Youpi Thrash de la semaine, livré directement du Chili sans frais de porc, et garanti efficace comme un ramponneau dans la tronche à 7h du matin. Après avoir battu pavillon ATROX pendant quelques années, ces originaires de Puente Alto, Santiago, ont décidé de changer de drapeau pour adopter celui de BURNING CRYPT. Anecdotique donc, puisque leur approche du Thrash est restée la même, coincée entre la routine old-school et le radicalisme en vogue dans les Etats-Unis de la fin des années 80.
Aucune autre ambition donc que de provoquer un headbanging en série dans les rangs des amateurs de violence de brocante remise au gout du jour. Plus chêne que formica, BURNING CRYPT se montre bahut solide, et qui une fois calé entre le radiateur et la chaîne hi-fi ne pourra plus être déplacé.
Matias (batterie), Aleto (guitare), Kurko (chant/guitare) et Fernanda (basse) dépotent donc grave, et nous offrent avec cet initial Eclesiastic Abuse une belle preuve d’amour envers un style qui accuse aujourd’hui ses quarante ans d’âge. Se réclamant évidemment de quelques références notables, dont METALLICA/EXODUS/SLAYER/ANTHRAX/SEPULTURA, BURNING CRYPT délivre une prestation haute en violence, admirablement bien produite et emballée dans un packaging qui attire l’œil. En mode mâchoire défoncée, cette pauvre petite fille illustre les abus commis par des hommes d’église protégés par leurs évêques, qui sévissent pendant des années et traumatisent de jeunes enfants qui n’avaient pas forcément envie d’avoir la bouche pleine.
Les curés et autres représentants de Dieu en prennent donc pour leur grade, les scandales s’accumulant dans les diocèses depuis des années, et étant de plus en plus difficiles à couvrir par une chape de silence en plomb. Il fallait donc une bande-son à la hauteur du concept d’importance, et les quatre chiliens ont donc choisi la densité et la vélocité pour illustrer leur propos, ce qui nous donne un disque très bien équilibré, et digne d’un combo en activité depuis une bonne dizaine d’années.
Symptomatique de ce que la vague old-school peut nous proposer de meilleur, Eclesiastic Abuse est un énorme coup de pied dans les burnes de ces curés lubriques qui aiment leurs enfants de cœur jeunes et fragiles. Avec une base EXODUS/TESTAMENT sur laquelle une rythmique à la SEPULTURA vient plaquer sa violence, BURNING CRYPT est aussi brutal que fluide, aussi violent que mélodique, aussi radical que technique. Et pour avoir un aperçu du bourre-pif qui vous attend, skippez jusqu’à la piste cinq, pour y découvrir « Mental Hostage », synthèse parfaite d’une méthode efficace et tenace.
On ne cherche pas à faire croire qu’on a inventé la poudre, mais on souhaite quand même faire comprendre qu’on sait la faire parler. Entre deux déclarations choc, les chiliens nous délivrent parfois des messages plus élaborés, comme ce « Gore Trenches » de plus de sept minutes, qui permet en outre d’élire Matias batteur nerveux et épileptique du mois.
Eclesiastic Abuse est donc un exercice de style compétent, explosif et éclatant, de ceux qui vous redonnent foi en cette vague nostalgique si prompte à dégainer les copies carbone parfaites. Ici, on honore les grands anciens, mais on accepte sa jeunesse et son envie de laisser sa propre trace dans la petite histoire. De fait, « God is Abscent » devient la preuve concrète des ambitions de BURNING CRYPT, qui ose la composition évolutive et progressive, et qui se rapproche des frères ANGEL, DARK et DEATH. On aime cette ambiance lourde, ces percussions pleines de sens, et cette progression dans la violence que des disques comme Time Does Not Heal ou The Ultra Violence incarnaient à merveille.
D’ordinaire, la nouvelle vague ne déclenche que très rarement l’euphorie chez votre serviteur. Je reconnais poliment les qualités, mais je garde mes homélies les plus cathartiques aux exégèses de l’audace. Pourtant, Eclesiastic Abuse mérite amplement mes hommages les plus sincères, et les déclarations d’amour les plus amères. Son contenu est au-dessus de tout soupçon, et sa facilité à résumer quarante ans d’histoire a de quoi laisser pantois. Notons aussi cette tension maintenue jusqu’au terme d’un album fier, et cette saine colère qui prend corps lors d’un épilogue instrumental, nous laissant sur un silence à la METALLICA des appels de Cthulhu.
BURNING CRYPT dénonce avec style, et pointe du doigt les coupables. Ces immondes guides spirituels qui n’en sont que de nom, et qui aiment faire remonter leurs doigts le long des cuisses de l’innocence qu’ils souillent sans remords. Le silence s’achète, mais le pardon se mérite. Rendez-vous en enfer.
