Je suis parfaitement conscient de ne pas être le public cible idéal pour la scène Metalcore, mais j’accepte néanmoins les efforts consentis par la génération dite « Modern Metal », qui accepte d’atténuer les gimmicks les plus éculés pour proposer parfois une musique sinon novatrice, tout du moins entraînante et efficace. Et après tout, n’est-ce pas ce qu’on cherche parfois en écoutant un album ? D’entendre des chansons puissantes aux refrains fédérateurs, jouées par des musiciens capables qui certes, ne cherchent pas FAITH NO MORE aux RESIDENTS, mais qui au moins ont le talent suffisant pour nous divertir ? Ainsi, à la découverte d’un combo se réclamant d’influences comme NOTHING MORE, PERIPHERY, LINKIN PARK, BULLET FOR MY VALENTINE, PAPA ROACH, THREE DAYS GRACE, BRING ME THE HORIZON, ASKING ALEXANDRIA, AVENGED SEVENFOLD, ALL THAT REMAINS ou BREAKING BENJAMIN, je devrais logiquement tourner le dos, d’autant plus que je ne souhaite aucun mal à Benjamin. Et pourtant, une provenance, un son, la curiosité peut-être, mais en tout cas l’envie d’écouter quelque chose de différent m’ont poussé à m’intéresser au cas des bulgares d’EMBER & DUST, qui n’en est peut-être pas un d’école, mais qui dégage largement assez d’énergie pour fédérer différents publics. D’ailleurs, ils revendiquent leurs horizons ouverts dans leur bio, faisant mention d’une inspiration versatile, allant du Metal contemporain au Rock, ce qui relève (presque) de la vérité la plus absolue. Mais alors, en quoi consiste cette entrée en matière éponyme qui sonne Metalcore, qui cogne Néo-Metal, mais qui n’est ni l’un ni l’autre tout en empruntant quelques codes communs ? Simple, un album de Metal, tel quel, qui accepte l’air du temps mais qui cherche un peu plus loin que les modes de surface de quoi nous habiller pour le printemps. Et le printemps risque d’être assez chaud.
Quintette mixte (Nick St - chant, Devon White & Ray Dubller - guitares, Phill Carter - basse et Michaela Naydenova - batterie), EMBER & DUST est un genre de proto-Néo Metal du vingt-et-unième siècle, qui a bien assimilé les leçons des aînés américains, et qui les traduit dans un langage de l’est. Il est donc assez plaisant de trouver des thèmes assez caractéristiques du Metalcore incorporés à des arrangements presque Folk en filigrane, même si les cinq originaires de Sofia ne poussent pas le bouchon de l’exotisme aussi loin que les SOAD. Non, les influences qu’ils assument sont claires, et se ressentent dès l’entame « Drown In Sins », qu’une jolie vidéo illustre brillamment. On sent dès les premières mesures que le groupe est en place malgré sa formation récente, et que le répertoire a été méchamment rodé avant d’être gravé numériquement. Son ample, évidemment moderne dans son approche, mais de circonstance au vu de compositions qui ne se contentent pas de balancer la sauce pour faire jumper les foules avant de se montrer sous un mauvais jour une fois écoutées nues à la maison. Bien sûr, la batterie, très compressée, le chant alternant les growls et la voix claire, les riffs au biseau et la précision globale font évidemment penser aux immanquables LINKIN PARK, BRING ME THE HORIZON et PAPA ROACH, mais de très jolies trouvailles harmoniques sauvent l’entreprise de la simple démarcation malhabile. Ainsi, le progressif et évolutif « Stars » propose un low tempo très lourd que des volutes vocales allègent sans en atténuer la puissance, tandis que l’atmosphère très électronique et syncopée de « Hold On » enflamme les oreilles de son Néo-Rock harmonique mais belliqueux. Classique dans le fond, un peu moins dans la forme, Ember & Dust ne surprend pas vraiment de ses choix, mais enthousiasme de son allant, et se montre très performant dans tous les secteurs de jeu, faisant même parfois preuve d’une exubérance plus volontiers Hard Rock sur le burner cramoisi « Hatred and Anger », que le SHOTGUN MESSIAH de Violent New Breed aurait pu adopter un soir de party. On découvre même un talent certain pour les soli estampillés Metal à cette occasion, ce qui permet aux bulgares de se distinguer de la masse grouillante de combos œuvrant dans la même direction monotone.
