C’est vrai que Dieu en ce moment ne montre pas son meilleur profil. Il multiplie les catastrophes écologiques, les meurtres de masse, les incendies, les inondations, les régimes totalitaires, et semble faire planer sur nous une ère d’obscurantisme digne des épisodes les moins recommandables du moyen-âge. Il faut dire que nous l’avons bien cherché, invoquant son nom en vain, et le blâmant pour nos propres déviances. Alors, pas étonnant qu’il souhaite que nous cramions en enfer, celui-là même que son ange déchu nous promet à chaque rencontre. Les australiens féroces de BURN IN HELL n’ont cure de ce Dieu, qu’ils désavouent pour s’en remettre à des divinités païennes plus anciennes, alors, le comportement du grand barbu ne les inquiète guère : ils savent qu’au final, les vrais icones reconnaitront les leurs, et leur donneront accès au paradis guerrier tant promis.
Formé il y a quelques années, et déjà responsable d’un explosif premier album (Humanity Plague, qui jetait déjà les bases de la thématique), BURN IN HELL est un traitement éthique et musical sous la forme d’électrochocs au tisonnier d’abattoir, qui vous paralyse le cerveau avant de le réduire en une bouille informe. Se réclamant de la frange la plus brutale du Hardcore contemporain, le groupe cite quelques influences, mais leur équation est assez facile à résoudre. NAILS+PRIMITIVE MAN+FULL OF HELL+CONVERGE= BURN IN HELL
Si vous vous y connaissez quelque peu en addition, appliquez le principe de la multiplication. Enregistré sur les terres du peuple Dharawal, Disavowal of the Creator God est une abomination en blasphème finalement assez proche de la vérité. Construit sur un chaos rythmique digne des heures les plus sombres du Mathcore des années 2000, louchant parfois sur un Deathcore pas assumé du tout (et c’est tant mieux), ce second LP est une épreuve à lui seul, et malgré ses quinze minutes, cette épreuve laisse groggy, sonné pour le compte, comme un K.O infligé à Dieu pour sa complaisance et son faux monopole.
A l’image d’une dernière alerte de colère lancée à la face d’une population mondiale aveugle, Disavowal of the Creator God ne prend ni gant ni formule de politesse, et nous offre un bourre-pif de première classe avec le terrifiant « Bound ». Uppercut magnifique de violence, cette prise de contact est immédiate, et sans excuse formelle. Mais derrière cette violence ouverte s’en cache une autre, plus noire, plus sourde, que l’on appréhende à la fin de cet album, via ses deux morceaux conclusifs. D’abord, « Disavowal », qui fait clairement froid dans le dos et fait perler la sueur sur les fronts. En ralentissant le tempo, BURN IN HELL allume le bûcher des fans de PRIMITIVE MAN en jouant sur les riffs les plus infects et l’atmosphère la plus flippante.
« Armageddon » le décrit avec une acuité tétanisante, et laisse les percussions faire trembler les montagnes et glisser les plaques tectoniques pour nous ensevelir sous des siècles de brutalité. Tout ceci fait très mal aux oreilles, au cœur, à l’âme, mais reste fidèle à une fin du monde qui s’approche de plus en plus.
Alors, Dieu dans tout ça ? Il est malmené, ses tympans crevés, et ses yeux ouverts à la mode Clockwork Orange. Il contemple le spectacle de son échec, et ravale sa morgue une bonne fois pour toutes. En jouant l’outrance d’un Hardcore très métallisé et très rythmique, les australiens nous dépeignent le monde tel qu’il est, horrible, invivable, chaotique et imprévisible, et nous préparent à une sortie sans classe ni bravos.
On peut trouver la recette éprouvée, on peut trouver le résultat assourdissant, mais l’honnêteté brutale dont font preuve les musiciens est remarquable, et leur permet d’atteindre les cimes de l’ultraviolence musicale de cet été 2021, sans forcer, mais en se basant sur des riffs prétextes et un chat monocorde et renoncé. C’est laid, noir comme une nuit sans fin, agressif comme des imbéciles s’agitant trop tard, mais c’est surtout la bande-son idéale pour jouir de nos derniers péchés sur cette terre qui n’a fait preuve que de trop de patience.
