Dualité : Caractère de ce qui est double en soi ou composé de deux éléments de nature différente.
La fameuse dualité de l’être humain, cet être capable des plus grandes preuves d’intelligence mais aussi des pires témoignages de stupidité. Une créature capable d’inventer le futur, de décupler le plaisir, mais aussi de détruire son environnement et de faire preuve d’une cupidité sans limites. Nom fortement connoté donc choisi par ce groupe parisien dont le premier album, 140 Waves trahit déjà quatre années d’existence. Après avoir fortement secoué la scène française, le groupe aurait justement pu se reposer sur ses lauriers, mais ce serait sans compter sur sa créativité et son appétit de composition. Un EP fut ainsi lâché en mars 2017 (Archeology), puis quatre singles entre 2018 et 2019, avant de mettre à disposition un clip pour illustrer le morceau « Fluffy Cloud » que l’on retrouve sur ce nouvel EP. Musicalement évidemment, les instrumentistes sont pointus, ce qui ne les empêche nullement de soigner leurs concepts, puisque celui d’Elements est bien sûr basé sur les quatre éléments fondamentaux, mais pas seulement. D’ailleurs, DUALITY définit sa thématique en ces mots :
« D’un homme malade qui retrouve ses jambes et danse libéré sous le soleil à un vagabond en quête d'espoir, en passant par un voyage dans les méandres du passé, cet EP amènera le personnage de chaque tableau à une introspection. »
Si les personnages des histoires racontées finissent par se remettre en cause pour trouver leur moi profond, l‘auditeur aura plus ou moins la même réaction à l’écoute des cinq morceaux de cet EP. Promu par Ellie Promotion, toujours à l’affut d’un bon plan au niveau national, DUALITY profite d’un bon soutien pour propager ses idées et sa musique, elle aussi à cheval entre plusieurs éléments. Elle a la fluidité de l’eau, la volatilité de l’air, la chaleur du feu et la fertilité de la terre. Concrètement, et pour utiliser des parallèles plus prosaïques, elle se propose de synthétiser tous les courants contemporains d’un Metal en vogue et bien dans son époque, maniant habilement les codes du Hard-Rock moderne, la technique du Djent, les ambitions du Progressif, et les mélodies d’une Pop pas vraiment assumée, mais plutôt admise en filigrane. Se comparant volontiers en termes de créneau à TESSERACT et TEXTURES, voire FIRE FROM THE GODS, les parisiens placent la barre assez haute, et suscitent des attentes. Et sincèrement, ces attentes sont atteintes et satisfaites dès les premières notes. On sent que le quintet (Julien - chant, Jérémy & Logan - guitares, Max - basse et Clément - batterie) vise la perfection dans la préparation de son second longue-durée (« qui plongera l’auditeur dans un univers de divinités évoquant cinq cultures du monde : japonaise, mongole, scandinave, noire africaine et égyptienne. » dixit le groupe), et que cet EP est plus qu’une mise en bouche : un avertissement. Un avertissement amical évidemment, un avertissement musical, qui juxtapose des rythmiques issues du Metalcore, des riffs hérités du Djent, des progressions mélodiques symptomatiques du Progressif moderne (PERIPHERY), pour un résultat hybride, mais terriblement homogène.
Courtes, les compositions débordent d’idées qui se percutent en toute logique, et la fameuse dualité suggérée par le nom du groupe prend forme dans l’opposition entre la violence et la délicatesse, entre la rage et la finesse mélodique, comme pour mieux illustrer les contradictions de l’espèce humaine. On trouve trace de ces contraires/complémentaires sur tous les titres d’Elements, qui s’ils partagent bon nombre de points communs, parviennent à mettre en avant leur nature propre. Une écoute rapide vous aiguillera sans doute vers « Fluffy Cloud », le véritable hit de l’album que vous pouvez déjà connaître pour en avoir regardé la vidéo, et il est certain que cette chanson est en quelque sorte l’acmé de la démarche du groupe, avec ses énormes riffs Core, son chant partagé entre growls et clarté, ses inserts harmoniques en deux guitares scindées mais associées, et ces soudaines montées de colère qui se rapprochent d’un Djentcore progressif, si vous m’excuser le terme. Mais si ce morceau se pose évidemment en single parfait, il ne parvient pas à éclipser la complexité du long « Ship », qui de ses six minutes regroupe toutes les influences des parisiens, avec son déroulé complexe et dense, ses parties individuelles témoignant d’une technique imparable, et ses humeurs qui se succèdent pour former un tout logique et disons le…humain. Doté d’une production évidemment adaptée aux ambitions, puissante, aux graves qui rebondissent et à la dynamique très active et contrastée, Elements est donc un excellent moyen de rentrer dans l’univers de DUALITY, mais aussi de patienter en attendant la sortie l’année prochaine de leur second longue-durée qui à n’en point douter capitalisera intelligemment sur l’expérience acquise.
Titres de l’album :
01. In the Sun
02. Ship
03. Buried
04. Fluffy Cloud
05. Solace
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30