Au moment de parler du deuxième album des brésiliens de LANDFALL, un sérieux doute m’étreint. Le premier morceau de cet album, « Never Surrender » ne serait-il qu’une relecture du tube « Oblivion » de nos chers amis de THE WINERY DOGS ? Riff similaire, rythme similaire, structure similaire, gammes similaires, la ressemblance est troublante, et vient légèrement entacher la joie de ce retour. Heureusement pour nous, la suite des évènements se veut plus personnelle, et nous ramène au plaisir ressenti à l’écoute de The Turning Point il y a deux ans. Cette introduction tonitruante avait placé le groupe de Curitiba en avant sur la carte du tendre des groupes mélodiques à suivre, et nous étions donc nombreux à attendre la confirmation, qui se présente aujourd’hui sous la forme de onze titres et cinquante-deux minutes de musique. Et quelle musique !
Le groupe lui-même n’est pas avare en satisfaction collective. Les commentaires des musiciens ne laissent aucune place au doute, et soulignent le caractère personnel de cet Elevate qui effectivement, fait gravir un nouveau palier à LANDFALL. A ce propos, le guitariste Marcelo Gelbcke déclare :
Ce disque résume sans conteste notre essence en tant que groupe. Etant notre deuxième album, il a été enregistré avec plus de confiance, et notre personnalité en tant que musiciens y est encore plus frappante. En tant que groupe, nous vivons une période fantastique, et je pense que ça se ressent dans notre musique.
Un disque heureux et exubérant ? Tout à fait, et tout ce qu’on avait apprécié venant du groupe en 2020 est encore présent ici, en version augmentée, surhaussée et soulignée. Les mélodies fatales, la puissance évitant les atermoiements, le lyrisme harmonique, et cette façon de mélanger les influences pour produire un cocktail résolument personnel et savoureux. Entre Hard mélodique, Heavy souple et AOR de groupe, Elevate confirme donc les bonnes impressions dégagées par ce fameux premier album qui nous avait tous pris de court. Et si la naïveté charmante a laissé place à des certitudes flagrantes, et une assurance bluffante, la sensation reste la même, et les écoutes répétées pour s’imprégner de cette bonne humeur musicale.
Des musiciens heureux pour un album heureux ? C’est un peu la formule à tirer de cette nouvelle expérience, qui une fois encore nous offre des tubes à tomber par terre, le premier étant l’imparable « Waterfall », petit précis à l’usage des compositeurs AOR/Hard mélodique visant à la perfection.
En termes d’écriture et de production, tout s’est bien passé, même si nous savions qu’un gros boulot nous attendait. Nous avons tout fait en neuf mois, et avant même que nous ne posions les bases d’un premier morceau, nous savions qu’il nous fallait nous concentrer et dans quelle direction aller. En tant que producteurs, nous savons que ce que vous allez écouter sonne exactement comme il le devrait. Elevate est vraiment symptomatique du LANDFALL version 2.0
Comme vous le constatez, l’heure est à la confiance absolue, et on ne peut que confirmer les dires des musiciens, qui relevaient là un grand défi : devenir l’une des têtes de gondole de Frontiers, ce qui n’est pas une mince affaire au vu du bilan énorme du label. Pourtant, les brésiliens semblent avoir passé le test de qualité avec une facilité déconcertante, ce qui semble indiquer un potentiel capable d’éprouver le poids des années.
Avec toujours en exergue une fausse simplicité de ton trahie par des prouesses techniques individuelles (le pattern de « Rescue Me », constamment en déséquilibre est une vraie trouvaille pour un morceau de Rock mélodique), Elevate hausse le ton, et peut s’arroger un label de qualité que nombre d’autres groupes n’osent viser. En accumulant une fois encore les tubes tout au long du tracklisting, LANDFALL démontre qu’il est tout sauf un feu de paille, et lorsque nos tympans abimés se repaissent de la délicatesse AOR de « Heroes are Forever », on comprend que le quatuor a bouffé du lion sans lui marcher sur la queue.
Une fois encore, la voix incroyable de Gui Oliver fait des merveilles, et transcende des structures et des développements classiques, de ses intonations cristallines et de ses envolées lyriques. Le vocaliste est assurément l’un des meilleurs de sa génération, sans avoir besoin d’en faire trop, mais en poussant ses cordes au maximum de leur rendement. Marcelo Gelbcke de son côté, tire de sa guitare des soli stellaires, et assure une rythmique solide et intraitable. Quant au duo Thiago Forbeci (basse)/Felipe Souzza (batterie), son assise est toujours aussi fondamentale, et sa fluidité cruciale.
De là, tout est possible, et tout le devient. Les hymnes s’accumulent comme des paquets de Noël sous le sapin, entre Hard Rock vraiment hargneux (« Elevate », title-track eighties tout en noblesse avec une basse ronflante), Hard Rock radieux (l’estival « Feels Like Summer » que Bryan Adams aurait pu composer dans les années 80), et Hard Rock classieux (« H.O.P.E. », qui modernise le propos). LANDFALL a donc travaillé le fond pour garder la forme intacte, et ce nouveau répertoire brille de mille feux, venant compléter une jeune carrière déjà bien chargée.
Aucune faute de goût, aucune erreur de parcours, même insignifiante, de l’énergie à revendre sur des tempi joyeux (« Shadows Of Love »), de la tendresse qui s’exprime sans larme inutile (« The Wind » qui rappelle méchamment DARE), pour un résultat admirable de confiance et d’aisance.
Ce deuxième album des brésiliens est donc encore une fois superbe, et leur permet de passer du statut de jeune espoir à celui de jeune confirmation.
Titres de l’album :
01. Never Surrender
02. Two Strangers
03. Waterfall
04. Rescue Me
05. Heroes Are Forever
06. Elevate
07. Feels Like Summer
08. H.O.P.E.
09. Shadows Of Love
10. The Wind
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