Et si nous allions creuser l’underground pour en extraire ses racines les plus profondes ? Après tout, ce monde souterrain à plus que besoin de notre soutien en ces temps troubles, et c’est avec un plaisir certain que je suis parti en quête d’une nouveauté sombre méritant un peu de lumière. Et de fil en aiguille, de blog en VK, je suis tombé sur le premier effort individuel de DISCRETIONARY KAYOSS, l’un de ces one-man-band qui se multiplient dans les murs confinés des home-studios. Derrière ce nom de baptême se cache celui de Nathan Keister, activiste extrême de la scène de Colombus, Ohio, et dont le CV a de quoi donner le vertige au plus impliqué des maniaques du Grind. Excusez du peu, mais en lisant la courte bio du bonhomme, on apprend qu’il fait ou a fait partie d’une bonne palanquée de groupes listés ci-dessous :
DICHROIC SHRED, FROM THUNDER, THE PLATINUM MIND, A BID FOR MAGIC, A, COMMA, A-GAME IS A LAME NAME, A.B. STRACKT FASHUN, ALIKE VIBRATE, AND BLAME, ANGERISMS, BEYOND THE AFT HATCHES, BYOGRAPHI, CONCESSIONS, CREAMY ALBINO AND THE GROOVEALEPTICS, DENUDATION, DJ LARGE KEISTER, EDWIN WAS AN OPTIMIST, ELVES AREN'T THE SAME, EMBROIDERY, FOOK HING, ID (AHHS), LOW END BEATS GLOCK, MS. FOURTUNATE UPPERCUT, OCTANE JUDO, PART OF A HAND, SHORTMENN, SNACK MAKER, STARTS WITH, STATIC EMPIRE, THE JUNIOR HIGH SCHOOL SLOW DANCE, THEIR FUEDERY, TO MOVE OR TEND, TRAIL OF THE TREE, WHITE TOAST, Y BEFORE I, ex-ABNORMALLY FREQUENT INTESTINAL EVACUATIONS, ex-DELICIOUS, ex-JINX PALM, ex-KOPAZ, ex-VIS A VIS
Evidemment, tout le monde aura remarqué le nom fleuri d’ABNORMALLY FREQUENT INTESTINAL EVACUATIONS, qui en dit plus long qu’il n’y paraît sur les inclinaisons du bonhomme, mais c’est bien à son nouveau projet DISCRETIONARY KAYOSS que nous allons nous intéresser aujourd’hui. Un projet certainement né en 2020, malgré l’absence d’acte d’état civil, et qui se complaît dans une brutalité étrange, Thrash mais pas vraiment, Crossover mais pas seulement, légèrement Death sur les bords, mais pas entièrement, et au final, un premier LP éponyme très difficile à classer, et principalement à cause de cette production étrange et étouffée qui ne permet pas de saisir toutes les subtilités des compositions. Autant dire en restant poli que le son de ce premier album a de faux airs de démo enregistrée pour le fun, et que les riffs restent difficilement discernables. Ajoutez à ceci une voix sourde et sardonique captée au lointain, et vous vous trouvez face à un OVNI musical, de ceux que l’on remarque en regardant à travers les jumelles de la culture bis. En douze morceaux et moins de quarante minutes de musique, Nathan Keister pose plus de questions qu’il ne donne de réponses, et ce brouet sonore est parfois si inextricable qu’on se demande si on a affaire à un disque de Rock n’Roll boosté pour sonner Metal, ou à une traduction tout à fait libre des efforts d’ACID BATH après déglutition de quelques champignons magiques.
Le tout ne manque pas d’un certain charme naïf, et des pistes comme « Far Beyond Insanity » ou « Nothing But The Darkness », légèrement plus claires que le reste du répertoire permettent de s’accrocher à quelques plans plus évidents, et à headbanguer comme aux grandes heures de l’émergence de la scène Thrash underground US des années 90. Difficile d’accoler à l’américain des influences frappantes, puisque sa musique reste trop hermétique pour ça, mais admettons que le musicien solitaire aime les breaks, les pirouettes techniques, et qu’il est tout à fait capable d’enregistrer un album en solo. Néanmoins - et ce travers est certainement du à sa productivité digne de Buckethead - on prend acte d’une certaine complaisance dans le choix des morceaux qui sont souvent trop confus pour titiller l’oreille et la curiosité.
Nathan a de l’imagination, de la motivation, un peu de créativité, et signe avec Discretionary Kayoss un manifeste de colère Punk Thrash, un défouloir assez bordélique, que les fans de Thrash classique risquent de repousser avec une grimace de dégoût. A l’image de ces groupes des années 80 qui ne savaient choisir pour une voie franche et directe, et qui hésitaient encore entre Punk métallique et Metal légèrement Hardcore, Nathan louvoie, impose un contretemps rythmique systématique, et pose quelquefois ses valises sur le quai du Heavy pour temporiser, ce qui nous permet de remarquer quelques idées plus construites.
Heureusement, les titres sont courts, parfois méchamment groove (« Death From Above »), constellés d’intros et de samples divers (« Casualties Of War »), mais l’effet produit n’est certainement pas celui qui était escompté, et l’impression laissée à l’auditeur est celle d’un magma sonore d’où émergent parfois des sons humains et catégorisables. On admettra alors que ce nouveau concept résulte d’une envie d’enregistrer un album de Crossover classique d’une façon détournée, mais on reconnaîtra aussi que Discretionary Kayoss se range de facto sur les étagères des sorties totalement anecdotiques.
Titres de l’album:
01. The End
02. Open Your Eyes
03. Out Of Control
04. Far Beyond Insanity
05. Nothing But The Darkness
06. Ragnar Lodbrok
07. Death From Above
08. Solitude
09. Into The Pit
10. Hollow Cost
11. Casualties Of War
12. Calling In The Coroner
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