THE L.A MAYBE. Non messieurs, c’est L.A or bust, comme on dit là-bas, alors il convient d’être précis, surtout lorsqu’on joue une musique pareille. Bang, dans le mille, vous l’avez compris, ces nouveaux-venus de la scène américaine s’épanouissent dans un Hard-Rock fortement connoté, et sous influence marquée. Après avoir proposé à leurs followers sur Facebook la primeur de leur premier simple, « Mr. Danger », THE L.A MAYBE ont mis le feu aux poudres et ont commencé à intriguer la masse de journalistes américains s’intéressant à leur cas. Il faut dire que leur musique est d’importance, puisqu’elle nous replonge dans le bonheur des légendes du Strip, mais pas que, et pour cause…Si le groupe a bénéficié d’une telle couverture alors qu’il est encore au stade de l’autoproduction, c’est pour une simple et bonne raison. Alvi Robinson, le chanteur de ce sextet improbable, est aussi connu sous le prénom Lee, ce qui pourrait n’être qu’une anecdote totalement innocente, mais qui une fois rapprochée de son histoire personnelle prend tout son sens. Alvi a en effet fait partie de ce lot de chanteurs inconnus que l’institution AC/DC a auditionnés pour prendre la place de Brian Johnson suite à ses problèmes de santé, et si évidemment c’est Axl Rose qui a finalement été choisi (oui, ça fait vendre plus de tickets qu’un inconnu), son audition a laissé des traces et lui a permis de monter ce nouveau groupe qui a beaucoup de choses à dire.
La première, est que le sieur Robinson aurait largement eu sa place au sein du combo australien. Sa voix, délicieusement gouailleuse et éraillée aurait parfaitement convenu aux grands hits chantés par Scott ou Johnson, et son entrain au micro aurait donné lieu à des concerts explosifs. Mais las, l’histoire ne fait pas toujours de vous le héros que vous auriez aimé être, et Alvi, tout comme ses trois compères d’audition, est revenu à une vie normale, sans avoir perdu la hargne de percer, bien au contraire.
Alors aujourd’hui, l’heure de la revanche a sonné. Bien épaulé par une clique de musiciens qui donnent au groupe une dimension presque sudiste, Alvi peut s’en donner à gorge pleine et hurler sur les hymnes composés par ses troupes. Car ce premier album de L.A MAYBE n’est pas du tout maybe, et plutôt for sure. Aux côtés d’Alvi, nous retrouvons donc cinq musiciens, Dallas Dwight (guitare), Drizzle Silvera (guitare), Josh Thompson (claviers), Rahsaan Lacey (basse) et Ryan Fosnow (batterie), pour un survol du Hard Rock/Classic Rock des eighties mais aussi des seventies, et pour un premier longue-durée, admettons que Dirty Damn Tricks fait un job remarquable. Non content de ressusciter le Glam des plus belles années, il s’attaque aussi au Hard bluesy des seventies qu’il remet au goût d’un jour Hard-Pop bumpy typiquement eighties. Un morceau aussi incroyable que « Peace of Mind » mérite à lui-seul l’acquisition de l’album, avec ses nuances de claviers qui nous entraînent dans les brumes du Rock le plus historique, avant qu’une cassure euphorique nous rappelle les POISON et autres SLAUGHTER. Beau contraste donc entre les différentes inclinaisons des américains, et un flair certain pour diverger d’une trajectoire bien établie qui aurait pu les condamner au simple rang de succédané des gloires du Billboard californien.
Evidemment, si Alvi a auditionné pour AC/DC, c’est qu’il est capable d’en chanter, et qu’il aime ça. On le sent dès les premiers morceaux de l’album, et plus spécialement sur le single « Mr. Danger », binaire authentique qui sent la sueur et la passion, et qui lâche des riffs éléphantesques qui n’ont pas non plus oublié le talent de Joe Perry et Brad Whitford. Ça déhanche, ça joue solide et classique, mais l’énergie, cette batterie badine, et l’osmose entre les six musiciens font que les analogies laissent place à l’admiration, admiration pour une musique jouée avec le cœur et les tripes.
Et si « Sucker Punch » accélère méchamment les débats pour dessiner un panorama plus punky, il défonce aussi nos derniers bastions de résistance mis à mal par les premières minutes de l’album. Le combo est prêt à en découdre, s’annonce déjà comme un performer hors pair, et se montre convaincant lorsqu’il combine le talent des BULLET BOYS et la hargne des DANGEROUS TOYS. On pense aussi aux suédois, les plus prompts à adopter une posture américaine pour oublier leurs hivers, mais on se retrouve vite trop submergé par l’émotion Hard-Rock pour y penser.
Globalement, Dirty Damn Tricks est un best-of du Hard US de ces trente dernières années. Allusif à tous les courants ayant fait du Sleaze ce qu’il fut il y a des décennies, il rend hommage aux pères fondateurs d’AC/DC en leur offrant un refrain typé CHEAP TRICK (« Oh Sugar »), avant de se rapprocher des derniers défenseurs de la légèreté Rock de la fin des années 80 et de l’orée des nineties (« She’s Reckless »). Si tous les morceaux sonnent comme des hits potentiels, c’est qu’ils ont été composés avec soin, et lorsque la tendresse mélancolique et subtilement sudiste de « When I’m Gone » allume les bougies, on pige définitivement que les THE L.A MAYBE sont tout sauf des brailleurs permanentés. Allusions à TESLA, au LYNYRD, aux ALLMAN BROTHERS, pour un bal des débutants qui finit par des embrassades sous la lune. Les soli, impeccables, sont soulignés par un orgue fabuleux, la rythmique abat un boulot de dingue, mais ce sont bien les riffs de la paire Dwight/Silvera qui donnent le ton et qui une fois encore, réunissent Angus, Malcolm, Joe et Brad (« Take Me Away »).
Titre après titre, break après break, ce premier album découvre ses dorures et ses ors, ne résiste pas à l’appel d’un boogie sexy (« Sweet »), avant de finir en trombe ternaire (« Up Next To You »). Alors, si je peux supposer qu’Alvi Robinson a quand même des regrets, je suppose aussi qu’il est très heureux de son propre parcours aujourd’hui. Et il a de quoi. THE L.A, DEFINITELY.
Titres de l’album:
01. Mr. Danger
02. Sucker Punch
03. Oh Sugar
04. She’s Reckless
05. Peace of Mind
06. When I’m Gone
07. Take Me Away
08. Sweet
09. Fake
10. Up Next To You
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