La gourmandise est un vilain défaut, mais aussi un péché capital. Ceci étant posé, doit-on condamner tout quidam se repaissant des restes encore fumants du cadavre Death scandinave des années 90 ? Evidemment non, puisqu’il fait preuve de goût, et sait pertinemment ce qui est bon pour lui et les autres. Personne ne s’est jamais vraiment remis de l’émergence de cette scène et de ses représentants les plus nobles. Les ENTOMBED, DISMEMBER, UNLEASHED et autres joyeusetés macabres, remises au goût du jour par le prolifique et boulimique Rogga Johansson dès qu’il a cinq minutes après avoir avalé sa pâte d’anchois, et qui ont durablement marqué les esprits, au point d’accoucher d’une trademark : le Swedish Death.
Dès qu’on écrit ces deux mots qui juxtaposés font trembler les échines, on visualise leurs caractéristiques et les dégâts qu’ils causent sur l’organisme. Cette fameuse pédale HM-2, ces riffs congelés, cette voix d’outre-tombe et ce rythme soutenu qui ont toujours fait la légende du froid, légende qui continue de faire fantasmer la jeune génération.
De fait, le cas GLUTTONY en est un classique, formel, traditionaliste, et rétrograde au possible. Cette gourmandise qui dure depuis le début des années 2010 fête aujourd’hui son troisième gâteau de viscères, via un Drogulus totalement impitoyable. Quatuor démoniaque, GLUTTONY résulte de l’association de quatre musiciens avec foi(e) mais sans loi (Anders Härén - guitare et leader, John Henriksson - batterie, Max Bergman - basse et Magnus Ödling - chant, soit un line-up inchangé depuis le premier album), fascinés par leurs propres racines, et capables de faire se confronter les deux écoles suédoises : celle d’ENTOMBED et celle d’AT THE GATES.
Mais attention, les ingrédients ne sont pas dosés de la même façon. Le passé le plus lointain l’emporte au niveau des proportions, et seul le chant de Magnus Ödling nous rappelle au bon souvenir du Néo-Death des mid-nineties. Mais le mélange de l’instrumental et des parties vocales permet de créer un décalage assez intéressant, et un crossover efficace, à défaut d’être original.
Car il est évident que pour la troisième fois en mode longue-durée, GLUTTONY a privilégié la puissance immédiate à la créativité sur le long terme. Ainsi, ce Drogulus flatte les plus bas et misanthropes instincts dès ses premières notes, mais ne risque pas de rester gravé à la postérité sur la durée. On y trouve tout ce qui a toujours fait le charme froid de cette mouvance suédoise, ces riffs macabres, cette rythmique mouvante en chien de fusil et ces lignes de chant voraces, mais l’appétit du quatuor est assez facile à contenter, avec des structures formelles en mises en bouche et des orientations évidentes en plat de résistance.
GLUTTONY pourrait dans l’absolu être un nouveau projet de l’intarissable Rogga Johansson. Ce qui en dit long sur son formalisme et son absence totale de prise de risques. On déguste ce Death de banc d’école avec plaisir, mais on reste sur sa faim, conscient que ces musiciens pourraient aller plus loin, mais préfèrent s’arrêter sur la case nostalgie par facilité. Et comme en sus, la production de l’objet en question donne le sentiment d’avoir bénéficié des bons soins des studios Sunlight, les convenances sautent aux yeux et la surprise reste aux abonnées absentes.
Pas désagréable, mais plus industriel qu’artisanal. En reproduisant les recettes déjà usitées sur ses deux premiers albums, GLUTTONY fait preuve de timidité, et semble dépassé par les enjeux du festin que nous sommes en droit d’attendre de sa part. Certes, les quelques accélérations fulgurantes nous en donnent pour notre argent et nos cervicales, mais le propos généraliste et la composition standard empêchent de vraiment se satisfaire de cette offrande, d’une viande légèrement faisandée et sortie du congélateur un brin trop tard.
Mais si la facilité ne vous dérange pas, je vous invite à découvrir une œuvre qui mérite le détour, pour son parfum du passé et ses instincts froidement enragés. Il est difficile en étant honnête de résister à un morceau de l’efficacité de « Of Blasphemous Infinity », qui profite d’un décor reconstitué à la congère près, ou de nier le potentiel destructeur d’un lapidaire « Old in Wrath and Woe ».
