Nouveau duo sur la scène française, mais dont les noms impliqués vont certainement dire quelque chose aux fans de Post-Rock, de Post-Metal et autres sous-genres parfois difficiles d’accès. Nous retrouvons donc aux commandes de ce projet Tibo F. (guitare, basse), ainsi que Julien T. (Batterie, chant), musicien omnipotent présent au sein de références comme THE GREAT DIVIDE, OVTRENOIR, SAAR et THROANE. Une nouvelle association, placée sous le signe générique du Rock, pour un résultat qui va beaucoup plus loin qu’un simple déhanchement.
EMBERS, c’est le reste d’un feu. Le carbone, la fumée, mais aussi les braises, et évoque un état dans lequel on se trouve après une épreuve, évoquant la possibilité d’un nouveau départ ou d’une fin absolue. Et en écoutant les six pistes de ce premier EP éponyme, on se dit que la notion de nouveau départ convient admirablement bien à cette musique fortement mélodique, et puissamment rythmique. Les deux hommes s’entendent visiblement parfaitement et regardent dans la même direction, celle d’un Post Rock musclé, mais ciselé, sauvage mais discipliné, bruyant mais nuancé.
Belle carte de visite pour les deux musiciens, qui jouent donc l’option de la concision. Toutefois avec ses vingt-cinq minutes, Embers est riche, malgré quelques automatismes de composition qui assurent une cohérence sans faille pouvant parfois s’apparenter à de la linéarité maladroite. Mais rassurez-vous, il n’en est rien, et le concept sait parfaitement où il souhaite nous emmener.
Pour promouvoir cette nouvelle naissance, le duo a jeté en pâture deux titres, « Babayaga », la fameuse sorcière slave souvent évoquée au cinéma, et « Kopayako », tirage au sort enfantin pour savoir qui allait endosser le rôle de gardien de but lors de parties de football improvisées dans la cour de l’école.
Des thèmes qui parleront à tout le monde donc, et qui peuvent évidemment servir de métaphores ou de symboliques dans une vie d’adulte. Mais le plus important - la direction artistique - est au service de thèmes universels, sans pour autant brader les idées sur l’autel du consensuel. Avec un enregistrement assuré par la référence absolue Francis Caste au studio Sainte Marthe, Embers bénéficie d’un son profond, clair, précis, et si les riffs énormes se taillent la part du lion des graves, les arpèges ciselés brillent comme des diamants dans un monde trop sombre.
Parlons des DEFTONES, des TENGIL, et de beaucoup d’autres allusions pendant à la queue du groupe, mais parlons surtout sensations et émotions, puisque cet album joue sur la corde sensible des amoureux de la dualité puissance/nuance. Pas vraiment Metal, mais affilié sans contestation possible, EMBERS confronte les nerfs à vif à la nostalgie, et pond une œuvre attachante, mélancolique, mais pas renonciatrice pour autant. Le léger écho sur cette sublime guitare claire nous ramène des années en arrière et provoque un bilan honnête de tout ce temps nous séparant de notre enfance. On se revoit, à un jeune âge, alors que l’avenir n’était pour nous qu’un présent un peu éloigné, croyant tout savoir et tout pouvoir, avant que la vie ne nous oblige à confronter notre moi adulte, souvent désabusé, et consterné de tout ce temps gâché à chercher des réponses qui n’existent pas.
Embers est une première étape sur un parcours qu’on ne sait pas encore long ou bref. Mais il est aussi ce feu éteint à nos pieds, qui nous a réchauffés toute la nuit, avant de s’éteindre sous notre regard clos. On observe les dernières braises se battre contre l’extinction, et on sait évidemment qu’il va falloir partir, sans vraiment savoir où ni comment. A la manière d’un Manset qui voyageait en solitaire, EMBERS chemine à deux pour donner du sens aux choses, et exprimer des sentiments cruciaux par le biais d’une guitare volubile et d’une rythmique mouvante.
Alors on se laisse emporter. On se laisse guider sur les chemins sans connaître la direction, et on accepte de laisser les doutes dans le sac à dos, bien coincé sur les épaules. C’est aussi ça cet EP, un au-revoir, un geste vers le lointain, un regard qui en dit long, et des cernes autour des yeux.
On y va ?
Titres de l’album:
01. Babayaga
02. Kopayako
03. Without You
04. Corset
05. Neverland
06. Quartier Lointain
Un report ? Je crois que j’y reviendrai l’an prochain mais deux jours afin de mieux profiter. J’en connais qui ont du moins apprécier le camping avec l’orage du dernier soir
16/05/2025, 06:52
Avec Massacra legacy, ça commence nettement à avoir plus de gueule ! Reste à voir la suite des annonces. Mais je crois que je vais plus préférer le Westill le mois suivant au même endroit cette année, déjà Elder et Wytch Hazel de confi(...)
13/05/2025, 07:48
Mea culpa....J'avais pas vu la news en première page - j'ai été directement te répondre.
12/05/2025, 14:33
S'il est du même acabit que le The Cthulhian Pulse: Call From The Dead City sorti en 2020, Mountains of Madness risque d'être un allday listening pour moi.J'ai hâte, bordel !
12/05/2025, 13:44
J'étais passé totalement à côté de cette petite pépite de Death Suédois!Vieux moutard que jamais!Puteraeon glisse de belles ambiances lovecraftiennes sur cet album et les arrangements apportent un plus à l'ensemble.
12/05/2025, 13:42
Necro est sympa, avec de bons passages groovy et d'autres où le groupe envoie du bois.Pas sûr de l'écouter durablement, d'autant plus que le prochain Puteraeon sort le 30 avril prochain.
12/05/2025, 13:40
Sentiment mitigé pour ma part Le chant de Johan Lindqvist n'atteint pas un pouïème de ce qu(...)
12/05/2025, 13:38
Au vu de la dernière vidéo-ITW en date du gonze sur ce site, pour ce qui est de "feu sacré", il a toujours l'air de l'avoir le mec.Je pars donc confiant.
08/05/2025, 09:17
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04
@ Oliv : Montpellier étant une ville et une agglomération plus petite que Lyon, il n'y a véritablement de la place que pour deux petites salles orientées Rock-Metal-Punk-etc, à ce qui me semble après vingt-cinq ans d'observation. Au-delà,(...)
06/05/2025, 20:29
"Death To All", à chaque fois que je les ai vu ils avaient un line-up tout à fait légitime (dont une fois tous les musiciens qui ont joué sur "Human", à part Chuck bien sûr)Et puis la phrase "Chris Palengat pr(...)
06/05/2025, 20:28
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11