Il est tout seul, s’appelle Mike Jacob, vient de Denver, Colorado, joue de tous les instruments et a créé une entité Death diabolique. C’est ainsi qu’on pourrait présenter le « projet » GALLU XUL, qui malgré son nom n’intime pas aux hordes Black Metal de reprendre la lutte. GALLU XUL est donc un nouveau one-man-band à ajouter à la longue liste des musiciens solitaires qui se démènent dans leur home-studio, et qui se débrouillent très bien par ailleurs. Mike a donc eu l’idée il y a deux ans de se construire un répertoire éminemment violent, à base de Death des années 90 qu’il semble connaître par cœur, a enregistré toutes les parties ou presque de ce premier album, pour nous montrer le fruit de ses réflexions, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles sont brutales. Maniant la guitare, la basse et le chant, Mike est donc un musicien omni-discipliné, et doué, puisqu’il parvient en solo à recréer l’ambiance du Death brutal mais accrocheur de ses modèles, et s’il ne cite aucune influence dans sa bio, gageons qu’il a beaucoup écouté MORBID ANGEL, DEICIDE, NILE et EDGE OF SANITY, et qu’il s’y entend comme personne pour recycler leurs idées. Emballé dans une superbe pochette de Dechristianize Art, Emissaries of the Underworld est un sacré boulot abattu par un homme seul, qui a érigé la violence comme vertu majeure, mais qui ne tombe jamais dans le piège de la bestialité ou de la démonstration outrancière. Et une fois « Invoking The Rites Of Kei'ah » encaissé par les tympans, le massacre peut commencer, et il est propre, net, et carré.
Fear nothing, least of all yourself, though this may be the ultimate obstacle to overcome. Through suffering and adversity may we persevere, and in holding the tension between the realms of the known and the unknown, become conduits for the inspiration to assert and thereby define ourselves, and in doing so we will become... EMISSARIES OF THE UNDERWORLD.
C’est le leitmotiv de ce musicien sympathique, qui va chercher dans les abysses son inspiration, et qui en revient en ayant un peu trop regardé le monstre qui s’est du coup inséré en lui. Guitariste capable qui n’est pas mou du vibrato ni avare en riffs fédérateur, chanteur solide et viril qui multiplie les harangues, Mike Jacob se dispense très bien de sidekicks pour oser un premier longue-durée très crédible. Cela dit, il a su s’entourer durant la préparation de ce premier chapitre de quelques amis venus lui prêter main forte, et c’est ainsi qu’on retrouve des interventions d’Evan Salvador, de Ben Woods, de Roman Nemtsev et de Nicolas Trejo, tous là pour lâcher quelques soli et rendre l’effort encore plus intense. Et la fine équipe a donc accouché d’un album haut en couleurs et en violence, comme en témoigne un pamphlet aussi intense que « Mass Grave ». Basse qui gronde, cassure en lourdeur de Heavy majeur, chant qui éructe et ne faiblit jamais, arrangements denses, tout porte à croire que GALLU XUL est un véritable groupe soudé, et non la création d’un musicien solo, ce qui est souvent le grief que l’on peut formuler à l’encontre des one-man-bands qui se montrent trop complaisants et unidirectionnels. Le Death de l’américain est totalement crédible, incroyablement bien produit, méchant comme il faut, mais aussi légèrement sophistiqué dans la brutalité, ce qui lui confère une aura très particulière.
Bien évidemment, les morceaux suivent tous un fil rouge, et il est parfois difficile de les différencier. Mais Mike, assez intelligent, ose le tempo quasi unique pour broder des thèmes légèrement déviants. Profitant d’un timing très resserré de moins de quarante minutes, Emissaries of the Underworld s’appréhende comme un bloc jeté en pleine face de la scène dite « officielle », et vient même défier les cadors sur leur propre terrain. On apprécie ces constructions simples et souvent monolithiques, qui attaquent de face et qui ne font pas de quartier, mais lorsque la machine ralentit le tempo et ponce les riffs, la sensation est aussi agréable, et « Tyrants Of Eternity » d’écraser plus qu’il ne broie, avec son beat martelé et son chant à la limite d’un Blackened Punk sans retenue. Roi des plans qui s’entrechoquent sans se ralentir, Mike nous brosse un portrait très crédible de la scène Death old-school remise au gout du jour, sans trop verser dans la nostalgie. Sachant synthétiser son propos en quelques minutes, le compositeur ne nous estourbit pas d’informations, préférant la concision des thèmes pour mieux nous marquer. Il se laisse parfois aller à la délicatesse d’une intro acoustique (signée Roman Nemtsev), avant de nous atomiser d’une accélération en blasts surprenante, et première de la sorte du ce LP. Très crédible lorsqu’il fait monter la pression d’un cran, Mike ose donc le survol de l’histoire du Death technique et précis, et nous offre un petit résumé fort bien troussé, et suffisamment personnel pour intriguer.
Il termine même son premier album par une plus longue suite de six minutes, qui défend les ambitions et qui offre à Emissaries of the Underworld une sortie de route qui intrigue et laisse augurer du meilleur pour l’avenir. Mes plus sincères encouragements à ce musicien compétent, qui avec son projet GALLU XUL s’insère dans un dessein plus global, sans butiner avec trop d’insistance les fleurs de la nostalgie.
Titres de l’album:
01. Summoning Forth A Demon Of The Ancient World
02. Invoking The Rites Of Kei'ah
03. Thy Will Be Undone
04. Metal Hordes
05. Mass Grave
06. Killing The Inner God
07. Plague Of Nothingness
08. Tyrants Of Eternity
09. Hymn To Khenti-Amentiu
10. That Which Is Not
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