Si la gourmandise est un vilain défaut, la fainéantise l’est aussi. En choisissant le pilotage automatique, les suédois de GLUTTONY se voient condamnés au purgatoire, pour cette faute grave consistant à se satisfaire du minimum pour impressionner et caresser dans le sens des poils.
Titres de l’album :
01. The Pallid Mask
02. Feed off the Flesh
03. Legions of Eternal Death
04. Drogulus
05. Of Blasphemous Infinity
06. Old in Wrath and Woe
07. Under Rotting Portraits
08. Temples of Tsathoggua
09. Towers of Frost
14/12/2024, 10:26
Quand tu bosses dans la banque et que tu n’as pas eu le temps de te changer pour ton clip dans les bois
14/12/2024, 07:16
Black Metal protest outside the Iranian Embassy in Norway - Nordbundet by Taake (Cover by KAABOOS)
13/12/2024, 17:47
Une prod et des riffs lisibles, j'aime vraiment beaucoup ! Un peu dans l'esprit Hooded Menace. Ouhhh, je vais creuser la question.
13/12/2024, 11:37
Oui, j'ai bien aimé ce côté Doomy renforcé par les transitions au synthé basique qui rappellent de loin leurs compatriotes d'Asphyx sans doute, mais plus encore Morgoth. J'ai pensé à Obituary, Master, Death... mais avec une dose de lo(...)
13/12/2024, 09:11
Putain le FALL OF !!! !!! !!!Le meilleur fest de France ever !!!Si y'a pétition pour son retour, je signe des 4 mains !
13/12/2024, 06:50
Le Hellfest était décrié au départ mais avec le recul c'était une putain de terre de cocagne pour les musiques extrêmes. Je ne parle même pas du Furyfest qui en 2005 réunissait entre autres les 3/4 du Big Four (!) pour une jauge de 10 &ag(...)
12/12/2024, 19:36
Rien à foutre des finances de Ben Barbaud ! vous pouvez penser que c'est anodin, mais la représentation du metal en France c'est de la merde à nouveau, on régresse.
12/12/2024, 19:10
@HumungusHahaha bien joué pour avoir trouvé la référence.. Sinon tu peux penser que c'est drama queen, personnellement j'essaye de soutenir les nouvelles initiatives dans la scène et si j'avais su ce que ce festival deviendrait je n'y (...)
12/12/2024, 18:34
@DPD : https://www.concerts-metal.com/@RBD : Oui faire le tour des sites / RS des salles de concert / orga et se méfier des billetteries en ligne. Un certain de concerts pour des groupes assez importants ne sont parfois pas disponibles. (...)
12/12/2024, 13:27
Dans le Midi, cela se passe surtout à Toulouse et Montpellier car ce sont des villes habituées à la vie nocturne, avec des associations qui se bougent et un bon équipement en salles (malgré les difficultés après la pandémie). À Marsei(...)
12/12/2024, 13:21
Tenir une rubrique d'annonces concerts prend beaucoup de temps, comme toute pêche aux informations. Il faut aussi que les fans se prennent en main : pour ma part, je ne me contente pas de regarder les annonces de tournée sur les sites spécialisés, je fais ré(...)
12/12/2024, 10:57
@DPD : pour les annonces concert c'est trop chronophage, donc on en parle essentiellement dans la partie news, ce n'est pas le top mais c'est le mieux que l'on puisse faire avec les mains dont nous disposons actuellement. Sinon, au niveau report, je pense que l'on en fait(...)
12/12/2024, 07:10
Par contre niveau concert zone sud de la France on en parle de la douille ? Faudrait vraiment du mouvement et un réveil des organisateurs en général
12/12/2024, 00:24
J'y vais perso, sans doute pour la dernière fois, mais ma liste de concerts d'ici le festival me donne clairement beaucoup plus envie de ce line-up décevant.
11/12/2024, 19:49
Quand on voit la photo, va falloir qu'on lui achète un peu de matos pour remplacer l'ami Nicko.
11/12/2024, 19:47
Bon, ben, maintenant, on sait (voir sa dernière vidéo sur YouTube), Kevin n'est pas dans ARCHSPIRE mais à France Tabasse (ou plutôt Tadrum) !
11/12/2024, 19:19