Jeune groupe fraichement arrivé sur la scène, SUNBEAM OVERDRIVE lâche un gros pavé dans la mare avec son premier long, Diama. De loin, rien ne distingue vraiment le quatuor de nombre de ses homologues, pourtant, sa musique est beaucoup plus complexe qu’il n’y parait de prime abord. On connaît tous l’importance que revêt un premier album, souvent le plus important dans la carrière d’un artiste, et avec Diama, SUNBEAM OVERDRIVE frappe très fort, et se hisse au sommet du panier des découvertes 2023.
Entre Djent raisonnable, Progressif manifeste et Alternatif de fond, Diama fond ses éléments dans un creuset d’inspirations multiples, entre années 90, 2000 et 2010. Pas forcément conceptuel, mais guidé par un fil rouge, cet album ose donc les mélodies prononcées, les poussées rythmiques fiévreuses et les breaks alambiqués, pour obtenir un mélange homogène de sensibilité, émotion, démonstration et puissance. Et le cocktail est méchamment relevé, et rehaussé par une production sans failles.
Tom Abrigan (guitare/chant), Karim Arnaout (chant), Laurent Duclouet (batterie) et Bruno Morgana (basse) se présentent donc à nous sans artifices, et imposent leur vision à grands coups de riffs sombres, un peu comme si HYPNO5E et les DEFTONES des années 90 croisaient le fer sous la supervision d’un PERIPHERY assez satisfait du spectacle.
Le thème ? Simple :
L’élévation, le voyage, l’aventure et l’énergie. Un album pensé pour nous permettre d’affronter les tempêtes, intérieures et extérieures, qui se veut galvanisant et euphorisant, tout en brossant un tableau naturel de montagnes, de plaines, de ciels couverts et éclaircies massives. Au choix, vous pouvez vous parer de lunettes de soleil, d’un pull confortable, regarder vers le ciel ou suivre vos propres pas dans un inconnu toujours difficile à affronter.
A la manière d’un Devin TOWNSEND jouant avec ses divers alias, SUNBEAM OVERDRIVE joue la carte de l’évasion, celle dont nous avons tous besoin un jour pour supporter les turpitudes de la vie. Drivé par une section rythmique solide et souple, le quatuor marseillais déroule les riffs les plus symptomatiques et les harmonies les plus coulées pour dessiner une image sonore entre onirisme et réalité crue. Très cohérent, ce disque n’en est pas moins varié, et surtout, poussé par une force Rock qu’on retrouve parfois à nu sur le fulgurant « Crimson Stains », l’un des morceaux les plus catchy et Metalcore du lot.
SUNBEAM OVERDRIVE ne se perd pas en route, et reste maître de son destin. Pas de longue digression sur plus de dix ou quinze minutes, mais des titres resserrés, qui respirent tout en oppressant rythmiquement, une voix qui caresse avant de mordre, pour un résultat tout à fait professionnel. Conseillé par son agence de promo aux fans d’ALICE IN CHAINS, MESHUGGAH, et TOOL, Diama se veut donc aussi ouvert que sa thématique, et refuse donc d’être enfermé dans cette fameuse caverne de Platon qui sert de problématique au morceau « Out Of Plato's Cave ».
Sans vraiment chercher à se démarquer à tout prix, SUNBEAM OVERDRIVE parvient quand même à imposer sa singularité, et à dévoiler le tableau de nineties en proie aux affres du Metal progressif, tel un ALICE IN CHAINS aussi nostalgique qu’évolutif (« Diamond Shape »). Une envergure conséquente, pour un style qui flirte parfois avec un Néo-Thrash effectif (« Deaf And Blind »), et qui n’accepte les fioritures que comme élément de décor, et non comme scénario de base. Avec une grosse bordée de chœurs, des parties de guitare denses et déployées, un envol de goéland qui nous emmène dans les étoiles pour mieux nous faire admirer le spectacle d’une humanité qui peut encore retrouver sa dignité.
Aussi philosophique qu’il n’est naturaliste, ce premier album reconnecte le cerveau au cœur, et nous fait respirer un air différent, un peu parfumé, densifié par les hauteurs, et parfois réminiscent des eighties glorifiées lorsque les cocottes de guitare rappellent The Edge ou David Gilmour (« Shen »).
