Attention, gros vilains sortis de nulle part. Ou plutôt si, des Pays-Bas, ville de Nimègue (Sud-Est de la province de Gueldre), il y a six ans déjà. Mais rien jusqu’à aujourd’hui. Enfin hier ou avant-hier en fait. Un premier single qui fait du boucan, et puis un premier long, qui en fait tout autant. Mais en même temps, avec une étiquette Black/Crust collée dans le dos, il ne fallait pas s’attendre à un gentil poisson d’avril avec rires sous cape et allusions discrètes.
RADELOOS///ZIEDEND pourrait de son nom faite penser à un duo Electro, à une association Post Metal, mais il n’en est évidemment rien. Il faut plutôt aborder la chose comme une combinaison fatale entre la noirceur du Black Metal, la vélocité du Crust, et l’épaisseur du Death Metal pour la comprendre dans le bon sens. Et ce quatuor a manifestement assez d’énergie pour fournir en électricité une petite ville des Pays-Bas. Sans sabots ni tulipes, ni fromage local.
RADELOOS///ZIEDEND ce sont cinq collègues (Sjaak - basse, Niels van Harn - batterie, Giel - chant, Daniel de Coninck - guitare/chant et Joell Gaertner - guitare et dernier arrivé) qui combinent plusieurs forces de frappe, et qui n’oublient pas que la violence est encore plus addictive lorsqu’elle est entrainante. D’où certaines combinaisons intéressantes, mises en avant par des riffs prenants, des parties rythmiques porteuses et un chant abominable qui s’époumone jusqu’à l’apoplexie.
Inutile donc de vous attendre à une charge virulente non-stop sans imagination ni fantaisie. Là est le point fort de cette formation qui picore un peu partout les graines de sa floraison bruitiste, sans s’affilier à un créneau particulier. Alors, Death n’Roll, Black Crust, Extrême plus généraliste, tout y passe, et notre audition trépasse tant la puissance du bousin écrase la concurrence.
On remarque très rapidement que Doodsverachting (le mépris de la mort en VF) est un disque plus riche qu’il n’y parait au premier regard. Cette façon de débrider la folie pour la rendre palpable, la partition hystérique hurlée par un duo de voix complémentaire, une production profonde et grave, et évidemment, des recettes de composition assez inhabituelles font de ce premier disque enregistré en deux ans un évènement dans le petit monde sclérosé du Black/Death/Crust.
Car on ne sait jamais ce qui nous attend au détour d’un break. On ne peut guère anticiper plus que quelque secondes, et c’est ce qui rend cette œuvre si attachante et prenante. D’ailleurs, la durée des titres en dit long sur les intentions. On imagine mal un groupe de Crust lambda proposer des machins dépassant les sept ou dix minutes, la brièveté dans la violence étant l’une des caractéristiques du style.
Alors, un autre style, plus propre, ou plutôt, « personnel ». Comme si l’ENTOMBED le plus mythique se faisait les dents sur le répertoire d’un groupe Hardcore/Black connu d‘une poignée d’initiés.
Et le quintet y va de bon cœur, puisque les deux premières compositions s’étalent sur plus de dix minutes. Et dès les premières secondes de « Waas », on pige que les bataves vont exploser les compteurs et les attentes, en étalant un art consommé du contrepied via des riffs méchamment gluants et entêtants. Et cette démence qui se dégage de titres aussi débridés qu’une jouvencelle dans un vestiaire de foot fait de cette première réalisation une épiphanie de brutalité aussi sourde que souriante, ce qui est une chose assez rare dans le style.
De l’autre côté du spectre, nous avons « Blut Und Baudet (Rot Toch Op Man) », lapidaire et sans pitié, qui radicalise le propos sans se prendre trop au sérieux. Et une minute et quelques de Crust/Grind fait autant de bien qu’un footing du dimanche entre l’église et la station d’épuration.
Je ne pense pas vraiment qu’un autre groupe se permettrait des coups de grosse caisse aussi ludiques que ceux qui introduisent « Zilt ». On sent que le groupe aime se trémousser, et souhaite partager son enthousiasme pour une musique certes incroyablement agressive, mais éminemment positive. Ce qui n’empêche nullement ces bourrins de nous les écraser bien menues sur le terrifiant « Kapot », qui n’en met pas pour vous ramoner le fondement.
Et puis, comme une récompense qu’on n’attendait pas vraiment, « Een Broeder In Striemen En Bloed ». Final orgiaque en partouze des sens, dix minutes de chaos agencé, pour une dernière bourrée avant rangement des instruments fatigués. Même en mode terminal, RADELOOS///ZIEDEND reste créatif, et ose des mélodies Post Metal, des effets venteux, et une certaine délicatesse dans l’aplatissement des cranes. La classe des truands qui en sont vraiment.
Ce premier album est atypique, mais c’est justement ce qui le rend si irrésistible. Alors, Black, Crust, Death, Post, Metal, sous influences externes (on sent du PINK FLOYD, du OPETH et du ARCHIVE dans certaines évolutions harmoniques), qu’importe.
Le résultat est là et la fusion opérée. Et au scalpel, pas à la truelle.
Titres de l’album:
01. Waas
02. Doornenpad
03. Welmoed
04. Blut Und Baudet (Rot Toch Op Man)
05. Zilt
06. Kapot
07. Een Broeder In Striemen En Bloed
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