Aujourd’hui, c’est la Saint Valentin. Et vous savez quoi? On s’en cogne comme de l’an 40. Pourquoi ? Parce que cette célébration de l’amour est aussi débile et mercantile que Noël, Halloween, la fête des pères, mères, grands-pères et grands-mères, ou la cagnotte mise en place pour offrir à Jean-Marie Le Pen un nouvel œil de verre bionique. J’imagine déjà les maris, copains, amoureux transis et autres imbéciles ou affolés de la braguette faire la queue (sic) devant les fleuristes pour acheter un bouquet de tulipes, de roses rouges, alors même que leur maîtresse ronge son frein en backstreet. Le gouvernement devrait mettre en place un impôt sur la niaiserie, qui lui rapporterait sans doute autant que la baisse des APL ou le décalage de la date de départ à la retraite.
Alors, vous êtes bien mignons les Cupidon en herbe, mais vos plantes, vous pouvez toujours vous les carrer dans l’oignon.
Et c’est exactement le message que les tchèques de MÖRGHUUL souhaitent faire passer avec leur premier album. Leur musique est si barbare et primitive que votre sphincter vous apparaitra alors comme un joli vase pour y enfoncer ces tiges pleines d’épines.
La pochette de ce premier album en dit long sur les intentions de ces marsouins qui s’y entendent comme personne pour faire sonner la grivoiserie fine et efficace. Pourtant, leur boucan est tout sauf complaisant. Et à vrai dire, il incarne avec excellence la nouvelle garde de groupes internationaux fascinés par les légendes allemandes, et tentant par tous les moyens d’obtenir de nouvelles boutures en se livrant à des hybridations un peu limites.
Tout est dit ou presque par cette pochette au trait grossier, mais au message enjoué. Un Christ aux yeux cousus, un démon libidineux à la lame émoussée mais au sexe turgescent, un curé totalement investi et une pauvre femme déjà prête pour la levrette de l’enfer. On a connu plus fin et lettré, mais finalement, ce graphisme rudimentaire en dit plus sur la musique qu’il cache que n’importe quel laïus promotionnel. Alors, faites marcher votre imagination débordante, et imaginez un compromis trouvé entre les jeunes années de SODOM et DESTRUCTION, le tout joué comme à la parade d’un IMPALED NAZARENE vraiment très émoustillé.
Le mélange est donc au moins équivalent à une dizaine d’expressos tassés par un pack de Red Bull avalé cul sec. Enfin, pas si sec, puisqu’il ne faut pas que les roses ne se dessèchent.
Viktor Heža (guitare/basse), Matěj Kunc (chant), Adam Beneš (basse) et Dominik Šuchma (batterie) s’en donnent donc à chibre joie pendant une petite demi-heure, en célébrant la bestialité sud-américaine transposée dans un langage de l’est, moins paillard, mais tout aussi rustre. Mais l’avantage de ce premier album bien méchant, et qu’il n’oublie pas la musicalité au placard. Les boucles de guitare assassines de DESTRUCTION font la nique à un état d’esprit VENOM, pour mieux se rapprocher des racines pseudo-sataniques de l’orée des années 80. En découlent évidemment des chansons parfaites, taillées pour le live et pour choquer les pauvres âmes perdues entre deux bijouteries discount.
L’avantage de ce genre d’album, c’est qu’on sait très rapidement à quelle sauce on va être bouffé. Et c’est après une courte intro en ambiance que les choses sérieuses démarrent avec le tonitruant « Crypts of Thrashing Torment » qui ne fait pas grand mystère de ses affections bruitistes. En triturant le Thrash, le Speed, et le Heavy, le tout recouvert d’une épaisse sauce Black, MÖRGHUUL pose sur la table une tambouille à l’aspect brouillon, mais aux saveurs bien distinctes. Pas question de sombrer dans la fange insultante du Blackened Thrash inaudible et indomptable, mais plutôt de servir un crossover malin et créatif.
Le ratio musicalité/brutalité est donc parfaitement équilibré. On se laisse donc aller sans retenue en écoutant ces hymnes à la débauche, validés par le grand cornu lui-même. Car les rations sont calculées au milligramme près, pour obtenir le mélange le plus efficace et nourrissant qui soit. « Crushing the Holy Scum », redondant au possible, se repose donc sur un riff simple mais méchamment convaincant, et les accélérations et autres breaks interviennent toujours au meilleur moment pour garder la tambouille chaude.
Le mieux étant l’ennemi du bien, les tchèques ont préféré jouer la carte de la brièveté, pour garder leur spontanéité intacte. « Mefismoshfeles », speedé en diable nous chatouille les nerfs de son tempo remonté, et l’hymne parmi les tubes « Slüt Queen » célèbre l’esprit antique des WARFARE et autres combos Thrash/Punk sales et méchants.
Et je ne peux m’empêcher de trouver ces quatre malandrins sympathiques. Ils ont beau sentir le chien mouillé et arborer des maquillages de carnaval d’outre-tombe, ils s’essuient les pieds avant de rentrer et ne dépassent jamais un certain seuil de décibels.
En digressant légèrement d’un morceau à l’autre, Domination of the Beast fait jeu égal avec Satan pour la corruption des âmes. En même temps, comment ne pas se laisser convaincre de signer au bas du contrat quand on peut s’enivrer d’un « Omen » Heavy comme une toupie ?
Franc, massif, mais nuancé, ce premier album de MÖRGHUUL est la bande-son parfaite pour une Saint Valentin très physique. Alors, oubliez les fleurs, le parfum ou les aspirateurs, Domination of the Beast vous fera passer un bien meilleur quart d’heure. Et puis franchement, qui apporte encore des bonbons parce que les fleurs sont périssables ?
Titres de l'album :
01. Intro
02. Crypts of Thrashing Torment
03. Crushing the Holy Scum
04. Mefismoshfeles
05. Slüt Queen
06. Priesthunt
07. Omen
08. Into the Coven
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