Voilà un dossier intéressant, et un album dense, fouillé, intense, et entièrement voué aux gémonies d’un Black Metal torve, pluridimensionnel, progressif, et bien sûr, aux ambitions conséquentes. Mais MORTUUS n’en est pas à son premier défi relevé, puisque cette association entre J. Kvarnbrink (chant/guitare/basse/composition/écriture) et M. Hinze (batterie/chœurs/basse/composition/écriture) dure déjà depuis 2003, et affiche donc près de vingt ans d’existence au compteur.
Mais si l’aventure accuse le poids des années, autant dire que les étapes ont été franchies avec beaucoup de prudence. Trois longue-durée depuis l’inauguration du concept, et huit ans de silence entre ce Diablerie et Grape of the Vine, le prédécesseur, ce qui a généré une attente très forte et exigeante de la part de la fanbase du duo suédois. Et qui dit attente, dit réponse aux attentes, réponse que nous communique aujourd’hui World Terror Committee, heureux distributeur de ce troisième album.
Diablerie, un titre évident pour tout groupe de Black Metal, mais qui trouve ici sa définition dans l’histoire de Satan lui-même, sous toutes ses formes, soit le côté noir de l’humanité, cette entité fourchue illustrée avec force couleurs au moyen-âge, ou cette apocalypse que tout le monde pressent très proche dans le temps. MORTUUS a cette fois-ci laissé libre cours à son imagination débordante et maléfique, en soignant quatre morceaux de dix minutes et plus, le tout formant une symphonie macabre en l’honneur du malin.
Plus exactement, Diablerie se focalise sur les aspects les plus sombres de l’existence, et la magie noire faustienne. Pour appuyer cette thématique, le duo a donc choisi la segmentation en quatre chapitres de durée presque égale, tout en évitant les clichés inhérents au Black le plus formel et entièrement dévoué à son maître. Mais il a aussi choisi d’épurer sa musique au maximum, pour n’en retenir que les riffs les plus essentiels, les mélodies les plus maladives, et les structures les plus simples. De fait, ce troisième album est sans doute le plus ascétique du duo, mais aussi le plus monumental.
Ne crachant pas sur la grandiloquence indispensable à toute formulation de magie noire, MORTUUS sonne plus épique que jamais, et déroule le tapis noir à Lucifer, qui foule avec une jouissance infinie le sol terrestre afin de mener à bien sa mission. Si plusieurs noms de la scène suédoise viennent à l’esprit, dont OFERMOD, FUNERAL MIST, LEPRA, URKAOS, MALIGN ou NEFANDUS, l’identité du duo devient de plus en plus forte et éloignée des standards en vogue dans le pays. En remontant aux sources du mal, le duo pond donc un album très équilibré, gonflé par une production sèche aux graves sobres et aux médiums prononcés, qui - sans se baser sur le nom même du concept - fait parfois penser au MARDUK époque Mortuus le plus sentencieux et processionnel. On y pense lors de l’intro majestueuse de « Furnace Of Sleep », qui évoque aussi l’acidité maison du MAYHEM d’Euronymous, et qui incarne l’acmé tant attendu d’un long cheminement à travers les ténèbres.
Et si chaque chapitre pris séparément est d’importance, le tout est plus grand que la somme de ses segments, et forme une litanie macabre, pleine de sincérité envers le Diable, toujours prompt à récompenser ses plus fidèles serviteurs. Et si on imagine bien M. Hinze et J. Kvarnbrink encapuchonnés dans une foret suédoise, leur art se défend des artifices les plus folkloriques pour incarner la quintessence de l’art scandinave de la composition morbide.
Violent et âpre sans être rapide, tendu, sournois, sinuant comme un serpent sous les pierres d’un désert de l’âme, Diablerie est sans doute la plus belle déclaration de fidélité envers le diable de cette année 2022. Classique autant qu’un effort old-school peut l’être, réduit à sa forme la plus révélatrice, ce troisième album attendu depuis longtemps tient toutes ses promesses, et révèle le visage définitif d’un groupe qui a trouvé sa voie et la façon d’exprimer son cheminement de façon claire et simple.
Titres de l’album :
01. Threefold Harrowing of Hell
02. Diablerie
03. In Graves Remote Even the Worthless Have a Meaning
04. Furnace Of Sleep
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