Etrangement, avec un blaze pareil, le quidam serait en droit d’attendre une énième digression infertile sur le thème Ô combien stérile du Goregrind, ou un nouveau combo spécialisé dans le Psychobilly un peu dézingué, avide d’images choc n’cheap, et de musique l’étant tout autant.
Sauf que parfois, les apparences sont bien trompeuses…
Certes, les MARIANNE TOILETS AND THE RUNS ne crachent pas (quoique) sur un brin de fantaisie et de provoc’, mais ils ont au moins la décence de le faire au son d’une musique riche, travaillée, et osons le terme…intelligente. Mais, ludique, et ce, au plus haut point.
Un brin d’histoire avant de vous passer le rouleau de sopalin et la BD cochonne. Ces olibrius nous en viennent de la cité historique Hardcore de Boston, dans laquelle ils ont vu le jour en novembre 2013, et se concentrent sur une ossature en quatuor de musiciens aux pseudos improbables.
Vous retrouverez donc sur cet EP les participations actives et réactives de Marianne Toilet (Todd Badolato), Cami Traumatic (Cami Wami), Pimp d'Crip (Travis Gianatassio), et The Red Nightmare (Paul Ryan), soit l’attraction la plus en vogue de l’underground bostonien, plus si underground que ça si j’en juge par l’attention que la presse leur porte, les ayant à de multiples reprises élus « groupe de scène à suivre »…
Groupe de scène certes, et au jugé de la multitude de photos glanées sur la toile, il est évident que ces bonimenteurs de fesse doivent valoir le coup d’œil on stage. Mais sur disque, ça donne comment et ça sonne quoi ?
Et bien grande surprise, et bien que je n’ai jamais eu la chance de les voir manier leurs instruments en live, je reconnais que ce Eargasms Of Your Genitals provoque en effet bien des orgasmes auditifs, par le biais d’une musique bien plus consensuelle et abordable que ses thématiques, un poil (de pubis, évidemment) dérangés du bulbe.
Tentons de synthétiser l’approche (mais pas trop près pour ne pas choper de MST) de ces américains visiblement affranchis de toute contrainte morale. Leurs lyrics sont emprunts d’un sens de l’humour assez potache et borderline, et il n’est pas rare au détour des pistes de ce cirque lubrique de tomber sur des contes de naissance anale, de refus d’admettre son homosexualité, d’histoire d’appendices génitaux perdus lors d’accidents domestiques étranges, et évidemment de séances de copulation frénétiques.
Le tout, sur fond de Rock étrange, souvent acoustique, parfois grandiloquent, mais toujours accrocheur et beaucoup plus pertinent que ses obsessions ne semblent le suggérer.
Inutile donc de vous attendre à un ersatz des LORDI et autres GWAR, d’une part parce que le combo ne se vautre pas dans un Heavy bon marché, d’autre part parce que chez eux, le développement musical est un peu moins superficiel et plus fouillé.
Il n’est d’ailleurs pas incongru de penser à un hommage conjoint à Screamin Jay Hawkins et BLACK SABBATH en écoutant une seule et même chanson (« Lawnmowing », qui vous narre d’un ton lacrymal la perte accidentelle d’une paire de balloches en passant la tondeuse), ou à une insertion de la culture trash des CRAMPS au sein d’un comics dessiné par un Chuck BERRY en plein cauchemar redneck (« Fifi », je m’abstiendrai d’en dire plus sous peine d’être censuré, alors écoutez vous-même).
En gros (le cul), comme en détail (disons…un prépuce), une multitude d’influences pour un cocktail Parodic Rock de première bourre (mais pas la dernière), qui ose la délicatesse Folk pour mieux passer entre vos fesses comme un gros phoque.
Je sais, je suis grivois et politiquement incorrect. Mais j’assume, et lorsque vous écoutez une petite perle sentimentale comme « Frat Guy in the Closet » qui pille tout autant le stock de culottes acoustiques des SIX PENCE NONE THE RICHER (« Kiss Me », bonjour la pompe quand même et sans les dents), que les tubes de lub’ Folk des SOUL ASYLUM, vous ne pouvez qu’avoir un accès de priapisme tant le tout est terriblement bien fait, frais et excitant.
