Voilà qui change légèrement la donne. Car en effet, en étant totalement objectif, on peut sans souci affirmer que quatre-vingt-dix pour cent de la production Thrash actuelle est constitué d’albums nostalgiques, de groupes enracinés dans la culture old-school, et donc d’une absence totale d’ambitions et d’originalité. Alors, tomber sur un disque qui justement refuse cette impasse stylistique fait un bien fou, même si l’album en question n’est pas non plus dénué de petits défauts. Mais plutôt tenter quelque chose et glisser un peu que de rester statique et ne surprendre personne, non ?
TRISKELYON n’est donc pas un groupe comme les autres. Récemment monté de toutes pièces, ce collectif à géométrie variable aborde tous les aspects de la violence californienne des années 80, tout en apportant au mélange quelques ajustements plus personnels. Déjà considéré comme un supergroupe national, TRISKELYON donne donc une suite à son premier EP datant aussi de 2022, et profite d’une signature sur Moribund Records pour lâcher son premier LP, consistant, culotté, mélodique et affamé.
Fondé par Geoff Waye, guitariste de CATEGORY VI, autre groupe de True Metal, TRISKELYON se paie le luxe de featurings fameux de la scène canadienne, et profite des talents extérieurs pour ouvrir un éventail de possibilités, entre la rage fumasse d’un VIO-LENCE, l’énergie Punk d’un DETENTE, et la furie d’un SIGH converti aux joies d’un Thrash progressif mais puissant. Pas moins de cinq chanteurs-euses, trois bassistes, pour un opéra en brutalité majeure qui redonne foi en un style usé jusqu’à la corde mais encore capable de l’effiler jusqu’à ce qu’elle tombe en lambeaux.
Downfall est donc tout sauf une chute, mais bien une ascension vers les paradis Thrash les plus inaccessibles. Il émane de cette réalisation une folie, une grandiloquence qu’on ne rencontre que très rarement dans le créneau, et en trois morceaux seulement, le concept nous entraîne dans une sarabande crossover de premier choix, comme un Lewis Carroll perdu en Californie.
Capable de passer d’un Power Metal mélodique à une charge Thrash virulente, Geoff Waye va taquiner tous les sous-genres pour livrer un libretto unique. Si « Hunger » et « Willful Ignorance » restent assez convenus, « Find A Way » s’illustre par son parti-pris harmonique, héritage d’une carrière passée à défendre un Metal non édulcoré, et surtout, « Odyssey (Blessed By Steel) », hymne comme on en entend que très rarement, folie à deux, trois ou quatre qui repousse les limites de la violence tout en restant hautement musical. Ce titre mérite à lui seul tout l’intérêt que vous pourrez porter à cet album étrange, allusif, elliptique parfois, entre cadrage serré et plans séquences entre la fin des années 80 et les nineties plus portées sur le groove et l’allant mélodique.
En variant ses attaques, en lâchant parfois les sacro-saintes syncopes pour se concentrer sur des riffs plus déliés, TRISKELYON est un guide extraordinaire pour voyage mystique et atypique, entre charges virulentes déguisées en Heavy noble et chevaleresque (« A Time of War ») et évidence d’un up tempo collant admirablement bien à la performance lyrique d’Amanda Jackman (« Balance of Terror », clippé pour l’occasion).
Galvanisé par son casting quatre étoiles et les interventions vocales des chanteuses d’OBERON, HYPERIA, CATAGORY VI et INCIDIUM, mais aussi des graves de basse des quatre-cordistes d’AFTERFOREVER and CATAGORY VI, Downfall impressionne durablement, et nous éloigne de ces produits tout faits, semblant déjà digérés avant d’être consommés, et incapables de s’éloigner de tutelles trop encombrantes. Néanmoins, TRISKELYON n’échappe pas à la règle des parallèles, et se voit aligné avec les références FORBIDDEN, AGENT STEEL, SENTINEL BEAST, DETENTE, OVERKILL & TESTAMENT, comparaisons généralistes et pourtant assez proches de la vérité.
D’ailleurs, AGENT STEEL aurait pu intégrer « Apex Predator » à son répertoire nineties, alors qu’un KING DIAMOND en plein cauchemar aurait pu hurler « Indifference » avec conviction. Beaucoup de diversité donc, mais pourtant, la cohérence reste de mise, et c’est ce qui fait la force de cet album extraordinaire. L’aspect théâtral est aussi très travaillé, et à peine gâché par une reprise étrange de Billy « trouty mouth » IDOL, qui clôture l’album en mode catchy, alors justement que Downfall aurait exigé un épilogue grandiose et pourquoi pas, progressif.
Seule petite faute de goût pour un tracklisting impeccable, ce qui fait de ce premier album une véritable surprise. Et surtout, une preuve que le Thrash actuel peut se débrouiller avec ses propres armes sans aller fouiller dans la réserve de kalachnikovs des anciens.
Titres de l’album :
01. Hunger
02. Find A Way
03. Odyssey (Blessed By Steel)
04. Willful Ignorance
05. A Time of War
06. Balance of Terror
07. Apex Predator
08. Indifference
09. Nobody's Business (Billy IDOL cover)
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