Download, coupe du monde, Hellfest, Russie, Clisson, Paris, l’actualité de ces jours-ci ne concerne que les mouvements d’un ballon rond, les selfies pris d’un espace VIP, et autres témoignages d’activité estivale qui remplit les cœurs de joie. Mais si d’aventure vous vous moquiez du score du prochain France-Danemark ou de la tête d’affiche de la mainstage, je vous propose un petit voyage Melodic Rock en immersion totale qui fait un bien fou, et qui rafraichit le cou. Gérant beaucoup mieux leur collectif que leurs homologues sportifs menés par Lionel Messi, et marquant des points à chaque intervention, les argentins de FIREBLAST ne cherchent pas le passement de jambe fatal, ou le but phénoménal (ce qui visiblement, n’est pas le cas de leur équipe non plus…), évitent l’esbroufe, mais se font méchamment remarquer avec leur album Dreams To Life, qui sans faire vraiment rêver, donne envie de chanter la vie, de l’honorer, de secouer les tifs et de prendre son salon pour une salle de concert maison. En choisissant la voie assez ardue du Hard Rock classique et harmonique, les originaires de Santa Fe n’ont pas opté pour la facilité, le genre étant assez encombré, et dominé par les américains et les suédois qui en restent les maîtres du genre. Mais n’étant pas du style à rendre les armes sans avoir combattu, ce quintette glorieux aux harmonies puissantes nous offre donc sa propre version de la délicatesse ambiante, en troussant une bonne dizaine de morceaux simples, mais hautement mémorisables et accrocheurs en diable. S’avouant sans honte fans de WHITESNAKE, ECLIPSE, H.E.A.T, NORDIC UNION, AVANTASIA ou SCORPIONS, ces cinq musiciens (Tato Pastor: chant, Hernán Nori & Lucas Conforti: guitares, José Alaluf: basse et Ulises Koch: batterie) ont bien retenu les leçons de l’écurie Frontiers, et récitent la leur avec passion, sans prôner la révolution, mais en incrustant leur nom sur la coupe des champions.
Assez empreint de philosophie américaine, Dreams To Life est aussi humble qu’ambitieux. Si les structures globales ne remettent jamais en cause les principes séminaux, ces dix chansons aussi enflammées que nuancées nous font voyager au travers du spectre temporel AOR, avec de réguliers arrêts sur la case Hard Rock racé, ce que tous les esthètes sauront apprécier. Pas question de mièvrerie ici, mais bien d’agressivité maîtrisée, et surtout de complicité, puisque les instrumentistes se connaissent depuis des années. Né de la volonté d’Hernán Nori d’enregistrer quelques morceaux pour les offrir à d’autres en cadeau, FIREBLAST s’est vite retrouvé duo, une fois Lucas Conforti, guitariste et propriétaire d’un studio inclus dans l’aventure. En recrutant le reste de leur line-up dans les rangs de connaissances/pointures, le pivot central a donc fait le choix de la cohésion, trait de caractère que l’on remarque dès la première audition. Pas vraiment AOR, résolument Hard Rock de grande classe, les argentins se rapprochent donc d’une version très personnelle d’un mélange solennel entre IMPERIUM et CRYING STEEL, pour ne citer que deux exemples récents, tout en admettant que l’héritage des 220 VOLT, DOKKEN, BONFIRE et autres H.E.A.T n’est pas tombé dans les coffres d’ingrats sourds. Couplets solides et envolées lyriques, soli ciselés mais méchamment électrifiés et baroquement amplifiés, nappes vocales cristallines, et refrains radiophoniques, pour un bel équilibre entre virulence et romance, et une démonstration de passion, qui transpire des sillons, et nous inonde le front. Doté d’une excellente production, Dreams To Life se permet même quelques autres allusions, moins typiques et plus intimes, comme cette splendide ballade lacrymale « Survivor », gorgée de cordes classiques et magnifiée par un chant superbe de Tato Pastor. Pour une fois qu’un moment de tendresse est géré avec intelligence et pudeur, autant en profiter, mais cet instant de sentimentalisme charmant est assez symptomatique de l’optique des argentins, qui perdent leur son dans le temps, et ne permettent pas à l’auditeur de les dater ni de les rattacher à une époque en particulier. On y sent des réminiscences 80’s, quelques clins d’œil 70’s, mais le tout sonne contemporain, sans réelle assise. Un joli tour de force dans une époque dominée par le cachet vintage et les sceaux old-school, pour un LP qui finalement, se contente de laisser parler sa musique au détriment d’une quelconque caution artistique.
Mais cette caution est à chercher du côté de la qualité, constante tout du long. Quelques redites évidemment, mais quarante minutes qui passent très vite, et dix morceaux qui jouent la variation dans la logique. Le fil rouge est évidemment tendu par ces mélodies toutes marquantes, par ces riffs appuyés mais qui laissent respirer des chœurs engagés, et par cette rythmique qui n’empiète jamais sur le reste de la bande, sans pour autant renoncer à son importance. Car on peut jouer relâché tout en serrant les rangs, ce que s’évertuent à prouver ces argentins décidément très doués, et qui ne se limitent pas à un simple succédané des JOURNEY et autres W.E.T., mais qui profitent de leur expérience pour envoyer valser les tendances. Et dès l’entame « Daydreaming », et son somnambulisme diurne, les pions sont placés, les guitares sont lâchées, et l’expérience peut commencer. On se prend à penser à la scène Italienne actuelle, mais aussi à son homologue suédoise, moins les tics les plus reconnaissables, même si la patte anglaise des SHY est aussi marquée. « Frozen Tears », au contraire, se plaît à retrouver le fun et la légèreté du Glam US de la fin des années 80, appui que l’éponyme « Dreams To Life » entérine de son intro en chœurs scandés et son refrain en énergie décuplée. Un peu Sleaze sur les bords, mais pas vraiment assumé, cet album fait donc la part belle aux harmonies doublées, et laisse même la double grosse caisse se faire un peu de place pour laisser la mollesse au placard (« Eye Of The Storm », qui fait même penser à une version expurgée des PRETTY MAIDS).
L’argument majeur opposé par les réfractaires sera évidemment placé sur le terrain de l’originalité, qui si elle reste prudemment cachée, se montre de temps à autres, au détour d’un up tempo plus soutenu et catapulté par de sobres notes de clavier (« Queen Of The Night », qui pourrait aller comme un gant à nos BLACKRAIN nationaux). Mais entre Heavy (« Russian Roulette ») et Hard Rock calibré (« Winds »), FIREBLAST prend ses marques et les trouve. Un bel exemple de Melodic Rock moderne mais pas seulement, qui dégouline de bonnes intentions, mais qui sait aussi garder sous pression. Un groupe que vous ne verrez pas au Hellfest, enfin, pas tout de suite, mais que vous pourrez savourez at home, en regardant les Albicelestes tenter de survivre dans une compétition qui a l’air de les dépasser.
Titres de l'album:
1. Daydreaming
2. Frozen Tears
3. Dreams Of Life
4. Eye Of The Storm
5. Gone Baby Gone
6. Survivor
7. Falling
8. Queen Of The Night
9. Russian Roulette
10. Winds
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30