Barcelone la belle nous chante une chanson bien différente ce matin, loin des images de carte postale. Barcelone la belle a beau être l’une des villes les plus admirables du monde, elle n’en recèle pas moins en son sein des individus peu recommandables, que les offices du tourisme vous conseilleront d’éviter. Des locaux, hurlant en idiome natal des abominations à base de fin du monde, qui certes, approche à grand pas, mais qu’il n’est nul besoin d’accélérer.
ÓSSERP, gang barcelonais chantant en catalan, s’attaque au virage le plus crucial de sa jeune carrière, qui accuse quand même près de dix ans d’âge. Sang i Sutge en 2015, Al meu pas s'alça la mort en 2017, un vague split en tétralogie, et puis, plus rien pendant des années. En 2022, le groupe revient sur le devant de la scène pour s’attaquer à la face nord de son troisième album, une face dont l’ascension n’est pas des plus faciles, et qui exige un manié de piton précis et rapide. Dont acte et une collection de chansons désespérées à faire passer les trompettes de Jéricho pour une chorale joyeuse du Vésinet.
Els nous Cants de la Sibil·la. Mais de quoi ça parle ?
Le chant de la Sibylle, en catalan « el Cant de la Sibil·la », donne aux humains les signes qui annonceront la fin des temps.
En gros, l’Apocalypse selon St Jean, le livre des révélations, les signes annonciateurs, et l’horreur à venir, des montagnes, des mers, de la terre et finalement, du ciel qui sera le dernier jugement avant l’éternité.
Pour s’adapter à son thème, ÓSSERP n’a pas eu à changer sa nature profonde, bien au contraire. Les cinq musiciens (Alex - batterie, Dani - guitare, Xavi & Vali - chant et Benjamin - basse, soit un line-up stable depuis le dernier méfait) continuent donc leur travail de forçat, mélangeant avec bonheur et colère le Death et le Grind, pour obtenir l’un des Death/Grind les plus méchants et sombres du marché. Et Dieu sait pourtant que ce marché est encombré.
Produit et mixé par Aleix Archs au Labedoble Studio, masterisé par Arthur Rizk, Els nous Cants de la Sibil·la sonne en effet comme le dernier avertissement avant chute définitive. De ses rythmiques pulsées et impitoyables, de son mélange entre SUFFOCATION, CANNIBAL CORPSE, THE KILL et NASUM, ÓSSERP taille dans les grandes largeurs un costume sur mesure pour les quatre cavaliers de l’apocalypse, trop heureux d’obliger en tenue de gala. En résulte un barouf à faire suer Lucifer lui-même, ramassant pourtant ses âmes avec célérité, et des chansons qui vous explosent à la tronche comme des jugements divins après une vie de péchés.
Inutile de tergiverser pour gagner du temps, nous sommes dans la merde la plus noire si cet album représente les conséquences de nos actes inexcusables. Fort en gueule avec sa dualité vocale bien sentie, mais épais comme un parpaing céleste vous éclatant sur le crâne, Els nous Cants de la Sibil·la est l’exemple même de boucherie clinique qui fait froid dans le dos de son classicisme, mais qui séduit de ses textes en catalan. Bien qu’on ne comprenne pas grand-chose à ce que les deux chanteurs beuglent, on saisit que le propos n’est pas à la blague « noces et banquets », et on se laisse happer par ce vortex de violence sans limites, qui pendant plus de quarante minutes nous broie les os, puis les brûle, puis les enterre au plus profond des enfers.
Un Death/Grind de premier choix, qui prend son temps pour aller vite et fort, et qui finalement, laisse une sensation de tornade divine ayant tout emporté sur son passage pour effacer la moindre trace de présence humaine sur terre. Boosté par un son à décorner Belzébuth, ce troisième album fait honneur aux barcelonais qui ont poussé leur approche dans ses derniers retranchements. Et avec un titre aussi glauque que malsain comme « L'home en el Laberint », il y a de quoi être fier de vilénie.
ÓSSERP, chef de file de la scène barcelonaise chaotique, nous flanque une bonne rouste et nous oblige à regarder notre destin en face. Et le spectacle est désolant, mais aussi inévitable que cette déferlante de violence que nos tympans doivent assumer. Le cœur y est, et le foie aussi. Merci.
Titres de l’album :
01. Cavalcant l'Ossa Menor
02. Tot Crema
03. L'engany
04. El Pes del Buit
05. L'abraçada del Destí
06. L'home en el Laberint
07. La Rèmora
08. El Rival més Fort
09. Lluna Negra
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