« I’m gonna be the best I can ».
Ce vers de la chanson éponyme correspond en tout point au QUEENSRYCHE post split. Autant fut un temps, chaque album du RYCHE était attendu avec une indéniable circonspection - voire appréhension - autant depuis l’arrivée de Todd La Torre au micro sur l’éponyme Queensrÿche de 2013, l’enthousiasme est de mise et la question simple : le groupe va-t-il parvenir à se réinventer une fois encore sans baisser en qualité ? Savoir si le quintet se réinvente à chaque sortie est hors sujet, les nombreuses années de carrière empêchant le moindre changement de cap trop violent. Cette attitude ouverte qui a coûté au groupe une bonne partie de son following est désormais problématique du passé, et trois ans après le solide The Verdict, celui de 2022 tombe avec un couperet aiguisé : le QUEENSRYCHE nouveau est une fois encore un excellent cru qui se bonifiera avec les années.
Niveau line-up, quelques ajustements, avec l’intronisation de Casey Grillo derrière le kit, et le retour de Mike Stone à la guitare. Présent, passé, les deux notions se sont toujours télescopées, et si les deux survivants de la formation d’origine que sont Eddie Jackson (basse) et Michael Wilton (guitare) s’adaptent très bien à cette époque moderne, ils n’en restent pas moins les gardiens du temple, et les garants d’une qualité qui ne se dément pas.
Digital Noise Alliance et son acronyme futée représente donc l’ADN du groupe depuis le déchirement légal et les querelles juridiques. Le pire est maintenant loin derrière, et les disques se succèdent à bon rythme, permettant au groupe de redevenir cette machine implacable que nous avons connue dans les eighties. Et avec onze nouveaux titres plus une reprise, Digital Noise Alliance bat encore une fois le pavé de la réussite, et nous entraine dans un monde pluriel, au sein duquel le Heavy Metal précieux et le Progressif teigneux cohabitent en toute complémentarité.
Une fois encore produit par Christopher Harris aka Zeuss, ce seizième album tient toutes les promesses faites par son aîné. Il pourrait bien être, avec un peu d’imagination, le trait d’union parfait entre le RYCHE d’Empire et celui de Condition Hüman, entre lyrisme exacerbé, efficacité Hard-Rock, et union baroque entre hier et demain. Immédiatement happé par la production gigantesque mais aux nombreuses respirations, le fan n’a guère le temps de trop intellectualiser le propos. Il comprendra assez rapidement que le verbe est sombre sur ce nouveau chapitre, qui aborde des thématiques réalistes et concrètes comme la mort d’un proche, la guerre et son cortège de cercueils, la pandémie qui a frappé le monde ou encore les tueurs en série, en retour de flamme depuis la diffusion de Dahmer sur Netflix.
Les gardiens de la flamme sont donc dans une forme olympique, et surfent sur leur propre imagination pour nous propulser dans un univers grandiloquent et terriblement pragmatique à la fois. Un titre comme « Nocturnal Light » prouve que Seattle n’a en rien remisé ses ambitions au placard, et délivre une prestation immaculée, comme si nous étions simplement passés de la veille au lendemain après Empire. Il faut souligner qu’une fois encore le magique Todd La Torre délivre une prestation au-dessus de tout soupçon, faisant complètement oublier son prédécesseur, qui s’est perdu dans les limbes de la superficialité et d’un ego boursouflé.
Mais foin des batailles entre anciens frères, puisque le propos n’est pas là. QUEENSRYCHE réussit une fois encore à passionner, et le fan, dégagé des obligations contractuelles de respect éternel, envisage alors le quintet comme un groupe d’aujourd’hui, moderne, décomplexé, et assumant simplement son passé en composant les meilleurs titres possibles. Ainsi, entre Hard n’Heavy de luxe aux chromes brillants (« Out Of Black »), Progressif contemporain aux ors brillant de mille feux (« Behind The Walls »), et Rock remué et poppisé (« Chapters »), QUEENSRYCHE louvoie, mais ne tergiverse jamais. Hors de question de se perdre dans des conditions d’expérimentation, la cohésion est de mise, et le groupe n’a jamais semblé aussi heureux de jouer.
