Power Metal, Allemagne. L’addition est vite faite, depuis la création du style dans ce même pays qui a vu naître les légendes HELLOWEEN et BLIND GUARDIAN. A l’époque, on appelait ça du Speed Metal, avant que les arrangements pompeux, les envolées vocales et les soli épileptiques ne redéfinissent les canons du genre et que la presse s’empresse d’imprimer une nouvelle étiquette. Aujourd’hui, le Power Metal est l’un des genres les plus actifs de la scène, pour le meilleur parfois, mais souvent pour le pire. SABATON, HAMMERFALL, et je ne recenserai pas tous les exemples, ont porté le style à son apogée, véhiculant souvent une imagerie ridicule, et une attitude larger than life prenant le pas sur la crédibilité artistique. Et moi sincèrement, les histoires de dragons, de chevaliers à l’épée en acier inoxydable, ça n’a plus été mon truc depuis l’Excalibur de John Boorman…
Fondé en 2012 du côté de la Bavière, à Obersinn, le quatuor OVERSENSE évolue donc comme vous l’avez compris dans le monde fantasmagorique du Power Metal, mais n’ont retenu du créneau que sa propension à lâcher des riffs héroïques et des refrains fédérateurs. Depuis Storyteller publié en 2014, le quatuor aux trois membres d’origine (Patrick Lippert - batterie, Marco Volpert - guitare, Danny Meyer - chant/guitare/claviers) et à la pièce rousse rapportée depuis 2017 (Jasmin Pabst - guitare) s’est taillé une jolie réputation dans l’underground allemand, et bénéficie aujourd’hui d’un intérêt certain de la part de la fanbase Power Metal. Une fanbase qui attendait donc avec une certaine impatience cette suite des évènements via un sophomore qui à n’en point manquer, allait définitivement établir leurs nouveaux héros.
Toujours épaulé par le label national Dr. Music Records, OVERSENSE continue donc sur sa lancée, et révèle à son public le contenu de son imagination labellisée 2021. Après un confinement agaçant pour tout le monde qui les avait poussé à révéler un single plutôt sympathique (« White Wolf (Quarantine version) »), les allemands reviennent donc avec un package complet et une pochette salement roublarde. On pourrait facilement se laisser amadouer par ce graphisme qu’un groupe de Thrash ferait sien avec plaisir, et une fois les yeux accrochés et les oreilles collées sur Egomania, le retour en arrière n’est plus envisageable : les allemands ont en effet trouvé la formule fatale pour engluer dans leur toile tous les fans d’un Heavy joué Power qui ne cherche jamais à sonner plus épique qu’une jam entre Tolkien et Joey DeMaio.
Basé sur un principe assez simple de structures Pop/Rock boostées pour sonner Heavy, Egomania est un sacré piège à pèlerins perdus sur la route du hit-parade magique. Bondissant, accrocheur, séduisant, ce second album gomme toutes les imperfections et aborde le style par son versant le plus accessible, le rendant plus moderne grâce à quelques mélodies et arrangements bien troussés, sans viser le côté putassier d’une vulgarisation à outrance.
Produit par Danny Meyer lui-même dans ses studios Sunway, Egomania a le son, de ces sons qu’on apprécie sans se fatiguer les oreilles, mais suffisamment bombastic pour en mettre plein les tympans. Grosses guitares aux saccades précises, basse qui roule et n’amasse pas Mouss de MASS, batterie percutante à la rare double grosse caisse pertinente, et lignes vocales claires et précises. En tant que leader de ses propres troupes, Danny assure à ses postes, livre une prestation vocale crédible et nuancée, et gère le collectif avec une main de fer. Pas de place à l’interventionnisme individuel, ni aux prouesses egotiques, le quatuor sonne soudé, et propose des hits certes assez loin du Power Metal et plus proches d’un Alternatif traduit Heavy (« Tear Me Down »), se posant donc le cul entre deux chaises : Power, Rock ou plus simplement Metal ? La question peut être posée, mais n’est pas vraiment pertinente : la musique du groupe chante d’elle-même.
Mais que les esthètes du genre soient prévenus. OVERSENSE se sert d’une terre Power pour y faire pousser des semences bien plus variées que d’ordinaire. Alors ne vous laissez pas leurrer par « Toast to the Devil », qui bombe le torse en début de parcours, et adopte les réflexes les plus conditionnés. Et si « The Longing » garde encore la tête bien droite, on sent déjà que le groupe est méchamment attiré par la face sombre d’une Pop/Rock habilement travestie en Metal radiophonique.
La première preuve en étant le très populaire « Be », entonné à deux voix masculine et féminine, et bénéficiant du traitement d’adoucissant de synthés très présents. Bien plus qu’une légion combattant le mal le glaive à la main, OVERSENSE est une équipe aux capacités multiples, et apte à séduire plusieurs publics à la fois. D’ailleurs, le centre de cet album révèle des hymnes que la génération alternative pourrait chanter à pleins poumons, avec des mid tempi très efficaces et fédérateurs (« Love »), et même des hits improbables à rendre le BON JOVI le plus permanenté jaloux comme une teigne (« Rave in Hell »).
Le quatuor ne s’est donc imposé aucune barrière au moment de réaliser cet album, et a visiblement pris beaucoup de plaisir à enregistrer ces chansons variées, et disons-le : irrésistibles. Tout est passé en revue, et le traitement est si crédible qu’on peine à trouver le moindre défaut à cette entreprise de drague de masse. Certes, les idées sont convenues, mais les petits plans rythmiques, les sourires vocaux, et les mélodies à tomber font de ce second album un gros piège dans lequel on tombe sans le regretter.
Certes, les puristes du Power vont condamner l’entreprise de leur lame acérée, mais les autres, plus ouverts et surtout, moins perméables aux légendes et contes pour grands enfants jouant aux jeux de rôle, sauront accepter le talent de ce groupe allemand plus fin que la moyenne. Dankeschön OVERSENSE.
Titres de l’album:
01. Toast to the Devil
02. The Longing
03. Be
04. My Eden
05. Tear Me Down
06. Love
07. Faith
08. Rave in Hell
09. Antisocial
10. Memories
11. Extinction
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