Titres de l’album :
01. Malevolent Reflection
02. Gore Trenches
03. Enslaver Liquid
04. Eclesiastic Abuse
05. Mental Hostage
06. God is Abscent
07. La Tormenta
Excellent album de Thrash old-school fait maison ! On se croirait dans les 80' !
Toujours plus simple de s'en prendre aux cathos qu'aux musulmans et aux juifs.
Je vais faire l'avocat du diable mais au chili, les musulmans et juifs ne semblent pas légion... Aucune idée du poids des associations communautaires de ce côté-ci du globe. Dans un autre ordre d'idées, on pourrait dire aussi qu'il est plus simple de s'en prendre au prêtre qu'au vieil oncle abonné à libé ou à l'entraineur sportif.
De ma longue carrière de chroniqueur, je ne suis tombé qu'une seule fois sur un "artiste" qui s'en prenait ouvertement à l'Islam. Ses textes étaient lénifiants de raccourcis nauséeux et sa musique encore plus pitoyable...
Effectivement, je pense qu'au Chili, c'est surtout le poids du Christianisme qui peut cristalliser, au même titre qu'en Norvège, c'était clairement le Christianisme qui était visé de par le poids et la lutte d'influence de cette religion dans ce pays.
Je pense que les pays concernés par l'Islam ou les autres religions n'ont peut être pas la même liberté d'expression que dans nos pays, d'où ce décalage et cette impression que l'on tape toujours sur les mêmes, si on France on écrit sur l'Islam, d'une, il faut connaitre son sujet, et de deux, c'est vrai que ce n'est pas très bien vu car souvent associé à du racisme, ce qui est totalement absurde puisqu'une personne toxique l'est peu importe sa couleur, ses convictions, son genre.
Comme je dis : "Un con est avant tout un con avant d'être quoique ce soit d'autre !"
À part le fait que le catholicisme soit la religion historiquement dominante comme en France le contexte est assez différent. Vu de là-bas, l'islam est aussi exotique que le shintoïsme pour nous...
La société chilienne est nettement plus traditionnelle que chez nous, c'est l'Amérique du Sud. Mais il y a eu d'une part un énorme scandale de pédophilie ecclésiastique lentement distillé au long des années 2010 avec corruption au plus haut sommet, qui a débouché sur un voyage raté du pape François en 2018 puis la démission en bloc de tous les évêques du pays (du jamais vu nulle part ailleurs) quand le Vatican a eu enfin les bonnes infos. On en avait pas mal parlé alors. Bref, de quoi être un peu en colère et l'Eglise catholique est devenu notoirement impopulaire depuis mais cela semble profiter aux protestants surtout. C'est l'Amérique du Sud, je disais.
À cela se sont ajoutés les tensions politiques accrues depuis les manifestations massives de 2019, l'élection d'un jeune président issu de l'extrême gauche, l'échec du référendum constitutionnel en septembre dernier, et une crise économique qui n'en finit pas.
Je me réjouissais de voir la scène Chilienne produire à la face du Monde pas mal de bons albums en 2022, ils ont peut-être quelques raisons de vouloir jouer du Metal, tout là-bas.
De ma longue vie de metalleux, je suis tombé parfois sur des Artistes qui s'en prenait ouvertement à l'Islam. Leurs textes, d'une clairvoyance assumés faisait écho à une musique maitrisé de très bonne facture.
Concernant le fait de devoir être un expert pour parler de l'islam, je ne crois pas que la plupart des groupes qui s'en prennent au christianisme soient des experts en la question, loin de là... Quant au poids des communautés au Chili, on a pu voir récemment les associations juives monter au créneau contre une publicité jugée antisémite avec pour conséquence le retrait de celle-ci.
Oui je disais expert mais ce n'est pas tout à fait correct en effet. Je pensais plutôt que nous, Français, par exemple, étions bercés par cette éducation, cette histoire, ce passé et des années au pouvoir ou proche du pouvoir du Christianisme, et au-delà de la religion pure et simple, c'est plus tout cela qui sert de base aux paroles de nombreux groupes de Metal anti-chrétiens mais aussi d'autres pas forcément anti-religion mais plutôt de son influence néfaste sur l'humanité. Et si un groupe tentait de faire la même chose pour une autre religion, il lui manque toute cette vision là.
Mais ceci dit, il est vrai qu'aujourd'hui, taper sur le Christianisme, ça n'a plus rien de rebel et d'anticonformiste, dans le milieu Metal, par contre, en dehors c'est autre chose... Enfin bref, vaste débat qui se conclut toujours dans ma tête pas "la religion est le plus grand fléau que l'Homme n'ait jamais engendré, sans imaginer que celui-ci le mènerait à sa perte."
Je pense que lorsqu'on vit dans un pays dont le gouvernement qui souhaite un bon Ramadan plutôt qu'un bon Carême, qu'on nous sert du hallal dans les cantines et que des mairies installent des pissotières contre des édifices chrétiens, et si on ajoute les différentes exactions au nom de l'Islam, on est dans cette religion jusqu'au coup...
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09