Voilà un groupe qui connait une troisième partie de carrière, après avoir entamé la sienne sous le nom de DARK HELLION en 2011, puis d’opter pour la contraction DELION en 2017, avant de changer complètement d’optique en 2019 et se baptiser IROY. Mais le seul lien reliant ces trois entités est le chanteur Gorka Fernandez, seul membre ayant fait partie des trois concepts, et aujourd’hui à la tête d’un nouveau line-up reprenant dans les grandes lignes la structure de son précédent groupe. On en retrouve en effet dans les rangs d’IROY trois ex-membres, Sergio Bello à la basse, Elena Sánchez et Eduardo Arce aux guitares. Ces trois-là se fréquentaient déjà sur les bancs de LYGIUM, et la formation se complète avec l’intronisation au poste de batteur de Mikel Iragui (BLAST WAVE, NO SANCTUARY, ex-ACCIÓN DIRECTA, ex-AGONÍA, ex-ANTHESTRAL, ex-BLACK STAGE, ex-INCEPTION, ex-MOSHWAR, ex-QUASAR). Un nouveau départ donc, qui ne signifie pas forcément un changement de cap majeur, puisque nos amis ibères se livrent toujours avec bonheur à l’exercice formel du Heavy Metal traditionnel, joué à l’espagnole, et largement saupoudré d’une grosse touche de mélodie, lui permettant de se présenter sous un jour très aéré mais néanmoins puissant. On reconnaît bien là les méthodes de l’école espagnole qui n’a jamais conçu l’agressivité autrement que matinée d’une couche d’harmonie prononcée, et si chacun des deux groupes précédemment menés par Gorka Fernandez a eu le temps de laisser une trace discographique dans l’histoire, IROY débute son parcours avec un LP format EP, contenant sept morceaux et une petite demi-heure de musique en disant assez long sur sa philosophie.
Ayant tourné dans le passé avec des groupes comme VHALDEMAR, ELBERETH, JORGE SALAN, GUADAÑA, BULLET, WILD CRASH, FROZEN CROWN, PHOENIS RISING, ATREIDES, COINS FOR CHARON ou FALCIE, IROY est donc un groupe à l’assise musicale affirmée, qui sait en 2019 ce qu’il voulait déjà en 2012. Admettant des influences classiques (SÖBER, SONATA ARCTICA, IRON MAIDEN, JUDAS PRIEST, ACCEPT, PRIMAL FEAR), ce quintet de Bilbao ne prétend pas révolutionner le petit monde du Metal moderne de par son approche plus ou moins traditionnelle, mais lui redonner des lettres de noblesse que les eighties lui avaient conférées. Sans oser fouler du pied les frontières séparant le Heavy du Hard Rock mélodique, les espagnols (ou basques) n’ont pas pour autant peur de se rapprocher d’un Heavy très mélodique à la puissance indéniable, et aux riffs chauds comme des diables. On se retrouve donc face à un bel équilibre stable, et un formalisme de composition certain, qui n’empêche toutefois pas les chansons de décoller vers des paradis harmoniques délicieux (« Sangre Azul »). D’ailleurs, le contexte est fermement et honnêtement planté par l’introductif « Ganas de Gritar » qui de ses arpèges délicats ne fait pas grand mystère de la passion du groupe pour un Metal certes décoiffant, mais qui sait se montrer conciliant. On pense évidemment à la vague allemande de Metal incisif et violent, mais aussi à la tradition espagnole des années 80, et par touches fugaces à l’attitude sud-américaine, celle des ANGRA, dans une version plus brute et beaucoup moins ciselée. Mais le mélange est séduisant à défaut d’être original, et la sauce prend, grâce à des chœurs pertinents et à un duo de guitares qui préfèrent souvent mordre que caresser.
