Est-il encore nécessaire de présenter SUP ? Après bientôt vingt cinq années de carrière et sept albums studio, la première réponse qui me viendrait à l'esprit serait sans doute non. Tout métalleux qui se respecte à sans doute au moins une fois eu l'occasion d'écouter quelques titres du groupe ou d'apprécier l'une de ses prestations sur scène, même s'il faut bien avouer qu'elles sont toujours assez rares, le groupe n'ayant pas effectué de tournée de puis bien longtemps et se contentant de quelques sporadiques concerts de temps à autre. Cependant à bien y réfléchir cela fait maintenant plus de dix ans que la discographie du groupe n'a pas connue de nouvelle entrée, "Hegemony" le dernier album du groupe étant sorti en 2008. En dehors du DVD "Traces Part Two" sorti en 2011 et d'une prestation au Hellfest 2015 sous ce nom, le groupe avait été mis en hibernation au profit de son jumeau maléfique SUPURATION qui était logiquement revenu en 2013 pour clore la trilogie du Cube initiée en 1993 et poursuivi en 2003 (donc les années en "3" pour ceux qui auraient du mal à suivre...). Le chapitre SUPURATION aurait pu rapidement se clore comme cela avait été le cas lors des décennies précédentes mais nos quatre nordistes ayant repris goût au bon gros death metal ont décidé de prolonger l'aventure en revisitant les premiers méfaits du groupe, des titres millésimés 1990 accompagnés de quelques reprises. Nous n'étions alors qu'en 2015 et de longues années allaient encore passer avant qu'un nouvel album ne pointe le bout de son nez. Le groupe n'a cependant pas chômé durant toutes ces années, nous offrant des rééditions CD et vinyle de "The Cube" mais aussi récupérant les droits sur ses albums sortis chez Holy Records et pouvant enfin leur offrir une sortie vinyle. Enfin en 2017, un nouvel album était annoncé. Personnellement je l'espérais pour 2018, histoire que les années en 8 deviennent les années de SUP (même si attendre dix ans pour avoir un nouvel album du groupe n'est pas vraiment la plus réjouissante des idées). Il aura finalement fallu attendre la fin du première trimestre pour qu'arrive enfin "Dissymmetry", le très attendu huitième album du groupe.
Tout cela pour dire qu'après presque dix années de silence, une nouvelle génération de métalleux est apparue, génération qui n'a peut-être jamais entendu parler de SUP, qui va peut-être découvrir la musique du groupe avec ce nouvel album et pour qui une petite présentation du groupe n'est sans doute pas superflue.
Voici donc "Dissymmetry", un album dont ceux qui avaient assisté aux Lievin Metal Fest et au Betiz Fest de l'année dernière avaient pu découvrir des extraits, notamment le titre "The Chasm and Chronograph" dont on ne connaissait alors pas encore le titre. Ces premiers extraits avaient sans doute rassuré les fans: SUP était de retour et il allait frappé très fort.
Dix titres dont une intro pour un total de 49 minutes et 59 secondes pour être précis voilà ce qui attend les fans qui se sentiront tout de suite en terrain conquis avec cet album. Le style, la patte, la touche unique, l'identité extrêmement forte que s'est forgée le groupe au fil des trois dernières décennies est on ne peut plus présente. On retrouve les riffs ravageurs à l'efficacité redoutable, les rythmiques pachydermiques qui dévastent tous sur leur passage dont ont le secret nos petits gars mais également les growls toujours aussi monstrueux de Ludo mêlés de manière plus que jamais efficace à un chant clair lui aussi parfaitement maîtrisé. Au fil des écoutes j'ai essayé de trouver de quel précédent album de la discographie de SUP cette nouvelle galette se rapprochait le plus. Après plusieurs dizaines d'écoutes de l'album, je n'ai pas vraiment réussi à rapprocher ce skeud d'un autre si ce n'est peut-être vaguement "Room Seven" fugacement évoqué au détour du titre "Tribulation". Toute comparaison est d'autant plus difficile à faire que le groupe comme a son habitude se renouvèle en s'aventurant quelque peu dans des directions encore assez peu explorées auparavant, notamment sur le très gothic rock / cold wave "Excision" ou encore le lancinant et hypnotique "Hypnagogik Hop".
Tout époustoufle le plus dans cet album, les structures parfaites des morceaux qui enchaînent toujours riffs et mélodies avec une limpidité qui semble couler de source mais qui est sans doute le fruit d'un travail de longue haleine de nos quatre perfectionnistes qui préféreraient ne rien sortir du tout plutôt que d'accoucher d'un album inabouti. L'enchaînement des titres a lui aussi été judicieusement pensé les titres lents succédant aux tempos un peu plus rapides, les morceaux mélancoliques s'enchaînant aux plages plus agressives. La production est-elle aussi de grande qualité et met parfaitement en valeur la musique du groupe.
En ce qui concerne les textes, comme il est de coutume avec SUP (et également SUPURATION) nous avons affaire à un concept album. Une sombre histoire de science-fiction assez opaque et oppressante qui emmènera l'auditeur à la rencontre d'un corps en proie aux plus effroyables tourments et à je ne sais quelles tortures médicales qu'il semble s'infliger lui-même dans le but de se cloner. Au programme drogues injectées dans les veines, gangrène mais également saut hypnagogique (L'état hypnagogique est un état de conscience particulier intermédiaire entre celui de la veille et celui du sommeil qui a lieu durant la première phase du sommeil : l'endormissement. Cette phase d'endormissement présente un état de conscience atténué pendant lequel l'accès aux cinq sens est toujours possible bien que diminué. C'est une phase d'endormissement propice à différents troubles sensoriels qui, pour certains scientifiques, expliqueraient les expériences surnaturelles d'apparition de fantômes ou d'enlèvement extraterrestre dont font le récit nombre de personnes.).
Avec tous ces éléments, pas de doute, on est bien dans un album de SUP. Les fans les plus hardcore ne manqueront pas de faire le rapprochement avec "The Cube" pour le coté suffoquant et oppressant qui ressort de ces textes. Le côté glacial, anxiogène et machinal renforcé par les discrets mais omniprésents samples, évoquera immanquablement pour sa part "Anomaly".
Bref, vous l'aurez sans doute compris, Dissymmetry est l'un des albums avec lesquels il faudra compter dans les bilans de fin d'année. SUP est de retour et il maîtrise plus que jamais son sujet. L'attente fût longue mais elle en valait largement la peine.
Pour ceux qui ne seraient pas encore convaincus, ajoutons que le groupe est en ce moment même en tournée avec ses petits camarades de label de PSYKUP et GOROD et qu'il propose une set-list de 50 minutes avec des titres rarement voire jamais joués en live.
La tracklist:
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