Des qualités donc, pour travailler un matériau générique et le transformer sinon en gemme, du moins en produit un peu moins manufacturé que la moyenne. Arpèges astucieux, modulations de voix classieuses, utilisation des percussions par une batteuse qui sait ventiler son attaque, et guitares qui savent profiter de l’espace pour laisser respirer leurs cordes. C’est un équilibre assez intéressant qu’ont obtenu les EMBER & DUST, qui à défaut de se présenter en sauveurs du Modern Metal en incarnent une philosophie moins figée, et plus perméable au Rock fondamental. Chaque morceau possède son lot de bonnes idées, d’accroches innées, de soudaines accélérations de tempo dynamiques (« The Rain »), et comme ce premier LP a la décence de ne pas outrepasser la limite raisonnable des quarante minutes, l’ennui ne s’installe pas, et on se voit même incité à reprendre les choses depuis le début par pur plaisir. Coupable ? Pas tant que ça, car l’entreprise reste crédible dans ses intentions latérales, se dégageant de la horde compacte des simples suiveurs, en laissant parler la nostalgie (« Lost The Fight », simple, mais touchant), et en teintant la fin de ce premier chapitre d’une sensibilité un peu amère qui rappelle la scène Post-Grunge des années 2010, sans pour autant renoncer à certains tics Nu-Metal qui rappent, mais ne nous font pas saigner les oreilles (« Bleeding »). Et s’il est certain que les vieux de la vieille ne comprendront pas vraiment le comment du pourquoi, les plus jeunes et les plus ouverts sauront admettre que sans révolutionner l’époque, les EMBER & DUST en embellissent les aspects les plus stériles de leur envie d’ailleurs. Pas encore assez original pour mériter la palme de l’inédit, mais un potentiel qui crève déjà les yeux, et un avenir qui pourrait s’avérer fascinant pour peu que les aspects les plus personnels soient convenablement développés. Mais assurément, une différence, de l’aisance, et largement assez séduisant pour que vous vous laissiez tenter, comme je l’ai fait. En souhaitant que ce joli flirt de printemps ne débouche pas que sur un banal amour d’été.
Titres de l'album :
1.Drown in Sins
2.Not Insane
3.Stars
4.Hold On
5.Hatred and Anger
6.The Rain
7.Lost The Fight
8.Bleeding
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04/03/2025, 12:25
Possible qu'ils tournent, étant donné que Bobby est devenu un meme depuis quelques jours....
04/03/2025, 10:50
De mon côté, j'ai forcément découvert Holy Records avec Metallian dans les années 90. J'avais acheté le premier Septic Flesh parce que j'avais aimé la pochette. J'ai aimé la zique dans la foulée. J'aimais bien (...)
03/03/2025, 13:09
Pour moi Holy, c'était principalement Elend, groupe qui m'est toujours resté cher. Mise à part ça je n'étais pas un holy maniac hehe. Pour la distro, j'étais plus Adipo, même si je me souviens avoir passé des heures sur le(...)
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Yep, c'était le war volume III de chez SOM. De mémoire les deux autres étaient ceux de Bloodthorn/And Oceans et Bethzaida/Anata. Un peu comme à la même époque le Thorns/Emperor mais c'était chez Moonfog :)
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Autant ils nous ont habitué à quelques pochettes bien merdiques, autant es deux dernières dont celle-ci sont magnifiques !
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24/02/2025, 13:31