ambiance, et si quelques parties vocales hurlées ou rappées (courtesy of Cocozher des OUT OF MY EYES) viennent dévier de la trajectoire, elles n’en réussissent pas pour autant à nous faire oublier le caractère répétitif de l’affaire.
Mais en versant quelques gouttes de franchise dans son cocktail d’indifférence, on admet quand même que Déviante est un sacré coup de pied au cul, et un monstre de puissance se situant quelque part entre un STRAPPING YOUNG LAD trop propre et timide et une Floor Jansen perdue dans le pays des non-merveilles d’un ORGY plus proche du MINISTRY facile que de NINE INCH NAILS.
Enorme, puissant, ELYOSE dévoile donc son nouveau visage, toujours incarné par le minois et la voix de Justine, qui peut voir venir en toute quiétude. Ses fans s’arracheront ce nouvel album, et ses détracteurs pourraient bien se laisser convaincre dans une certaine mesure. A condition d’accepter ce postulat de départ qui combine la fougue du Metal, la précision de l’Indus moderne, et la séduction du gothique de catalogue de VPC.
Titres de l’album:
01. Ils T'Ont Dit
02. Le Glaive
03. Vendredi Noir
04. L'Emblème
05. Retour au Réel
06. Humaine
07. Déviante
08. L'Assemblée
09. De la Lune à la Terre
10. Retour au Réel (Radio Mix)
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