Car là est l’ambivalence d’un album au propos sombre et à l’éclat euphorique. Eddie et les autres ont choisi de composer un album positif à partir d’un discours résolument noir, offrant des solutions aux auditeurs sans les obliger à suivre sa voie. L’attitude est très finement jouée, d’autant qu’elle est surlignée d’un fond épais et pertinent.
On retrouve quand même quelques instants plus intimes et personnels, via le sublime et éthéré « Forest », qui n’aurait pas dépareillé sur le répertoire nineties, et des saillies agressives et oppressantes quand le gigantesque riff de « Realms » perce les enceintes. Inutile de tourner autour du pot, il est fort possible que QUEENSRYCHE ait publié son meilleur album de la période La Torre. Bien sûr, le manque de recul pourra rendre cette assertion un peu prématurée et péremptoire, mais après des dizaines d’écoutes, toutes confortables, Digital Noise Alliance se pose en résumé parfait d’une carrière longue comme le règne d’Elizabeth II, et nous offre de vrais moments de magie et de sensibilité, entre euphorie à la DEF LEPPARD (« Hold On »), et imitation plus vraie que nature de DREAM THEATER et du Metal Progressif né dans les années 90 (« Tormentum », le genre de final épique que MAIDEN nous offre depuis quarante ans).
Bien qu’habitué à ces nouvelles sonorités et à cette optique 2010’s, je suis toujours admiratif du revirement opéré par QUEENSRYCHE, passé du statut d’épouvantail effrayant uniquement sa fanbase sur des albums comme Dedicated to Chaos et American Soldier (à jamais les deux albums les moins bien notés, et de loin), à celui de nouvelle icône d'un âge digital.
L’ADN du groupe est donc encore intact, malgré le changement permanent de cellules souches. Et si Digital Noise Alliance n’est sans doute pas le meilleur album du quintet - modérons notre enthousiasme - il est indubitablement l’une des plus grandes réussites de cette année 2022.
Titres de l’album :
01. In Extremis
02. Chapters
03. Lost in Sorrow
04. Sicdeth
05. Behind The Walls
06. Nocturnal Light
07. Out Of Black
08. Forest
09. Realms
10. Hold On
11. Tormentum
12. Rebel Yell (Billy IDOL cover)
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Imagine un concert avec Maiden Slayer Megadeath et Metallica, imagine à quel point se serait de la merde.
15/04/2025, 08:17
Et va te faire foutre avec ton histoire de masque à la con, comme si je cachais quelque chose.
15/04/2025, 07:56
J'en ai juste marre des nostalgiques à la con qui sont incapables de tourner la page. Tu aurait une reformation avec tout les membres de ton groupe que tu aimais ado en fauteuil roulant que tu aurais un public pour dépenser 500 balle le ticket. Oui c'est à charge..
15/04/2025, 07:52
Les masques tombent. Je vois. Ton post n'a donc aucune crédibilité vu que c'est à charge. On se demande donc bien quel est son intérêt ici. Un mystère de plus. Comme si moi j'allais poster sous un groupe ou sous un style dont je me balec. Br(...)
15/04/2025, 06:37
Tu as des mecs qui déboursent une fortune pour aller voir les vieillards de Black Sabbath jouer péniblement, à un moment il faut tourner la page désoler, pareil pour Maiden et compagnie.
15/04/2025, 05:15
Oh mais si ça ne tenait qu'à moi tout ce qui est heavy ou thrash speed et compagnie c'est poubelle. On a poussé le metal plus en avant, ces reculs nostalgique d'adulescent c'est pas pour moi.
15/04/2025, 05:06
On reconnaît quelques intonations de Rinehart mais a l'instar de Doty, qu'on a pu entendre sur des réenregistrements, ça sonne pas terrible. Bon attendons tranquillement l'album.Par contre pas d'accord avec les posts précéde(...)
14/04/2025, 17:28
Je rejoins en partie Arioch91...le chant? Et la production? Ca manque d'âme je trouve, en tout cas si je compare à "Darkness Descends" ( oui, c'est le seul album que je connais d'eux....)....
14/04/2025, 14:35
Un petit message hors sujet mais bon, je regrette en effet la disparition du Fall of Summer...
14/04/2025, 14:30
Bon ça me parle déjà plus que leurs dernières sorties, on retrouve un peu d'adhérence dans les guitares, à voir !
14/04/2025, 07:29