Hailing from Northern Virginia, the true essence of TRIVIAL DIFFERENCE formed from the inspiration of the Thrash and Death Metal legends of the 1980s and 1990s. With blazing, harsh vocals, heavy and distorted riffs, crunchy bass lines, cruising double kick drums and screaming leads, the band set out with one message: "TRIVIAL DIFFERENCE Fucking Kills!".
Au moins les choses sont claires, et ces virginiens posent tout à plat pour ne duper personne. Encore une grosse tranche de nostalgie made in underground donc pour cette première chronique matinale, gentiment agressive mais moyennement convaincante. Formé en 2015 en tant que trio, le groupe d’Alexandria a ensuite recruté, changé certaines pièces pour adopter aujourd’hui la forme d’un quintet, bien dans ses baskets et dans son sous-bois comme le prouve ses photos promo. C’est donc avec plaisir que je vous introduis ce matin à ces cinq musiciens (Gannon D'Amato - basse, Ian D'Amato - batterie, les deux seuls membres d’origine, Evan Scott et Michael Leyva - guitares, et Muhammad Khan - chant), à la philosophie plutôt simple, et à la musique directe. Si les influences Death sont assez difficiles à dénicher, le Thrash quant à lui est roi et domine les débats de bout en bout.
Sans vouloir déjà imposer un handicap lourd sur ce sympathique groupe, admettons immédiatement qu’il ne révolutionnera pas le petit monde encombré du vintage assumé. Son Thrash, assez générique et symptomatique des groupes de série B de la fin des années 80/début des années 90 est certes assez performant, mais manque d’ampleur et d’ambition. Il faut dire que le quintet n’est pas aidé par cette production sèche aux graves déficients, bien que la basse trouve sa place dans le déluge de décibels.
Agréable, cette musique se déguste donc sur le pouce, entre deux sorties plus importantes. Mais admettons quand même quelques accointances avec le Thrash made in Bay-Area, et des similitudes avec la référence FORBIDDEN, mais aussi avec l’ANTHRAX des années statiques State Of Euphoria. Des plans rythmiques assez efficaces assurés par les deux gardiens du temple, des riffs classiques mais bien syncopés, mais un chant assez étrange, manquant de coffre, et rapprochant parfois le tout d’un Hardcore transformé en Metal comme à la grande époque de VIRUS.
Remarques qui n’empêchent guère les TRIVIAL DIFFERENCE de jouer crânement leur carte, et de se laisser aller au gré de leur longue inspiration. Les deux premiers titres de l’album en disent donc beaucoup sur leurs ambitions de composition, avec des timings étirés, donnée qui ne garantit pourtant pas une qualité évolutive. Si « Two-Headed Snake » définit les contours d’une musique ample et riche, « Disarray » ramène vite les débats sur le terrain du classique qui dure dans le temps, mais qui ne fait preuve d’aucune audace. Heureusement, quelques autres exemples permettent d’extirper les américains de la masse, à l’image du très roublard « Fortune », qui nous ramène à la grande époque de la domination américaine des années 88/90.
Quelques idées de mélodies insérées au chausse-pied viennent aussi sauver l’ensemble du marasme de formalisme, mais décidément, il manque quelque chose aux virginiens pour être vraiment pris au sérieux. On se lasse assez rapidement de ce chant trop fluet qui plombe des compositions déjà légères sur le fond, le meilleur exemple étant l’efficace « Patron (Of The Moonless Night) », ruiné par des lignes vocales poussives et narquoises. Ce chant aurait pu servir pour démarquer le projet du côté de la Fusion des MORDRED ou MINDFUNK, mais l’instrumental, beaucoup trop générique empêche toute affiliation funky, ce qui plombe le concept dans les eaux du traditionalisme boueux.
On atteint parfois le fond des eaux troubles et des marais chargés de cadavres à l’occasion du déprimant « Bad Love », proto-SABBATH joué avec les pieds, qui nous agace encore un peu plus. Morceaux trop longs, absence de plan porteur, quelques rares fulgurances qui tirent vers le haut (« Humanicide (Terra Morte) »), le tout ressemble à un ACID REIGN de début de carrière sans les tics Mosh exaspérants, ou à une version mal dégrossie de nos chers ACID BATH, le génie et la vilénie en moins.
Sans être trop cruel, autant dire que Disarray met l’eau à la bouche, mais n’a pas la teneur en alcool nécessaire pour nous enivrer. « Descent Into The Ninth » fait ce qu’il peut pour laisser un bon goût dans la bouche, mais arrive un peu trop tard, et trop longtemps qui plus est. Un changement de chanteur s’impose, ainsi qu’un tri dans les idées pour permettre aux TRIVIAL DIFFERENCE de laisser une impression autre que celle d’un brouillon à peine organisé.
Titres de l’album:
01. Two-Headed Snake
02. Disarray
03. Fortune
04. Patron (Of The Moonless Night)
05. Bad Love
06. Humanicide (Terra Morte)
07. Closer
08. Cardiac Arrhythmia
09. Descent Into The Ninth
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