Sont plutôt marrants ces espagnols. Enfin leur parcours et les réactions qu’il a suscité. Formé en 2016, le groupe donne un concert, et se fait signer dans la foulée par un label indépendant. Une semaine plus tard le second guitariste du groupe se fait la malle, et le quatuor splitte. Il se reforme en 2018 sous la forme d’un trio, enregistre son premier EP entre 2019 et 2020, mais voit la distribution de ce premier EP bloquée…à cause de sa pochette. Et ils paraissent étonnés, tout comme les SPINAL TAP l’étaient quand Smell The Glove a été refusé par sa maison de disques. Mais je les comprends, je ne vois pas ce que cette pochette a de choquant, après tout, moi qui me promène beaucoup dans les ruelles interlopes, j’ai déjà de nombreuses fois assisté à une scène similaire. Il n’y a rien d’extraordinaire à voir un hard-rockeur se taillader le bras au tesson de verre pendant qu’une groupie gironde lui prodigue une gâterie bucco-génitale, le tout sous l’œil et la carabine d’un troisième chaland certainement pas content que sa fille s’en remette à ce genre d’astuce pour consoler ses amis musiciens.
Bon, passons sur le bon goût de cet artwork qui renvoie les SAVAGE GRACE sur les bans de la fac d’art et d’essai, d’autant que le contenu est plus agréable que le visu. En voyant la photo promo des sagouins de MADSHERN j’ai immédiatement pensé aux italiens barbares de BULLDOZER, et évidemment aux anglais paillards de VENOM. Trois tronches peu avenantes, du cuir, des cartouchières, enfin tout l’arsenal du groupe evil étalé comme à la parade. Véritable catalogue de clichés vivants, MADSHERN peut s’enorgueillir d’avoir bien retenu les leçons de l’extrême des années 80, lorsque des pseudos rigolos et des grimaces infernales suffisaient à s’attirer la fascination de jeunes adolescents en manque de mauvais role models. Mais musicalement, ces trois affreux (Manuel Sanchez - basse, Manu - batterie et Joe Wrobel - guitare/chant) connaissent leur partition, et nous offrent avec ce premier EP trois morceaux de premier choix, compacts, mais suffisamment longs et étoffés pour qu’on comprenne que sous des airs de rustres mal embouchés et légèrement misogynes se cachent trois bons musiciens et compositeurs.
Du très bon Thrash passéiste, qui n’hésite pas à loucher du côté Blackened, une rythmique atomique soutenant une voix légèrement sardonique, des riffs classiques mais performants, le tout emballé dans une attitude don’t give a fuck des plus délicieuse. « Sharpening the Knife » en entame vous rappellera sans efforts le meilleur des WHIPLASH, mais au fur et à mesure du déroulé des morceaux, les noms de RAZOR et BULLDOZER viendront aussi vous chatouiller la langue, les trois espagnols ayant bien appris leurs leçons nostalgiques. C’est évidemment dénué de toute originalité, mais c’est sauvage, précis, et le tout incarne une sorte de cousin détraqué des WARFECT, plus porté sur le vice Black que la vertu Metal. Soli propres, calibrage des attaques, sous des atours de bourrins de seconde zone, les espagnols prouvent qu’ils sont plus fins que la moyenne, et nous délivrent donc une première attaque solide et pertinente. Les trois morceaux présentés sont autant de hits de violence, certains se détachant du lot par leur envie de sauvagerie instantanée. Ainsi, « Dancin' Over My Skin » cavale comme du EXCITER sous acide RAZOR, n’hésite pas à emballer le rythme en lâchant quelques accélérations, et on adhère assez facilement au propos des ibères qui distillent même quelques blasts pour éjaculer plus vite.
Tout ceci n’est que débauche et plaisirs en groupe, mais le Thrash des madrilènes est savoureux, fond en bouche, et provoque des orgasmes non feints. On regrette simplement la brièveté de l’intervention, et cette pochette de très mauvais goût à faire passer les INFERNAL TORMENT pour des gentlemen d’Epsom. Espérons que leur prochaine idée d’illustration ne les empêche pas de nous proposer un premier LP digne de ce nom.
Titres de l’album:
01. Sharpening the Knife
02. Dancin' Over My Skin
03. Hobo With a Shotgun
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