Bon, OK, de la nouveauté, de la sensation, de l’inédit, mais. Mais quoi ? Mais à force, on en oublie les fondamentaux. De la bonne musique, qui ne cherche pas TOOL à KATATONIA, et qui ne traque pas l’arlésienne DEATHSPELL OMEGA sous toutes les pierres. Des guitares, une rythmique, un chant solide, et des chansons, surtout des chansons. Solides, comme on savait en composer dans les années 90, lorsque la puissance bétonnait le Rock le plus radiophonique de ses riffs compacts, mais abordables. Même pas du commercial non, surtout pas, juste quelque chose de sincère, qui ne cherche pas à se démarquer par son apparence ou son originalité, mais juste par son talent. Pas facile à trouver à notre époque, si ? Je n’en suis pas si sûr, quoique j’y sois parvenu cet après-midi en traînant du côté des rues de Chicago. On connaît la ville, on connaît sa scène, mais connaît-on pour autant tous ses groupes ? Peut-être, mais je vais y apporter une addition de taille, et d’intérêt général. Car les VEILSIDE viennent justement de ses faubourgs, qu’ils animent de leur musique fabuleuse depuis quelques années, au point d’avoir partagé la scène avec des cadors comme Lita FORD, DOKKEN, NELSON, HALESTORM, THEORY OF A DEADMAN, ALTER BRIDGE, SOIL, CROSSFADE, Stephen PEARCY ou même FIVE FINGER DEATH PUNCH, ce qui vous garantit d’ors et déjà un certain standing d’écoute. Pour autant, inutile d’attendre une quelconque esbroufe, ici, c’est l’efficacité et la simplicité qui priment, ce qu’Eclipse confirme dès ses premières minutes. Classique but chic ? C’est un peu la formule ad hoc pour parler d’un album pas toc, qui confirme tout le bien que les fans pensaient de leurs poulains. Et c’est un chroniqueur qui a bouffé des sillons qui vous le dit, c’est certain…
VEILSIDE, ce sont cinq musiciens (Tony Engel – chant, Russ Odean & Sharon Cline – guitares/chœurs, Ron Thomas – batterie/chœurs et Bob "Cabo" Hilton – basse), qui ont commencé leur carrière en 2007, et qui depuis, ont tout fait pour s’affirmer et peaufiner leur vision d’un Hard Rock moderne et accompli. Une discographie riche de trois EP (Chapter One en 2008, This Time…en 2011, Meanwhile en 2013), plus un petit cadeau acoustique en 2015 (Intermission), avant d’enfin oser le long via la structure locale Cobra Sock records. Onze pistes pour quarante minutes de musique, c’est concis, mais aussi précis, et les quelques références revendiquées (SHINEDOWN, NICKELBACK, BLACK STONE CHERRY, HINDER) ne le sont pas par hasard, mais ne définissent pas pour autant le travail global. . Faisons-la courte. Si le Metal des années 90 adapté à la sauce du siècle nouveau est votre verre de Jack ou votre tasse de thé préférée, alors il y a de grandes chances qu’Eclipse vous serve le café. Sans faire avancer les débats, le quintette joue crânement sa carte, certain de son potentiel, et confiant en des morceaux puissants, qui auraient sans doute fait les beaux jours des classements, à une époque où le tout-venant n’occupait pas encore les premières places. Ici, c’est la grande classe, on déroule le tapis rouge pour les invités, et la table est richement dressée. Dans une optique que les MAXXWELL n’auraient pas reniée, VEILSIDE prouve qu’avec de l’énergie et ce qu’il faut d’imagination, on peut soigner des morceaux carton, qui ne rechignent pas à nuancer quelque peu le ton.
