Un premier album de quatre chansons, un EP jeté en pâture deux ans plus tard, avec deux titres, on sentait déjà le coup fourré, et la dinde remuait des cuisses. C’était d’ailleurs la seule chose à remuer dans la pièce, l’entrain et l’enthousiasme étant restés au lit pour cause de dépression sévère.
DRUNE, deux ans après son premier jet éponyme revient donc par la petite porte nous souhaiter une bonne nuit sur fond de lancinance, de stridences, de lenteur excessive et de pesanteur maladive, comme toute bonne nounou Doom qui se respecte. D’ailleurs, rien que le baptême de ce second EP donne une indication claire de ce qui vous attend si vous restez dans cette pièce à l’air vicié. Une noyade des sens, une apnée des sentiments, et finalement, un étouffement totalement justifié. Comme une strangulation sous-marine qui finalement, est pire fin qu’une simple piqûre de raie.
Yes sir, when there is a wrong to right
Mighty Mouse will join the fight.
On the sea or on the land,
He gets the situation well in hand
Toutefois inutile d’attendre de l’aide de cette souris mythique, puisque les deux morceaux composant cet EP sont comme des impasses qu’il est inutile d’espérer ouvertes. Sur la terre comme au ciel, DRUNE vous donne votre pain bis du jour, et vous étouffe d’une mie séchée impossible à avaler.
Certes, on connaît le Doom, le Sludge, le Death, le Death/Doom, le Sludgy Death, j’en passe et des plus farfelus. Mais je concède aux trois américains (Austin Pacharz - basse, Patrick Haga - batterie et James Cook - guitare/chant) un don certain au moment de trousser des ambiances glaciales, et des décors embrumés. Leur musique est aussi traditionnelle qu’un hommage rendu au SAB, mais va quand même chercher plus loin que les itérations d’usage son carburant pour nous plomber le moral. Et ça fonctionne carrément bien. Un peu trop d’ailleurs, mais pas seulement, car on sent en filigrane des intentions moins néfastes.
Sous la forme d’une mélodie générale qui oblige les instruments à moins de complaisance.
Comme du ALICE IN CHAINS de 45 tours passé en 33, « In the Sea » peut même évoquer du Devin solo aplati et épaissi, avec ses chœurs évanescents et sa guitare intraitable. Mais dans le monde du Doom/Sludge, les concessions sont rares, et lorsqu’elles s’incrustent, elles ne tiennent pas très longtemps. Et le naturel de revenir au galop en singeant les tics les plus psychotiques de NEUROSIS, ISIS et JESU, pour offrir un tableau complet en diptyque imposant.
Vingt et quelques minutes de douleur sonore, mais largement supportable eu égard aux exactions les plus répétitives du créneau. Si un seul riff vient la plupart du temps servir de base aux constructions régulières et unidimensionnelles, la répétition ne se fait pas (trop) sentir, et l’expérience est assez délicieuse. Aussi délicieuse que peut l’être un amour fané ou un hiver mort-né, la poussière remplaçant la neige et l’absence d’émotion les larmes versées.
Point besoin de poésie superflue pour comprendre où ces originaires de Denver,Colorado, veulent en venir. Jouer un Doom d’obédience classique, mais se l’approprier pour le faire voyager, et nous entraîner dans une chute inévitable au centre d’une terre à l’agonie. Et si « In the Earth » est aussi puriste qu’un t-shirt de TROUBLE, avec son insistance et ses irritations méthodiques, « In the Sea » embrasse les codes du Post Metal pour ne pas faire du surplace exagéré.
Et pour un EP pondu à la volée, Drown tient son rang, et envisage les flots comme dernière demeure. Alors inutile de porter une combinaison ou de vérifier les bouteilles d’oxygène, vous n’êtes pas là pour faire de la plongée d’agrément. Mais bien céder à la marée votre corps pour être charrié par des vagues nostalgiques qui vous glisseront dans le néant d’un horizon trop lointain pour être atteint.
Même en rêve.
Titres de l’album:
01. In the Earth
02. In the Sea
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