God id dead, and no one cares criait ce cher Trent Reznor. Les BURN IN HELL l’auront quand même méchamment fait morfler avant son dernier souffle.
Titres de l’album:
01. Bound
02. Cathedral
03. Bleach
04. Prey
05. Deadkkkop
06. Disavowal
07. Armageddon
Je tombe sur la chronique et ce visuel de groupe intrigant. Cette nouvelle offrande est franchement pas mal, à confirmer avec plus d'écoutes.
01/04/2025, 15:21
On en parle des groupes qui tournent en Israël ? (Comment ça, je trolle ?)Alors, pour moi [qui suis à 200% pro-ukrainien pour ce qui concerne le conflit actuel et 0% russophobe (je considère qu'il y a une différence entre la Russie et la Russie de Pout(...)
31/03/2025, 21:24
Bon...Je viens de me bouffer à peu près la première moitié de leur discographie là...Comme dirait le penseur, cela m'en touche une sans faire bouger l'autre.J'aurai essayé ma foi... ... ...
31/03/2025, 09:08
Quand je vois certains commentaires ici, on mesure à quel point la France (et pas que) est gangréné par les idiots utiles de la Russie. J'aimerais bien vous y voir si ce dégénéré de Poutine avait envahi la France : comment l'auriez-vous j(...)
31/03/2025, 08:54
Je n'avais pas été vraiment convaincu par l'album précédent, trop gonflé aux hormones inutilement, là ça respire, ça pue le old-school à plein nez, ça sent l'achat !
29/03/2025, 07:54
On va peut-être vous ouvrir un sujet "La Géopolitique vue de ma fenêtre" dans le forum, ça pourrait vous être utile parce que je ne suis pas certain que ça passionne tout le monde tout cela....En tout cas, étant donné qu'il y(...)
28/03/2025, 17:07
28/03/2025, 09:03
"Oui, comme nous en France en 1914 quand nous voulions récupérer l'Alsace et la Lorraine. Rien de choquant pour moi."Ouais, rien de choquant. Cet idiot utile de Zelensky avait juste faite sa campagne en faveur de la paix.
27/03/2025, 20:46
"Poutine ne s'est pas levé un matin en se demandant ce qu'il pouvait faire ce jour-là, puis a décidé que d'envahir l'Ukraine, ce serait marrant"Ça c'est une certitude, pour Poutine l'Ukraine c'est la Russie. Po(...)
27/03/2025, 20:18
Et l'Ukraine n'a pas respecté les accords de Minsk, Zelensky déclarant même vouloir récupérer le Dombass par n'importe quel moyen.C'est un peu plus compliqué que les Russes ont envahi l'Ukraine (Poutine ne s'est pas lev(...)
27/03/2025, 19:36
Génocide ou pas, il y a un pays qui en a envahit un autre (du moins il essai hu hu). Point barre. C'est pas plus compliqué que ça. Si on cherche à justifier ou excuser ça, le monde va devenir un enfer total (plus qu'il ne l&apos(...)
27/03/2025, 16:49
Je ne vois pas pourquoi les fans Russes du groupe devraient pâtir de la politique de POUTINE et être privés de les voir en live. La prochaine étape c'est quoi ? obliger tous les groupes à arborer un drapeau ukrainien ?
27/03/2025, 15:53
Ce que tu fais MorbidOM, c'est une généralité pour tout un peuple. Marrant, quand on fait ça avec un pays d'Afrique ou du Moyen-Orient, on est aussitôt taxé de "fachos"...
27/03/2025, 10:22
27/03/2025, 06:02
Il me semble que lorsqu'on parle de “désukrainiser” l'Ukraine on est pas loin d'une logique génocidaire.Après mon jugement est peut-être influencé par les massacres de Boutcha ou la déportation de dizaines de milliers d&ap(...)
26/03/2025, 20:47