Une fois ce précepte établi, difficile de parler de cet album autrement qu’en termes élogieux tout en restant objectif. Si l’instrumental révèle un niveau technique global indéniable, le chant apporte ce qu’il faut de lyrisme sans tomber dans les travers démonstratifs pour que les titres décollent, et pas seulement à l’occasion de refrains frivoles. Ici, tout est soigné, des couplets aux soli, en passant par les transitions, et on sent que le boulot abattu a été abordé avec passion, et le tout donne bien des frissons. Du professionnalisme, de l’engagement, pour un groupe qui a rodé son répertoire sur scène avant de peaufiner son premier longue-durée histoire de nous épater. Mais dans le bon sens du terme, sans artifices de production, bien que celle-ci soit parfaite en tout point. Et après une courte intro qui met dans le bain, c’est le grand plongeon de dix mètres via le bondissant « Wash, Rince, Repeat », qui lave son linge propre en famille, et qui résonne d’arrangements synthétiques atypiques. On carbure à l’adrénaline, et sans substitut, pour un Hard Rock contemporain qui sonne, et qui nous donne exactement ce qu’on attend de lui. Mais sans le savoir à ce stade de l’album, c’est un véritable feu d’artifices qui vous attend au détour des instants, avec une collection de hits à faire pâlir un SIXX A.M plus organique qu’à l’accoutumé. Le parallèle est osé, et pourtant, les similitudes existent, par cette volonté de réactualisation d’un style vieux comme le Rock qui se sent bien dans ses bottes actuelles. Mais foin des comparaisons, car les américains savent bien par eux-mêmes nous prendre la main, pour nous faire déambuler dans les arcanes de leur monde coloré, qui ose syncoper, mélodiser, et écraser la pédale pour nous faire grimper (« Blood Is Boiling », le genre de hit que les FOO FIGHTERS et SHINEDOWN auraient pu signer en commun).
C’est Heavy, mais Rock, Hard, mais pas toc, et surtout, suffisamment varié pour combler les plus pointilleux, ceux qui ne crachent pas sur un brin de subtilité AOR bien corsée (« Til The End », 80’s dans le fond, mais en grande forme, pour un autre tube énorme). Les émotifs anonymes trouveront aussi de quoi se rassurer, puisque le quintette leur a réservé une fausse ballade vraiment soignée (« Things You Said »), et démontre par la même occasion ses capacités à s’adapter à un public qui aime se faire cajoler. Mais ce même public aime aussi se faire balader, et retourner en arrière, lorsque les nineties négociaient leur virage entre Grunge et Rock dur mais radio friendly (« Left Town », le genre de plombage qui matérialise le rétro dans lequel tous les adulescents aiment loucher de temps en temps). Et si l’envie de trépigner vous prend soudainement, sachez que Bob « Cabo » Hilton à justement le groove qu’il vous faut céans, juste le temps de boogieser sur un « No Guns In The Champagne Room », au viril parfum Néo-Stoner enivrant. Quelques transitions plus formelles (« Change Your Mind », « Firing Line »), pour un final explosif, qui synthétise en quatre minutes et trente secondes toutes les pistes explorées, sans se répéter (« Thread »), et le résultat est plus que probant, il est effarant. Non, les originaires de Chicago ne figureront jamais en tête de liste des artistes les plus expérimentaux, personne ne se souviendra de leur nom pour avoir créé quelque chose de nouveau, par contre, des millions de fans se rappelleront d’eux comme d’un groupe honnête, au talent indiscutable, et comme une réunion de musiciens capables de composer de véritables hymnes pensés pour faire un carton live, là où la magie opère et où les réputations se taillent.
Eux se taillent celle du lion, avec Eclipse, qui en tant que premier album frappe de sa maturation. Un LP qui couronne une première partie de carrière de la plus belle des façons, et qui donnera enfin à leurs admirateurs de quoi faire des bonds. Je vous le disais, la nouveauté, la sensation, ça a du bon. Mais la qualité et la tradition aussi. Celle perpétrée par les VEILSIDE ne date pas d’hier, mais fait son petit effet. Son grand même. Comme leur talent.
Titres de l'album:
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Je ne suis pas au courant.. il s'est passé quelque chose récemment avec le groupe Al Namrood?
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