Attention au True. Oui je sais elle est facile, mais les faux-pas aussi, et en regardant la pochette du troisième album des finlandais de WISHING WELL, on est immédiatement tenté de se croire en terre Heavy Metal sacrée, de celui joué par les HAMMERFALL, RHAPSODY, et autres pourfendeurs de False Metal bardés de clous, d’épées et à la foi indéfectible. La foi de ces finlandais l’est, et quelque part, ils pratiquent eux aussi un True Metal, mais dans une version beaucoup plus souple et surtout, ancré dans une autre époque. Inutile donc de vous attendre à des riffs d’airain, ni à une cavalcade Thrash en bonne et due forme (ce que la pochette et son titre pourraient laisser croire aussi), puisque ces originaires d’Helsinki ne vivent que pour le Hard-Rock estampillé 70’s avec des influences très précises. Leurs photos promo ne sont pas sans déclencher quelques craintes, avec un quintet posant hilare derrière le comptoir d’un bar, mais une fois encore, rassurez-vous : tout ceci n’est que pour le fun, et leur musique n’a rien d’un Heavy germain gras du bide saturé de malt et de houblon. Fondé dans les années 2010, ce quintet (Anssi Korkiakoski - guitare, Rafael Castillo - chant, Juha Kivikanto - batterie, Arto Teppo - orgue Hammond et Rick Becker - basse), peut s’appuyer sur deux longue-durée déjà parus, Chasing Rainbows en 2016 et Rat Race en 2018, et c’est en respectant une fois encore une pause de deux ans que les musiciens nous en reviennent avec ce Do or Die, qui en empruntant le titre d’un fameux album de VIKING aurait pu nous orienter sur une fausse piste Thrash. Dans les faits, WISHING WELL est une sorte de puits magique dans lequel on jette une piécette dans l’espoir de voir ses vœux seventies exaucés, une façon de revenir en arrière dans le temps sans trahir son époque ni capitaliser sur la vague nostalgique actuelle, et de fait, produire la meilleure musique possible en piochant dans un réservoir d’influences non négligeable.
Les influences de ces finlandais ne sont pas difficiles à identifier, et la présence d’un orgue Hammond nous aiguille immédiatement sur la piste d’un DEEP PURPLE et d’un RAINBOW. On retrouve en effet la patte d’un Jon Lord ou d’un Don Airey, musiciens pas vraiment d’appoint qui savaient conférer encore plus de lyrisme classique à une musique purement Rock, mais emphatique. DEEP PURPLE, RAINBOW, mais aussi URIAH HEEP, soit l’arrière-garde légendaire du Hard Rock classieux des seventies, et ce troisième effort des finlandais s’approche en effet des sorties les plus historiques de ces légendes, avec en ouverture le tonitruant « Do Or Die », qui ne fait pas grand cas de sa fascination pour « Speed King ». En proposant des morceaux emprunts de formalisme classique, WISHING WELL continue sur sa bonne lancée et prouve qu’il n’a pas ouvert pour TANK, Doogie WHITE ou ALCATRAZZ par hasard. On sent que la passion des cinq instrumentistes est sincère, et qu’ils respectent à la lettre les commandements des grands anciens, citant TRAPEZE, et tous les groupes ayant donné ses lettres de noblesse au Hard-Rock qu’on appelait pas encore Heavy Metal à l’époque. Profitant d’une stabilité de line-up avec une formation inchangée depuis le dernier album, le groupe ose aller encore plus loin dans le classicisme, défiant DIO et RAINBOW sur leur propre terrain, et donnant même une véritable leçon à ses homologues, dont Jorn Lande, en le défiant sur son propre terrain (« Made Of Metal »). Il faut dire que l’instrumental, très solide, peut s’appuyer sur le chant puissant et rauque de Rafael Castillo, chanteur brillant et frontman capable, qui souligne de ses envolées vocales des riffs solides et des soli volubiles.
Ce qui pourra choquer au prime abord, c’est la place laissée à l’orgue, vraiment prépondérante, peut-être même encore plus que dans DEEP PURPLE, et les allergiques à ces sons purement seventies pourront se sentir légèrement rebutés par cet équilibre daté entre guitare et clavier. Ce dernier ne se gêne pas pour s’imposer lors d’intro mystiques et grandiloquentes (« We Shall Never Surrender »), mais très sincèrement, ce parti-pris s’accorde à merveille au choix des compositions, qui valsent entre les décennies, acceptant le legs des eighties et une ambiance plus volontiers allemande et anglaise, via un « We Shall Never Surrender » au parfum DIO/ACCEPT. On excusera évidemment des textes légèrement cliché sur les bords, pour mieux se concentrer sur la musique, assez inamovible dans le fond, mais mélodique dans la forme.
On relâche d’ailleurs parfois la pression pour proposer des choses plus légères et digestes, avec un « Lost In The Night », qui n’est pas sans évoquer le DEEP PURPLE du comeback, subtilement radiophonique, mais jamais facile. Et si les mots finissent par manquer pour décrire avec acuité le contenu de ce Do or Die, c’est parce que sa musique est déjà connue et reconnue d’avance, et non parce qu’on ne ressent rien à son écoute. Certes, l’homogénéité de l’ensemble pourra ennuyer les amateurs de sensations fortes, mais les vrais amoureux de sons passéistes et nostalgiques se reconnaîtront dans ces compositions, spécialement lorsque l’équilibre entre puissance Heavy et mélodie Hard atteint la perfection (« Homeless Soul »). Toutes les figures imposées sont passées en revue, jusqu’à l’immanquable morceau épique et mystique, et « The Gates Of Hell » de nous emmener dans les brumes d’Avalon avec sa guitare grasse, grave et lourde, empesée par un clavier sombre et martelé. Cette pause harmonique nous permet d’apprécier le talent incontestable d’un chanteur vraiment à l’aise dans son rôle, et ce parfum légèrement Folk offre une bouffée d’air frais, même si les obsessions ne s’éloignent pas vraiment de RAINBOW ou DIO.
Ce parfum Folk se retrouve même en clôture d’album, avec le très JETHRO TULL/AVANTASIA « Cosmic Ocean », délicat et ouvragé, qui nous laisse sur une note plus légère, sans jamais utiliser la distorsion, mais en plaçant des nappes vocales évanescentes et oniriques. Belle œuvre donc que ce troisième album des finlandais, très formelle en soi, mais d’une qualité inattaquable. Un joli flashback qui prouve que la nostalgie peut parfois être abordée de front avec passion, et non avec de simples gimmicks qui font illusion.
Titres de l’album :
01. Do Or Die
02. Made Of Metal
03. We Shall Never Surrender
04. Sermon On The Mount
05. Lost In The Night
06. Homeless Soul
07. Live And Learn
08. To Be Or Not To Be
09. The Gates Of Hell
10. Cosmic Ocean
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09