Et si nous faisions autre chose le temps d’un album ? : Tome 250
Certains musiciens détestent s’ennuyer, ou toujours faire la même chose. Alors de temps à autres germent dans leur esprit des idées viables ou non, qu’ils mettent en pratique ou non, pour le plus grand plaisir de leurs fans…ou non. Dans le cas de VANDEN PLAS, les cadeaux se sont accumulés sous le sapin comme un Noël éternel, sous la forme d’albums impeccables depuis 1994. Bientôt quarante ans de carrière pour les originaires de Kaiserslautern, qui entre 2019 et 2020 ont mis sur le marché deux disques fabuleux sous la forme du diptyque The Ghost Xperiment. Alors me direz-vous, avec un tel palmarès, pourquoi regarder ailleurs comme un amant insatisfait, lorsqu’une horde de fans vous soutiennent depuis le début ? Pour se faire plaisir principalement, mais aussi satisfaire les exigences des amateurs de Hard mélodique à l’allemande.
On remerciera donc Stephan Lill (guitare, VANDEN PLAS) d’avoir imaginé ce nouveau projet, et d’en avoir fait profiter le label de son groupe, Frontiers. Désireux d’explorer une veine plus franche et mélodieuse, le guitariste s’est penché sur ses passions les plus nostalgiques, en partant d’un postulat simple : actualiser, remettre au goût du jour et offrir un ancrage contemporain. Lill déclare à propos d’ALL MY SHADOWS :
« Je pensais depuis un bon moment à enregistrer et sortir des trucs plus Rock. Et plus je composais, plus mes chansons avaient toutes ce feeling eighties. En tant que grand fan des groupes de cette époque, comme WHITESNAKE, DOKKEN ou Ozzy OSBOURNE, je me suis fixé pour but de transposer cette musique dans un contexte plus actuel. »
Vous l’aurez donc compris, pas question de nous refourguer un vulgaire side-project anecdotique et pratiquement identique à l’original, mais bien un album neuf, vivant, plein d’énergie, et fruit d’une passion indéfectible pour le son d’une époque. Pourtant, l’écueil du VANDEN PLAS bis a été difficile à éviter, du fait de la présence au micro d’Andy Kuntz. Avec à bord le principal compositeur et le chanteur à la voix si reconnaissable, il eut été facile de tomber dans le piège de la paraphrase, d’autant qu’on retrouve aussi au casting Markus Teske, claviériste responsable du mixage des albums du PLAS depuis 2002.
Heureusement, l’ajout du bassiste Franky R. et du batteur Andreas Lill (frère de Stephan) ont permis d’ouvrir les hublots et de ne pas fonctionner complétement en vase clos. Et la réussite de l’entreprise est viable et tangible dès les premiers morceaux de cet album incroyable, sorte de résumé d’une décennie jalousement admirée par des millions de fans de par le monde.
Evidemment, avec le talent de compositeur de Stephan et la voix incroyable d’Andy, tout était possible, réalisable et rien ne semblait hors de portée. Les deux hommes se connaissant depuis de longues années, leur complicité transpire des sillons numériques d’Eerie Monsters, monstre de puissance et d’harmonie, et décalage assez intéressant pour la production Frontiers de ce mois de février.
ALL MY SHADOWS est donc une entité possédant son âme propre, quelque part entre le QUEESNRYCHE le plus puissant, le DOKKEN le plus mordant, ou le DIO le plus entraînant. Mais la magie de ce disque ne réside pas seulement dans ses compositions impeccables, mais aussi dans sa capacité à transcender ses influences pour développer un jeu plus personnel. Si l’on trouve encore quelques traces du DREAM THEATER le plus simplifié, les allusions progressives sont atténuées par des riffs purement Heavy Metal, comme celui propulsant l’irrésistible « Wolverinized », qu’aurait pu signer le Chris DeGarmo des années 90/92.
En étant un minimum objectif, et malgré l’homogénéité des morceaux, on admettra facilement que ce premier album fait partie des side-projects les plus réussis de ces vingt dernières années. Supergroupe sans l’être vraiment, ALL MY SHADOWS joue sur du velours, et prouve que l’arrière-garde meurt, mais ne se rend jamais. Ces vieux de la vieille parviennent à sonner plus frais que la nouvelle génération nostalgique, trop superficielle pour détourner les codes à son avantage.
Les tubes se suivent les uns après les autres, entre un « The Phantoms Of The Dawn » au refrain entêtant, et un « A Boy Without A Name » en mid tempo écrasant et craquant. Si la génuflexion face à l’un des chanteurs les plus doués de sa génération est inévitable, on louera aussi avec cierges et prières le talent de compositeur de Lill, quel que soit le contexte.
Faites-vous plaisir, écumez le tracklisting, et choisissez votre moment préféré. Chaque titre nous renvoie à un moment très particulier des années 80, à nos premières amours délicates et célébrées sous l’émotion d’une chanson inoubliable, comme ce « Farewell » sublime de délicatesse et de feeling.
Mais gardez bien en tête que le projet est totalement dévoué à la cause d’un Hard N’Heavy tonitruant et séduisant. Les moments de flottement sont donc totalement absents, et le groupe a eu la bonne idée de conserver les claviers en arrière-plan pour ajouter une patine plus qu’un réel accompagnement. Ce qui produit parfois un résultat inattaquable quel que soit l’angle, sur « Devil's Ride », hit estampillé Billboard 1989/1990.
Un petit caprice peut parfois cacher une motivation louable. Celle de proposer autre chose sans renier son background, mais sans non plus prendre les fans des deux camps pour des imbéciles. ALL MY SHADOWS sonne donc comme un véritable groupe, que l’on espère productif dans les années à venir.
Titres de l’album:
01. Silent Waters
02. A Boy Without A Name
03. Syrens
04. Lifeforms
05. Wolverinized
06. The Phantoms Of The Dawn
07. Farewell
08. Devil's Ride
09. All My Eerie Monsters
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