Aussi fin qu’il n’est agressif, ce premier long s’avère quasiment imperfectible. On prend note de la pertinence du single « Out Of Plato's Cave », qui revient donc sur cette fameuse allégorie de la caverne, et qui se pose en bréviaire d’une optique progressive, mais aussi agressive. Pendant cinquante minutes, le groupe nous entraîne sur la piste de la révélation de soi, et de la transcendance, loin de la trivialité consumériste qui nous enchaîne toujours plus chaque jour. Il n’est question ici que de ressenti, d’émotions réelles, et d’impressions tangibles, concepts traduits musicalement par un sens du croisement lucide et compatible.
Une entrée en matière qui fait du bruit, et qui permet à SUNBEAM OVERDRIVE d’imposer son nom sans forcer la main. Un répertoire taillé aussi bien pour le studio que pour le live, et qui laisse présager de concerts enflammés et passionnés.
Titres de l’album:
01. Ascending
02. Diama
03. Slave To The Void
04. Crimson Stains
05. Diamond Shape
06. Junction: Buhl's Eye
07. Deaf And Blind
08. Shen
09. Out Of Plato's Cave
10. Hard Sun
11. Fainted Core (Bonus Track - Live Acoustic) (6:08)
Haaaa le Rock est tout sauf négociable !! Merci pour cette belle critique.Chazz (2Sisters)
17/01/2025, 22:44
Non putain ça fait chier ! Je m'en fout de revoir Rob derrière le micro de mon groupe préféré d'amour !
17/01/2025, 17:03
J'ai cru comprendre que Zetro se retirait pour problème de santé.J'espère que ça ira pour lui.En tout cas avec Dukes sur scène, ça va envoyer le pâte.
16/01/2025, 18:21
Super nouvelle pour moi, le chant de Zetro m'est difficilement supportable. Celui de Dukes n'a rien d'extraordinaire mais il colle assez bien à la musique et le gars assure sur scène.
16/01/2025, 12:15
Eh beh... Étonné par ce changement de line-up. Vu comment Exo était en forme sur scène ces dernières années avec Souza ! Mais bon, Dukes (re)tiendra la barque sans soucis aussi.
16/01/2025, 10:22
Super. L'album devrait être à la hauteur. Beaucoup de superbes sorties sont à venir ce 1er semestre 2025. P.S. : le site metalnews devrait passer en mode https (internet & connexion sécurisé(e)s) car certains navigateurs le reconnaisent comme(...)
15/01/2025, 12:58
Je viens de tomber dessus, grosse baffe dans la gueule, et c'est français en plus!Un disque à réécouter plusieurs fois car très riche, j'ai hâte de pouvoir les voir en concert en espérant une tournée pour cet album assez incr(...)
14/01/2025, 09:27
Capsf1team + 1.Je dirai même plus : Mettre cela directement sur la bandeau vertical de droite qui propose toutes les chroniques. En gros faire comme pour les news quoi : Nom du groupe, titre de l'album et entre parenthèse style + nationalité.
13/01/2025, 08:36
Oui en effet dans les news on voit bien les étiquettes, mais sur la page chronique on a juste la première ligne de la chro, peut-être que ce serait intéressant de le mettre dans l'en-tête.
13/01/2025, 07:59
Capsf1team : tu voudrais que l'on indique cela où exactement ? Dans l'entête des chroniques ? En début de chronique ?Aujourd'hui le style apparait dans les étiquettes que l'on met aux articles, mais peut-être que ça ne se voit pas d&(...)
12/01/2025, 17:38
Poh poh poh poh... ... ...Tout le monde ici à l'habitude de te remercier pour la somme de taf fournie mortne2001, mais là... Là, on peut dire que tu t'es surpassé.Improbable cette énumération.Et le pire, c'est qu'a(...)
12/01/2025, 14:27
Jus de cadavre, putain mais merci pour la découverte Pneuma Hagion. C'est excellent! Du death qui t'envoie direct brûler en enfer.
11/01/2025, 12:16
Merci pour tout le travail accompli et ce top fort plaisant à lire tous les ans. Moi aussi je vieilli et impossible de suivre le raz de marée des nouvelles sorties quotidiennes... Suggestion peut-être à propos des chroniques, est-ce que l'on ne pourrait pas indique(...)
10/01/2025, 09:12
J'aurais pu citer les Brodequin et Benighted que j'avais bien remarqués en début d'année, aussi, mais il faut choisir... Quant au Falling in Reverse, cette pochette ressemble trop à une vieille photo de J-J Goldman dans les années 80, je ne peux p(...)
09/01/2025, 19:49