Jeune groupe finlandais né en 2016, GRINDING FEAR nous propose aujourd’hui son premier album, qui met un point final à un début de carrière sanctionné de deux maquettes. Depuis 2017, le groupe d’Helsinki agite donc l’underground nordique de son OSTM, et s’affilie de fait à la NNWOOSTM (Nordic New-Wave of Old-School Thrash Metal). Ils rejoignent donc un cheptel de violence beaucoup plus fourni que dans les années 80, lorsqu’une petite poignée de groupes se disputaient la paternité du style dans leur froid pays.
Autant jouer la franchise dès le départ, les GRINDING FEAR ne proposent absolument rien de neuf susceptible de faire avancer le schmilblick finlandais, encore moins européen. Leurs influences se situeraient du côté des OS eighties les plus hargneux, avec une âpreté de ton qui n’est pas sans rappeler une version très allégée des miraculeux ENFORCED. Du Thrash, encore du Thrash, la plupart du temps joué à une cadence très raisonnable, mais chargé en riffs meurtriers et en harangues vocales bien tranchantes.
Des syncopes, une production qui sonne d’époque, une efficacité dans la virilité faisant oublier le conformisme de la composition, des musiciens fort bien rodés à l’exercice, pour un premier album fort en tympans qui ne ménage ni les sifflantes, ni les harmoniques, ni la lourdeur Crossover des EXCEL et autres FORCED ENTRY. Ainsi, le très envoutant « Toxic Demise » nous aménage une basse à la Dan Lilker pour dérouler le tapis d’un Thrash féroce et toxique, et se pose comme acmé prématuré d’un album que l’on aurait tort de classer au rayon « anonymes méritants ».
Très musical et riche, mais définitivement féroce, ce premier jet est carré aux entournures, et sauvage comme un lion de la Bay-Area enfermé dans un zoo de Berlin. Aucune préférence au niveau des références, mais de la brutalité maîtrisée, des morceaux plus lapidaires que la moyenne, un léger parfum INFERNAL MAJESTY/INDESTROY (« Reapers Disease »), et un outsider qui connaît bien la gueulante. Eero Savolainen (batterie), Oskar Bruun et Aleksi Mattila (guitares), et Juho Savolainen (chant), soit un line-up inchangé depuis les débuts démontrent donc qu’ils ont bien compris la différence entre une pâle copie et une adaptation personnelle, et nous bombardent de plans tous plus chauds les uns que les autres, évitant le chaos de peu, mais fricotant avec le précipice du Thrash le plus bestial.
Dansant aveuglément au bord de la falaise, les finlandais ont donc bien pigé qu’il fallait densifier le propos pour le rendre plus crédible, et avec un duo de guitaristes aussi capables en riffs qu’en soli, le groupe peut s‘appuyer sur un tandem créatif de premier ordre. On comprend rapidement que le formalisme de surface a été transcendé par une rage de jouer une musique faussement simple mais réellement conséquente, et les titres s’enchaînent sans jamais déclencher le moindre bâillement d’ennui.
Entre Crossover vraiment suintant de haine à la LEEWAY en plus rigide, et Thrash plus traditionnel de la fin des années 80, Distorted Dreams prend vraiment à la gorge et risque fort de déchaîner les passions des furieux les plus nostalgiques. Entre lourdeur vraiment suffocante, beat catchy à la sauce Hardcore, et déferlement d’arrangements tous plus touffus les uns que les autres (l’intro de « Cycle Of Pain » est un véritable modèle du genre), GRINDING FEAR ne laisse aucun espace négatif dans le collage, et nous essouffle de sa colère. On pourra tout au plus regretter l’absence d’une fulgurance plus lapidaire et d’un morceau vraiment fast, mais même en mode mid, les finlandais se montrent plus méchants que la concurrence, avec toutefois quelques moments de faiblesse (« Funeral Bells », sympathique, mais terriblement convenu).
Précision chirurgicale dans le maniement du médiator, mais frustration parfois terrible lorsqu’on s’attend à une explosion à 220. Ainsi, « Verge Of Decay » démarre comme un burner en puissance, mais persiste dans l’oppression rythmique au lieu de se lâcher complètement. Trop d’envie d’épaisseur et pas assez de vélocité, ce qui ne pardonne pas vraiment sur un timing aussi court. Espérons que la prochaine fois, le quatuor prenne acte de ces quelques recommandations en trouvant le juste équilibre entre puissance et rapidité.
Titres de l’album:
01. All Ablaze (Intro)
02. Hard Knocks
03. Obeyed Ignorance
04. Toxic Demise
05. Reapers Disease
06. Distorted Dreams
07. Cycle Of Pain
08. Funeral Bells
09. Verge Of Decay
10. Dark Haze
Alors, autant j'apprécie beaucoup Wolfheart, et cette news ne va rien y changer, autant, pour moi, l'Arabie Saoudite est l'un des pires pays au monde... Alors, je ne suis pas arabophobe, mais ce pays pue terriblement ! Je plains les Saoudiens (et surtout les Saoudiennes) qui(...)
21/11/2024, 18:01
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20