Des soli intuitifs et piquants, une section rythmique à l’abattage conséquent, et un chanteur à l’organe lyrique qui se complètent parfaitement, et qui prouvent que les années ont permis à l’osmose de prendre entre eux. Inutile de préciser que les années passées ensemble leur ont permis de renforcer leur cohésion, indiscutable ici, et qui prend parfois la forme d’une course en avant tous riffs dehors, avec une hargne et une pugnacité qui font plaisir à entendre, à l’orée d’un Power Metal un peu thrashy sur les bords, mais qui ne renie en rien les dogmes Heavy (« Mentiras »). Ce sont d’ailleurs souvent les chœurs qui mettent de l’eau gazeuse dans le vin de messe, et qui tempèrent l’ardeur de guitares qui se démènent en enfer. A grand renfort de bends, de sifflantes, et d’harmoniques vicieuses, le groupe prouve son allégeance à un Metal de défiance qui inspire confiance, profitant d’une production très honnête pour placer des idées classiques, mais terriblement percutantes. A son poste de soliste en chef, Eduardo Arce nous rappelle les arabesques néo-classiques d’Yngwie, malgré un mixage le poussant un peu trop en avant, mais le tempétueux guitariste sait se montrer à la hauteur d’un chanteur de la race des grands, à l’organe ample et au feeling débordant de foi. Peu de morceaux à se mettre sous la dent, mais uniquement du premier choix, et une tendance à glisser le long de la pente de la nuance en accentuant les mélodies sur fond de tapis rythmique purement Hard-Rock (« Mírame »). On se dit qu’on a affaire à une grosse dose de Heavy mélodique à la suédoise revue et corrigée par l’Espagne, et l’image n’est pas incongrue, même si ces moments d’aplanissement sont minoritaires ici. Car le quintet n’a pas l’intention de passer pour une assemblée d’uber-sentimentaux anonymes, préférant l’assise virile du Heavy à la complaisance d’un AOR trop tendre (« El Dictador »)
Nous nageons évidemment dans un océan de prévisibilité, et tous les plans s’enchaînent dans une logique de courants imparables, mais l’envie, la volonté, et l’implication des musiciens nous permettent d’oublier que tout ceci reste hautement anecdotique d’un point de vue créatif, IROY se rapprochant parfois dangereusement des dogmes de ses idoles (« Volver a ti »). Mais le groupe a au moins le mérite de terminer sa course par un véritable hymne (« Iroy », flamboyant, saccadé et chatoyant), permettant à ce premier LP/EP d’atteindre un très honorable niveau de qualité. Souhaitons que cette fois-ci ce nom dure un peu plus longtemps que les autres, et que les espagnols aient enfin trouvé leur véritable identité nominale, celle de leur musique étant claire depuis très longtemps.
Titres de l’album :
1.Ganas de Gritar
2.Mentiras
3.Mírame
4.Sangre Azul
5.El Dictador
6.Volver a ti
7.Iroy
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11
Ils sont juste trop faux-cul pour assumer le statut de tribute band, voilà tout.
06/05/2025, 16:15
Si je comprends bien il n'y a qu'un seul membre d'origine ? et évidemment que c'est un tribute band, comment l'appeler autrement. à ce point autant commencer un nouveau groupe avec un clin d'oeil, pour affirmer une certaine continuité. Faut assum(...)
06/05/2025, 05:51
Perso, je suis plutôt preneur ! Reste plus qu'à espérer que ce soit à la hauteur de mes attentes !(Faut bien avouer que même si je suis fan de l'album Sick, mon préféré reste Enjoy the Violence ! Quelle tuerie absol(...)
05/05/2025, 23:34
J'ai eu la chance de les voir il y quelques semaines dans une salle stéphanoise chauffée à blanc et je peux vous dire qu'on va entendre parler de ces garagnats dans le monde entier !!!! Du grand art .
05/05/2025, 18:16
Après j'ai 50 balais et je ne vais plus trop a des concerts ou festival et pourtant j'ai le sylak a 10 minutes de chez moi mais ce n'est plus ma tasse de thé et désintéressé de la scène actuelle et l'ambiance qui ne me correspond(...)
04/05/2025, 12:35
C'est très surprenant car Montpellier est bien connu pour être étudiant , dynamique et jeune . Je ne comprends pas ces difficultés car je ne maîtrise pas tout alors qu' a l'inverse dans la région Lyonnaise où je suis , c'est plut&oci(...)
04/05/2025, 12:25
Moi j'y serai !Avec les copains de Sleeping Church Records, on sera sur place !
04/05/2025, 09:55
Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)
03/05/2025, 22:39
T'as même pas le courage de dire que c'est un comportement typique de la population noire américaine, ce qui n'a aucun rapport ici.
03/05/2025, 21:41
Je précise ne rien avoir avec ce dénommé Caca qui semble péniblement tenter mon style pour faire fureur dans les commentaires. Vous manquez de style et de fond, cher Caca !Je suis top nazi ici et je vais pas laisser ma place à la médiocrité (...)
03/05/2025, 21:36
Oui c'est tellement américain cette histoire, je juge même c'est tellement un autre monde. Mais il semblerait qu'il ait, c'est peu dire, dépassé les bornes.
03/05/2025, 21:31
En France, sa mère serait tout sourire sur un cross volé devant les caméras en train de dire "qui n'a jamais fait un refus d'obtempérer".
03/05/2025, 19:37
Ou alors personne n'aurait sorti de flingue, et ça aurait fini autour d'un pastis.
03/05/2025, 16:30