Petit tour de l’autre côté des Alpes pour se rassasier de décibels italiens, en découvrant le premier album éponyme des DEVOTED MADNESS, groupe de Rieti. Formé en 2013, mis en pause en 2015 et de retour l’année suivante, ce sympathique quatuor (Fabio Spread Mariantoni - guitare, Giovanni Fiordeponti - chant/guitare, Mattia Rossi - basse et Alessandro Bianchi - batterie, depuis 2021) nous offre donc son Heavy Metal plutôt franc et ouvert, et pétri d’influences. Le fond de l’air est donc plutôt bouillant en leur compagnie, et « Death Through The Eyes » situe rapidement les débats du le terrain d’un Heavy Metal subtilement occulte, chanté d’une voix grave et rauque, et réminiscent des années 80 comme si elles s’étaient terminées hier.
Un peu doomy, un peu thrashy, mais totalement Heavy, cet éponyme grave le nom du groupe dans l’acier, et nous offre de nombreux moments de bravoure. Entre la théâtralité de DEATH SS, l’efficacité du SAXON des nineties et l’occultisme de la jeunesse de MERCYFUL FATE, le tout enrobé dans une atmosphère à la NEVERMORE light, DEVOTED MADNESS joue la carte de la nostalgie actualisée, et ne perd pas de temps en ruant immédiatement dans les branc’hard.
Production épaisse, guitare volubile, basse ronde à la Steve Harris, le tableau est complet, et dans ce registre de Heavy Metal épique, les italiens sont très crédibles. Entre binaire malfaisant et lourdeur de circonstance, Devoted Madness se montre décidément très persuasif, et déroule même quelques accès de violence satisfaisants. « Crashwood », alternant les tempi, nous fauche comme une moissonneuse la nuit, et l’assurance du frontman Giovanni Fiordeponti est réellement imposante, dans un registre de conteur ferme sur son discours.
En évitant de s’embourber dans les clichés les plus éculés du Metal de papy, DEVOTED MADNESS joue une bonne carte, et dispose d’une bonne main. On note le bon niveau technique des participants, leur connaissance pointue du lexique Metal américain de seconde division, et leur envie de louvoyer entre les optiques, pour rendre leur premier album assez diversifié. On dégustera sur le pouce « Build Your Supremacy », Heavy comme une chaîne de condamné à mort, agrémenté de chœurs guerriers, et empreint de formalisme à la ANVIL. L’ombre théâtrale des DEATH SS plane aussi très bas dans le ciel transalpin, mais le quatuor a le mérite de se dégager assez facilement de ses influences pour s’affirmer par lui-même.
« Tears of Hope » insuffle un romantisme morbide prenant, tandis que « Unbound » joue la virilité d’un up tempo martelé sur coulis de riffs en fusion. Rien de fondamentalement surprenant, mais une indéniable crédibilité dans le passéisme, et un flair pour trousser des titres Heavy qu’on aime reprendre en chœur le vendredi soir. Au pire pourra-t-on reprocher au groupe un manque de culot au moment d’accélérer le tempo, mais le reproche est minime au vu de la qualité de la musique proposée. Et le quatuor n’est jamais aussi à l’aise que sur ces mid tempi qui rappellent méchamment KING DIAMOND (« Bad Dream »), et qui nous plongent dans une nuit agitée de cauchemars divers.
Ce qui ne les empêche pas de loucher du côté de MAIDEN sur un titre plus épique que la moyenne (« Sybil Vane »), juste avant de jouer la syncope fatale sur le déhanché de « Borderline », rouleau compresseur à la basse tranchante.
Ayant parfois de faux airs d’un ANNIHILATOR plongé dans le marasme du passé, DEVOTED MADNESS cite SAVATAGE, l’ONSLAUGHT médium, le JUDAS PRIEST empêtré dans les marais italien, et le MAIDEN de fond de cale, pour accoucher d’un premier album respectable, et écoutable plusieurs fois d’affilée sans se lasser. Un exercice de style joliment sombre, mais réellement catchy, et une belle synthèse des digressions les plus agressives sur le thème du Heavy Metal des années 80.
Titres de l’album :
01. Death Through The Eyes
02. Out of Control
03. Crashwood
04. Build Your Supremacy
05. Tears of Hope
06. Unbound
07. Bad Dream
08. Sybil Vane
09. Borderline
10. Temptation… at Least!
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