« Le monde est un endroit merveilleux, qui vaut la peine qu’on se batte pour lui. Je suis d’accord avec la seconde partie de cette phrase »
Oui, certes, le monde est merveilleux, et quelque part, c’est une chance incroyable d’être en vie et de pouvoir le parcourir. Mais le monde tel que nous l’avons toujours connu est aussi un champ de bataille où la violence, la corruption, la souffrance et la mort règnent en maîtres. Un univers sans pitié où la raison du plus fort est toujours la meilleure, ou les injustices s’accumulent comme des gouttes de pluie sur une tombe à la Toussaint, où le veau d’or s’empare des médias, des corporations, des multinationales et des gouvernements corrompus.
En gros, c’est un bourbier dont on essaie de s’extirper jour après jour, pour tenter de survivre. Enfin nous…la plupart d’entre eux serais-je tenté de dire. Les plus démunis, les plus faibles, les plus influençables…Auront-il la chance un beau jour d’avoir une vie normale sans shooter dans les poubelles ou tendre la main pour obtenir de quoi bouffer ?
Bullshit man…Tout ça ressemble à un roman mal écrit, peuplé de personnages sans substance, et truffé de plans bon marché histoire de tirer des larmes aux bienpensants qui dorment quand même sur leurs deux oreilles.
Alors, ce monde a besoin d’une bande son à la hauteur des ignominies de l’injustice. Un truc bien costaud, bien bourrin, qui décrit à merveille le sort de ceux coincés dans le labyrinthe. Et quel meilleur chaos que celui d’un énorme Death à tendance Grind qui ne génère aucune illusion, mais reste d’un réalisme outrancier parfaitement idoine et concret ?
Un Death à tendance Grind comme celui que les LOOKING FOR AN ANSWER proposent depuis une bonne grosse quinzaine d’années sans se poser de questions inutiles, et avançant coûte que coûte, de plus en plus vite et de plus en plus fort.
Les LOOKING FOR AN ANSWER, depuis 1999, ne cherchent justement pas de réponse qu’ils ne possèdent déjà. Formé autour de Felix, guitariste, le projet s’est ensuite étoffé au point de devenir quintette aujourd’hui, histoire de profiter d’une formation à l’efficacité optimale.
Outre Felix, on retrouve donc en 2017 Ramon à la basse, Makoko à la seconde guitare, Moya à la batterie, et le petit nouveau Santi (DEADMASK, DOSSIER NEGRO, et ex-NASHGUL) au chant, depuis 2014, en remplacement du grogneur en chef Inaki, parti en 2012 voir si le Metal extrême ne l’était pas plus ailleurs, ou l’herbe est encore moins verte.
Avec un line-up enfin un minimum stable, LOOKING FOR AN ANSWER a enfin pu sortir un album complet, après avoir rodé la formation il y a trois ans par un EP, Kraken qui annonçait le monochrome à venir. Car on ne peut pas dire que les madrilènes soient les plus productifs dans leur créneau. Dix-huit ans d’existence et seulement quatre LP, plus quelques splits en compagnie des RATOS DE PORAO, AGATHOCLES et autres CRIPPLE BASTARDS, c’est quand même assez chiche, surtout pour une formation aussi absolue qui verse dans le Grind le plus velu, traité façon Death très charnu. Mais qu’importe la quantité du moment que la qualité soit au rendez-vous. Et comme d’habitude, peut-être même encore plus et plus, Dios Carne écrase tout sur son passage, les illusions, les fantasmes, les espoirs, pour nous rappeler que notre monde est justement à l’image de leur musique, dénué de toute forme d’empathie et de miséricorde.
Alors, les cinq maniaques ont repris les mêmes recettes qu’avant. Une rythmique en coup de tonnerre, des guitares qui lacèrent, et un chant qui vocifère, avec une tendance à chercher un peu dans les recoins de quoi accommoder leur bruit, histoire d’offrir un peu de neuf sans occulter ou ranger le vieux.
On retrouve donc ce son si énorme, ce groove unique, et ces passages qui vous laminent les oreilles à grands coups de riffs assassins, cette basse grave et distordue, ces accélérations de blasts impromptues, et cette énergie à décorner le diable qui vous attend pourtant à chaque coin de rue.
D’aucuns me diront que la recette est simple et appliquée depuis des lustres par une horde de barbares sans cesse grandissante, mais encore faut-il l’appliquer avec intelligence et une foi sans bornes. Ce qui est évidemment le cas de nos LOOKING FOR AN ANSWER, qui avec Dios Carne nous offrent leur album le plus implacable, mais aussi le plus puissant et le plus sombre, sans perdre de vue ces petits gimmicks accrocheurs qui sont en fait leur trademark. Loin d’un Death à tendance Gore stérile avant même d’avoir copulé avec le cadavre encore frais, les madrilènes osent la combinaison fatale des influences, alors même qu’ils en sont devenus une eux-mêmes avec le temps, et piochent dans la besace des INFEST, de PHOBIA, de LOCK UP, WORMROT, ASSÜCK et autres MARUTA, en associant le Death le plus gras et le Grind le plus fat.
Le tout est palpable dès le morceau d’intro, qui en ose une justement aussi lourde que le poids d’un globe sur les épaules du pauvre Atlas, avant de partir en vrille Grind sans nous laisser le temps de suffoquer correctement. « Deflagracion », ou comment débuter un album du bon coup de pelle, et de placer une inspiration sous les auspices musicaux les plus cruels qui soient.
Blasts en chien de fusil qui parfois s’autorisent des dérives en mid tempo histoire de panser les plaies saignantes de nos oreilles, mid tempo qui profite d’un thème vraiment gluant pour nous empêtrer dans ses filets, avant de repartir de plus belle sur un Crust incendiaire.
Pas vraiment de surprises sur ce quatrième LP, si ce n’est un morceau un peu plus conséquent que les autres. Au milieu de saillies éphémères et brûlantes, git le cadavre d’un Doom processionnel hyper lourd et étouffant, en l’incarnation « Muerte Lenta » qui a décidément tout fait pour coller à la thématique de son titre, et qui se permet même, sans exagérer les choses, quelques allusions aux ENCOFFINATION, sans se départir de l’écho de cette production décidément gigantesque, qui nous broie sous la pression de graves profonds et de médiums poison.
C’est lourd, très lourd, concentré, douloureux, et prouve que décidément les espagnols n’ont que de mauvaises intentions à notre égard, qui se manifestent via des compositions de plus en plus maîtrisées.
Le reste ?
Le reste est bref comme des éclairs de Death/Grind dans une nuit trop noire, de « Sol Negro » à « Demiurgo » qui recyclent les idées du NAPALM du maxi Mentally Murdered, en passant par le très Crust « Invierno Eterno » qui cavale à fond sur nos pieds endoloris et meurtris. Les mecs savent toujours manier leur instrument pour les domestiquer extrême sans leur faire perdre leur mordant, et plaquent des motifs qu’on retient post-mortem, comme de bons légistes du riff Rock n’Gore.
Il est donc possible, tout à fait possible même, que ce Dios Carne soit le meilleur album des LOOKING FOR AN ANSWER. Plus puissant, plus bondissant, plus terrassant, plus…tout, ici et maintenant. Un énorme Death à tendance Grind, ou l’inverse, qui prouve que le genre à encore de belles explosions de tripes devant lui, et qu’il reste le style le plus idoine pour décrire un monde qui part en vrille, et que personne ne semble motivé à sauver du désastre.
Place tes billes l’ami, mais place les bien. Tu ne sais pas de quoi sera fait demain.
Titres de l'album:
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