Des rigolos donc, mais qui prennent leur art hard au sérieux pour composer de vraies chansons, qui se veulent cocasses (enfin tout dépend de votre sensibilité), et qui ne sont certainement pas cautionnées par une quelconque association catholique de l’église de Boston.
Car en plus de proposer une solide base instrumentale variée, les quatre larrons marrons assurent une prestation vocale de haute volée, avec des personnalités incarnées et ha(bite)és. On pense même parfois à une rencontre dans les toilettes du lycée entre HEART et les MAMAS AND PAPAS (« Gentleman and a Scholar », là on frise quand même le cuir de la veste de Jean-Luc Lahaye), mais en tout cas, on se prend au jeu et on s’en prend une bonne entre les deux sans jamais regretter d’avoir posé ses oreilles et le reste sur ce disque surprenant et attachant. Et oui, du coup, tout ça donne envie de fourrer une jolie demoiselle comme une dinde sous une ombrelle…(ça n’est pas moi qui le dit alors inutile de me dénoncer pour sexisme).
Des « fuck me » en veux-tu en voilà, des métaphores un peu craspecs, mais une bonne humeur musicale qui en outre bénéficie d’une production claire et puissante comme un bon lavement, quelques morceaux guillerets qui se veulent aussi Folk et aussi délirants qu’un sketch de Jack Black et Sonny Bono (« The Blumpy », vraiment irrésistible), pour un Eargasms Of Your Genitals qui en effet fait bien vibrer votre point G auriculaire sans trop le frotter.
Si vous souhaitez en savoir plus sur la genèse de ces gentils allumés, tapez-vous l’intro « ...in the beginning » qui vous expliquera le tout sur fond d’accents shakespeariens, et si une fois l’album terminé, vous avez envie de vous faire sucer, le final vous en donnera les bruitages et les mêmes effets.
Quel dommage de ne pouvoir assister à une telle performance en action-vérité, mais à défaut de pouvoir vous en prendre une giclée live, enfilez-vous (où vous voulez) cet EP qui dans la bonne humeur, conjugue humour classé X et Rock atypique.
Par contre, il est possible qu’après quelques bébêtes vous démangent l’entrecuisse. Mais un bon coup de pommade et ça devrait aller…
Titres de l'album:
Yes, c'est en cours de rédaction. Au camping, nous n'avons pas été impacté par l'orage, pas de dégâts en tout cas.Merci à toi de t'être présenté à moi, c'est toujours cool de croiser des pa(...)
17/05/2025, 18:12
Un report ? Je crois que j’y reviendrai l’an prochain mais deux jours afin de mieux profiter. J’en connais qui ont du moins apprécier le camping avec l’orage du dernier soir
16/05/2025, 06:52
Avec Massacra legacy, ça commence nettement à avoir plus de gueule ! Reste à voir la suite des annonces. Mais je crois que je vais plus préférer le Westill le mois suivant au même endroit cette année, déjà Elder et Wytch Hazel de confi(...)
13/05/2025, 07:48
Mea culpa....J'avais pas vu la news en première page - j'ai été directement te répondre.
12/05/2025, 14:33
S'il est du même acabit que le The Cthulhian Pulse: Call From The Dead City sorti en 2020, Mountains of Madness risque d'être un allday listening pour moi.J'ai hâte, bordel !
12/05/2025, 13:44
J'étais passé totalement à côté de cette petite pépite de Death Suédois!Vieux moutard que jamais!Puteraeon glisse de belles ambiances lovecraftiennes sur cet album et les arrangements apportent un plus à l'ensemble.
12/05/2025, 13:42
Necro est sympa, avec de bons passages groovy et d'autres où le groupe envoie du bois.Pas sûr de l'écouter durablement, d'autant plus que le prochain Puteraeon sort le 30 avril prochain.
12/05/2025, 13:40
Sentiment mitigé pour ma part Le chant de Johan Lindqvist n'atteint pas un pouïème de ce qu(...)
12/05/2025, 13:38
Au vu de la dernière vidéo-ITW en date du gonze sur ce site, pour ce qui est de "feu sacré", il a toujours l'air de l'avoir le mec.Je pars donc confiant.
08/05/2025, 09:17
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04