Martin SWEET est loin d’être un inconnu sur la scène Rock suédoise, puisqu’il est le guitariste des tempétueux CRASHDIET, quatuor Glam comme les pays scandinaves les aiment depuis le nouveau siècle. Avec cinq albums studio au compteur, le groupe jouit depuis de nombreuses années d’une sacrée réputation, méritée par ses chansons entraînantes et ses performances live enflammées. A l’actif du bonhomme, une participation à SISTER, mais aussi des activités de graphiste, puisque Martin dessine de splendides artworks pour des t-shirts old-school de toute beauté. Mais c’est aujourd’hui son activité musicale qui nous intéresse, puisque le guitariste s’est offert une escapade sous son propre nom, histoire de bénéficier de plus d’exposition.
Pour autant, pas de crise egocentrique à craindre, ni de succédané improbable et inutile de son groupe de prédilection. Si Martin reste fidèle au style qui l’a fait connaître et apprécier, il n’en a pas moins privilégié l’originalité pour ce Digesting Decades, au nom qui sonne pourtant comme une compilation. Ce qu’il est quelque part, puisqu’il compile certains des morceaux préférés de notre brun séducteur, sous la forme de reprises d’artistes divers couvrant donc plusieurs décades, et réconciliant (ou le souhaitant en tout cas), les fans de ROXETTE et des DOORS.
Soigné par un design signé Anna Viper, épaulé par le batteur Robin Nilsson, Martin s’en donne donc à cœur joie, et lâche les watts, glitterisant quelques hymnes ne gravitant pas dans son univers de prédilection. C’est ainsi que nous découvrons une version explosive et cotillonnée de « Break on Through » des DOORS, qui prend un éclairage nouveau et moins sixties. Et si les puristes du culte de Jim hurleront au scandale, les adeptes de la traduction libre seront aux anges en découvrant cette appropriation que les CRASHDIET auraient pu faire leur.
N’allez pourtant surtout pas croire que le suédois s’est contenté de transposer dans son langage les hits de son enfance. Il a également joué l’intimisme en prenant le risque de nous offrir sur un plateau d’acier la scie radiophonique de Phil Collins, « Another Day in Paradise », et si sa version n’apporte pas grand-chose à l’original, sa voix éraillée permet d’oublier les errances Pop un peu trop mièvres du timbre de monsieur Collins. Maniant la guitare, le chant et la basse, Martin nous offre un aperçu de ses nombreux talents, et parvient à transformer l’essai, pourtant excentré du drop de reprises, genre qui ne supporte pas la trop grande fidélité, et qui se méfie du démarquage flagrant.
Tout le monde n’est pas Bowie ou Tori AMOS, mais avouons que SWEET s’en sort bien en nous laissant sucer ses bonbons sucrés. Le propos musical n’était pas la crédibilité, mais la liberté de jouer des morceaux éternels, passant encore sur les radios, et qui se voient offrir un lifting bubblegum. Les bulles de savon sont donc multicolores, et une entame sur les chapeaux de roue comme « The Look » de ROXETTE, passant d’un traitement Synth-Pop symptomatique à un Glam turbocompressé permet de comprendre immédiatement la teneur du projet : du fun, du partage, et surtout, aucune prise de tête artistique.
Tout n’est évidemment pas du même intérêt, et le musicien s’est parfois réfugié dans le giron du Heavy pour se rassurer. C’est ainsi que le « Black Forever » du père Blackie se travestit en tube Hard-Rock mené up tempo tambour battant, nous replongeant dans les grandes années du grand WASP, avant que Lawless n’en fasse la momie moribonde qu’elle est depuis plusieurs années. Le Punk, évidemment autre influence majeure de CRASHDIET et de SWEET n’est pas oublié, avec les RAMONES conviés à la fête, et leur increvable « Blitzkrieg Bop » passé à la moulinette Glam et au parfum GUNS N’ROSES de Spaghetti Incident. Evoquant parfois le fameux EP de SKIDROW, B-Side Ourselves, Digesting Decades est donc un plaisir mineur, qu’on se passe entre deux nouveautés plus conséquentes, mais recèle en son sein quelques bonnes surprises, comme le Hard Funk de « Torpedo Girl » de KISS, déjà bien déhanché mais qui revêt ici les courbes d’une magnifique blonde à la robe serrée.
Des choses moins évidentes se fraient un chemin dans le tracklisting, comme cet emprunt aux FIRST AID KIT (« My Silver Lining »), ou même le « Wouldn't You Like to Know Me » de Paul STANLEY en solo, revigoré et remaquillé pour l’occasion.
De la légèreté donc, aucune autre ambition que celle de procurer du bon temps, Digesting Decades se rapproche du THE LOCAL BAND du regretté Alexi Laiho, et détend, amuse, fait sourire et danser, ce qui sans le savoir vraiment, devait être son unique prétention de départ. Merci à Martin SWEET de nous avoir fait découvrir ses amours de jeunesse, en attendant une suite à ses aventures plus officielles.
Titres de l’album:
01. The Look
02. Ask the Lonely
03. Break On Through (to the Other Side)
04. Another Day in Paradise
05. Black Forever
06. My Silver Lining
07. Wouldn't You Like to Know Me
08. Blitzkrieg Bop
09. Torpedo Girl
10. Tonight
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30