Pochette fouillis, logo indéchiffrable, pas de doute, nous voici encore une fois enfoncés dans le bourbier du Death old-school qui n’aime rien tant qu’humer ses propres déjections. C’est sans doute à l’occasion d’une descente en rappel dans la fosse commune de l’humanité que ces jeunes musiciens ont décidé de jouer ensemble sous la même bannière, une bannière qui porte les armes de Londres, capitale de laideur bien loin des images de carte postale.
VACUOUS est le genre de groupe qui peut traumatiser les âmes les plus sensibles. Formé en 2020, et déjà auteur d’un EP, d’un live et de ce premier longue-durée, ce quintet (Max Southall - batterie, Ezra Hrkin & Michael Brodsky - guitares, Jo Chen - chant et Damiano S - basse) prône certaines valeurs anciennes de pourriture, de chairs en décomposition, comme le corps d’un noyé que l’on remonterait à la surface après deux semaines d’immersion. L’image est donc ignoble, et l’odeur infecte, mais le plaisir sadique est intense. Et après une rapide écoute de ces sept morceaux en question, il est assez facile d’affirmer que Dreams of Dysphoria prend son pied dans la violence la plus crue et la lourdeur la plus accrue.
Osons le jugement : ce premier long est moche, sent mauvais, mais flatte les bas-instincts comme ces magazines de gare qui recensent les meurtres les plus abominables. Entre AUTOPSY, GNAW THEIR TONGUES, IMMOLATION, INCANTATION, et tout le bestiaire d’un Death implacable et pourri jusqu’à la moelle, VACUOUS se promène dans les égouts de l’inspiration pour en ramener les parfums les plus infects. Et si les narines souffrent pendant quelques secondes, elles se délectent les trente minutes suivantes.
Enregistré et mixé par Wayne Adams au Bear Bites Horse Studio, masterisé par Ben Jones, et orné d’un artwork incompréhensible de Luke Gilchrist, Dreams of Dysphoria n’est pas vraiment un rêve, mais plutôt un cauchemar éveillé, de ceux qui vous plaquent contre le matelas et vous font suer à grosses gouttes. Se basant sur un principe simple d’alternance entre des attaques frontales et des guerres de tranchée, ce premier album est d’une maîtrise incontestable, et d’une nostalgie appréciable. On se croirait parfois revenu dans les rues les plus mal famées de Floride, à lutter pour ne pas dégobiller en sniffant un vieux cadavre abandonné dans une ruelle. Car les anglais ont le sens de la concision et de l’efficacité. Ici, seuls les riffs porteurs ont droit de cité, et la rythmique, créative, impose ses blasts comme elle refourgue sa double grosse caisse.
Véritable cercueil à ciel ouvert, Dreams of Dysphoria peut se concevoir comme un regard porté sur une époque traumatisée, et vouée aux gémonies de fausses idoles. Une façon de se recentrer sur l’essentiel, vie/mort, nuit/jour, avant/après, sans oublier de noter sur une échelle de glauque à terrifiant le comportement d’une humanité à la dérive complète.
Rien d‘étonnant donc à ce que le voyage soit d’un glauque achevé, avec tout de même quelques interstices plus lumineux, à l’occasion de « Paranoia Rites » par exemple, et son break Ambient.
Ceci étant dit, VACUOUS joue la franchise en bombardant « Devotion » tête de gondole. Après quelques arpèges acides et rachitiques, la sentence tombe, grave comme une phase terminale, et puissante comme un souffle de mort qui vous expulse du plateau de jeu. La voix forcément abominablement grave de Jo Chen, revenant de l’origine des temps est un guide appréciable et honnête, et l’ensemble, homogène, se savoure par petites goulées, pour mieux apprécier cette amertume prononcée.
Alors oui, encore une fois, la mouvance old-school s’impose, mais une fois n’est pas coutume, elle le fait sans ambages et sans complexe. Il faut dire que la violence d’un « Stigmata Scourge » saura convaincre les plus déviants, et « Dreams of Dysphoria» nous laisser sur une note blafarde un petit matin de misère.
Cette affaire est donc simple, mais enthousiasmante. Il faut effectivement avoir l’esprit un peu dérangé pour y voir de la beauté, mais après tout, même Jörg Buttgereit a utilisé la poésie dans ses films les plus nauséeux. Tout est donc permis, et VACUOUS mérite votre attention de profanateur.
Titres de l’album :
01. Devotion
02. Body of Punishment
03. Matriarchal Blood
04. Paranoia Rites
05. Stigmata Scourge
06. Lucid
07. Dreams of Dysphoria
Je n'avais pas été vraiment convaincu par l'album précédent, trop gonflé aux hormones inutilement, là ça respire, ça pue le old-school à plein nez, ça sent l'achat !
29/03/2025, 07:54
On va peut-être vous ouvrir un sujet "La Géopolitique vue de ma fenêtre" dans le forum, ça pourrait vous être utile parce que je ne suis pas certain que ça passionne tout le monde tout cela....En tout cas, étant donné qu'il y(...)
28/03/2025, 17:07
28/03/2025, 09:03
"Oui, comme nous en France en 1914 quand nous voulions récupérer l'Alsace et la Lorraine. Rien de choquant pour moi."Ouais, rien de choquant. Cet idiot utile de Zelensky avait juste faite sa campagne en faveur de la paix.
27/03/2025, 20:46
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Et l'Ukraine n'a pas respecté les accords de Minsk, Zelensky déclarant même vouloir récupérer le Dombass par n'importe quel moyen.C'est un peu plus compliqué que les Russes ont envahi l'Ukraine (Poutine ne s'est pas lev(...)
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Génocide ou pas, il y a un pays qui en a envahit un autre (du moins il essai hu hu). Point barre. C'est pas plus compliqué que ça. Si on cherche à justifier ou excuser ça, le monde va devenir un enfer total (plus qu'il ne l&apos(...)
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27/03/2025, 15:53
Ce que tu fais MorbidOM, c'est une généralité pour tout un peuple. Marrant, quand on fait ça avec un pays d'Afrique ou du Moyen-Orient, on est aussitôt taxé de "fachos"...
27/03/2025, 10:22
27/03/2025, 06:02
Il me semble que lorsqu'on parle de “désukrainiser” l'Ukraine on est pas loin d'une logique génocidaire.Après mon jugement est peut-être influencé par les massacres de Boutcha ou la déportation de dizaines de milliers d&ap(...)
26/03/2025, 20:47
J'aime beaucoup Céleste mais il était en effet d'une bêtise incommensurable que de faire telle tournée. Après, il ne faut pas se plaindre des conséquences, assez cohérentes avec les vives tensions géopolitiques actuelles.Apr&egr(...)
26/03/2025, 16:53
MorbidOM qui critique ( à juste titre ) les donneurs de leçons... mais tout en endossant lui aussi le rôle de donneur de leçons !!
26/03/2025, 14:33
La Russie organise un génocide ? Il faut faire attention aux mots qu'on écrit parfois.
26/03/2025, 13:42
Merci oui c'était bien eux. J'avais beaucoup aimé leur prestation sans donner suite, c'est l'occasion de se rattraper.@Buck Dancer : sur Reign of infinite je trouve également.
26/03/2025, 13:37
Pour une fois je soutiens complètement les festivals qui ont autre chose à faire que de se farcir ce genre de polémique. Ça n'a rien à voir avec exhumer des paroles volontairement provocantes écrites il y a 20 ans. Et puis on parle quand (...)
26/03/2025, 11:24
Z'ont qu'à également organiser une tournée en Ukraine et y'aura un-partout-balle-au-centre...CQFD.
26/03/2025, 08:33