Tiens, encore un groupe se revendiquant du sempiternel slogan « Rock N’Roll forever », comme c’est original…Et à quelle sauce allons-nous être bouffés cette fois-ci ? Un énième ersatz des pionniers revisités et remis au goût du jour ? Un truc un peu bancal’n’hard qui finalement ne pissera pas plus loin que son voisin ? Une énième allusion Punk moins pathétique que les autres qui aurait quand même retenu quelques leçons ?
Un peu de tout ça à vrai dire, mais aussi beaucoup d’enthousiasme, du fun, de la lucidité et du sérieux dans le délire, ce qui aboutit toujours à un sacré cocktail, bien chargé, mais qui ne laisse pas sur le carreau et permet encore de se relever, même après une dizaine de godets.
Mais qui se cache donc derrière ce nom de baptême fort peu discret, qui semble évoquer une polygamie de ton, et une passion fervente pour plusieurs amantes, que les principaux intéressés ne prennent pas le temps de nommer ?
Des rockeurs qui n’ont pas oublié le sens du mot party, et qui justement vous convient à une fiesta digne de ce nom, forte en décibels et en hymnes béton. Des preneurs ? L’invitation vous tente ? Alors rentrez, servez-vous un verre bien frais et ouvrez grand vos mirettes et vos oreillettes. Le show va commencer et mieux vaut être prêt parce que ça va sévèrement déménager.
Derrière le baptême DOUBLE CRUSH SYNDROME se cache un ancien SODOM, aussi étrange que ça puisse paraître, en la personne d’Andy Brings, guitariste/chanteur, qui a monté son nouveau projet en 2013, avant de sortir un premier LP version cardboard sleeve histoire de le refiler comme carte de visite aux promoteurs germains et européens.
Ce début tonitruant permit à la bande (Andy plus Slick Prolidol et Julian Fischer dans le rôle de la section rythmique) de tourner en compagnie de pointures comme HARDCORE SUPERSTAR, DORO, W.A.S.P., ou LOUDNESS, et de se faire rapidement un nom, de ceux qui une fois prononcés attirent une foule compacte et bigarrée.
Pourquoi donc ?
Parce que Party-Rock, avec une punky touch, en référence aux meilleurs exemples du genre, les MOTORHEAD, DAMNED, MOTLEY CRUE, KISS, RAMONES, mélangés dans un même élan juvénile de puberté, avec comme unique but de s’éclater sans vraiment se prendre la tête ni disséminer des messages de vie cachés.
Pour autant le trio n’est pas décérébré, loin de là, mais souhaite juste donner du bon temps et permettre aux fans d’un Hard’n’Pop léger de pogoter et headbanger, sans penser à un lendemain pas forcément stimulant. Alors la recette est simple, des morceaux courts, qui mélangent la rapidité urbaine des RAMONES et les mélodies pop sucrées des BACKYARD BABIES, dont ils pourraient se vouloir équivalent center européan, sans avoir à rougir de honte de la comparaison (« I Wanna Be Your Monkey », quel refrain teenage crétin et plein d’entrain !).
Die For Rock N' Roll n’est peut-être pas du Rock stricto sensu, comme les fans de MOTORHEAD ou des RAMONES peuvent l’entendre, mais il contient quatorze titres aussi frais que percutants, qui s’alignent sur une ligne de parti de riffs catchy et de lignes de chant délicieusement acides et piquantes.
Tempo mid, up ou down, émotion ou dévotion, le choix est vaste et les possibilités variées, et le ballet est outrancier mais bon enfant, comme une surboum de samedi après-midi qui dégénère en pyjama party.
Alors certes, tout ça est léger comme une bulle de savon prête à éclater, mais là est justement le propos du trio.
Et comme Andy et sa bande ne nous ont pas pris pour des cons en nous refourguant une dizaine de variations sur le même thème, impossible de les prendre de haut tant leur joie de jouer fait plaisir à entendre, et nous éloigne du marasme quotidien dans lequel nous risquons en permanence de nous noyer.
De fait, ne vous faites pas avoir par la linéarité de la doublette d’ouverture « Gimme Everything »/« Die For Rock’n’Roll », qui cavale sur le même tempo à la croche près, et qui pourrait vous faire penser à une incursion des RAMONES dans un répertoire contemporain à la BLACK RAIN/HELLACOPTERS, puisque l’effet est voulu, et finalement aussi efficace qu’un gros coup de pied au cul.
Et dès « Unfriend Me Now », l’ambiance change et se veut plus docile, mais pas moins futile, avec un énorme hymne porté par un refrain collégial digne des meilleures RUNUWAYS. « She’s A Pistol » confirme la donne et laisse un gros tom balancer la cadence, pendant que la guitare se cherche avant de trouver le bon lick.
« On Top Of Mt. Whateverest » joue le mid tempo plus posé et permet à Andy de se lancer dans quelques vocalises plus poussées, singeant les tics vocaux de Geoff Tate et autres Phil Anselmo de début de carrière. « Yeah ! Pain ! » revient dans le giron d’un Hard punky diablement efficace, tandis que « Slow Suicide » ose l’émotion en demi-teinte, pour un climat un peu plus moite, qui surfe sur les vagues les plus refluantes de MOTLEY et Neil en solo, avant que le détonant « Can't You Be Like Everyone Else » n’explose d’une rage trop longtemps contenue au gré d’un énorme refrain bridé par des couplets très intelligemment développés.
Pas plus de trois minutes et quelques, telle est la devise de ce trio de pistoleros d’un Rock de héros, et « Revolution », même si elle n’est pas vraiment tangible continue le travail de sape pour un Hard-Rock de première classe, entériné par « And They Say We Are The Freaks » qui change de ton et se veut plus trash, dans un dégoulinant mélange de DOLLS et de SKID ROW tardif.
Les mecs n’en font qu’à leur tête, et peu importe qu’ils s’approprient le thème principal du « New Rose » des DAMNED sur « Fuck You Is My Answer », puisque le titre vous indique déjà leur état de pensée quant à la propriété intellectuelle.
« Right Now » termine le boulot sur un vrai brulot qui carbonise l’asphalte et cavale comme un beau roadster MOTORHEAD, et achève la fête d’un feu d’artifice qui éclaire le ciel d’une lumière Metal aveuglante.
Bilan ?
Du mobilier en piteux état, mais des faciès de joie, et un petit matin qui chante encore malgré la fatigue et les sacs poubelle qui jonchent la pelouse et le toit.
Certes, les aspirations de Die For Rock N' Roll sont sommaires. Mais ne sont-ce pas les plus justifiées après tout ? Du Rock, du Punk, du Hard Rock, joué par des mecs à fond dans le délire qui ne se prétendent ni philosophes ni mentors aux slogans révolutionnaires ?
C’est ça. Juste du fun, mais abordé avec tout le sérieux indispensable. DOUBLE CRUSH SYNDROME, c’est le double effet Rock et Roll. D’abord ça te tabasse, après ça te cajole. Un baiser multiplié qui te fait craquer sans te promettre des pétales sur l’oreiller.
Mais qui te laisse comblé.
Titres de l'album:
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