En voilà un-e qui sait entretenir le mystère. Un Bandcamp sans informations, une page Facebook sans photo ni bio, de quoi aiguiser la curiosité pour savoir ce qui se cache derrière ce projet énigmatique à la musique cryptique. D’Islande nous vient donc le nouveau monstre de l’underground, qui aurait pu trouver refuge chez un de ces labels écumant les bas-fonds à longueur d’année. En totale autoproduction, sans promotion, NASVELGR prend donc tous les risques, s’aliénant de fait l’intérêt des exigeants pour tenter de séduire la faune n’aimant rien tant qu’un miroir opaque tourné vers l’abomination humaine.
En quatre morceaux, NASVELGR nous dévoile son monde sombre, énigmatique, terrifiant et pour le moins abstrait. Quelque part entre un Death/Doom vraiment immonde et un Black Indus rigide comme un corps arrivé un peu tard à la morgue, Draumrof fait partie de cette caste d’albums impossibles à cataloguer, qu’on écoute par voyeurisme masochiste, et qui laisse des traces dans la mémoire. Des traces noires évidemment, comme un cancer rongeant un cerveau déjà bien endommagé par les expériences précédentes subies pendant de longues années.
En tant que fan d’extrême qui ne fait pas semblant d’en être, je ne pouvais que céder à cette tentation sadique qui use mon système nerveux. Et si le concept garde quand même prise avec une certaine réalité abstraite, ses longs plans déprimants et son attitude névrosée permettent de l’extirper de la masse des maniaco-dépressifs pénibles qui s’apitoient plus sur leur sort qu’ils ne conditionnent le nôtre.
Ce premier album est donc très vilain, mais à dessein. La guitare, imperceptible est incrustée dans un background Noisy terriblement assourdissant, tandis que le chant assume un poste de seconde rythmique infranchissable et gravissime. Inutile dès lors de chercher à comparer NASVELGR à d’autres artistes partageant le même point de vue, puisque le dit point de vue est très personnel, et aussi dépendant des règles de l’Ambiant que du statisme Indus.
GNAW THEIR TONGUES pourrait avoir pondu un truc pareil, un jour pluvieux et morose passé devant la fenêtre en fixant le vide existentiel d’une isolation volontaire. IN SLAUGHTER NATIVES et une grosse partie de l’écurie Cold Meat Industries aussi, puisqu’on retrouve cette absence totale de ligne narrative, sacrifiée pour privilégier le ressenti, l’horreur immédiate, et la stimulation des peurs les plus enfouies.
De tout ceci découlent donc quatre morceaux qui ne sont que des assemblages d’humeurs massacrantes, sans réel riff, sans accroche, et sans autre but que de vous préparer à un Halloween pas vraiment bon enfant, réservant aux gamins des lots de bonbons méchamment immondes, et éventuellement truffés de lames de rasoir.
On imagine sans peine NASVELGR déambuler dans les rues dans un costume sur mesure, effrayant les passants d’un faciès masqué impassible, le pas lourd et la silhouette gigantesque. La bande-son ? Une atrocité comme une autre, maelstrom de sons qui se chevauchent, se complètent, s’annulent et se contredisent, tous afférents à une éthique Black Metal sans compromis, ou plutôt, à un Free-Black libre et indépendant.
On peut ne pas supporter le truc en pointant du doigt la facilité Noisy prétexte, on peut aussi arguer de son caractère itératif pénible, mais on ne peut nier que quelque chose se cache là-dessous, et risque d’en gicler plus rapidement qu’un cobra de son panier.
Je ne vous donnerai donc aucun conseil, si ce n’est celui de tendre une oreille sur Draumrof pour vous faire votre propre opinion. Personne ne vous aidera à comprendre, personne ne vous donnera d’indice et surtout pas celui/celle qui se cache derrière ce projet, et qui s’amuse beaucoup à brouiller les pistes. A la manière d’un jeu de piste en mode cicada 3301, NASVELGR lâche des codes cryptiques sur sa page Facebook, dont la traduction pourrait éventuellement expliquer la démarche.
Ou pas.
Acceptons donc le mystère tel qu’il est présenté, et accueillons un nouveau membre de la confrérie Noise/Black/Ambient/Doom, qui n’est ni le plus inquiétant, ni le moins recommandable.
Titres de l’album:
01. Dra
02. U
03. M
04. Rof
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