L’Allemagne a-t-elle inventé le Heavy Metal ? La question peut se poser, et la réponse n’est pas si évidente que ça. Car après tout, le SAB, anglais, en a posé les bases pour l’éternité, et a continué ses travaux d’intérêt public en popularisant sa propre NWOBHM. Mais l’Allemagne est résolument un cas à part. Alors que la plupart de ses groupes majeurs ont commencé leur carrière via un Krautrock agressif ou un Rock psychédélique évanescent et à l’accent aléatoire, le pays s’est surtout fait connaître dans les années 80 avec une grosse poignée de groupes pratiquant une musique simple, efficace, solide et simple. Inutile dès lors de lister tous les acteurs de cette scène, que tout le monde connait aujourd’hui, mais en réfléchissant bien, on peut affirmer qu’outre-Rhin, la sidérurgie a tourné à plein régime, et produit encore aujourd’hui des résultats assez probants.
Et les SONS OF ETERNITY sortent de ces mêmes usines. Wurtzbourg, 2020, un point de départ comme un autre, pour une signature immédiate sur le monstre indépendant Massacre Records, connu pour abriter en son sein les formations les plus franches et fières. Cette rapidité peut étonner, mais lorsqu’on constate le pedigree des musiciens impliqués, elle se justifie d’elle-même.
Quintet de preux chevaliers Heavy, SONS OF ETERNITY recycle des figures clé de cette Allemagne traditionnelle, et toujours portée par une foi indéfectible en des riffs simples, efficaces et séduisants. Ainsi, concentré sur un personnel capable aux méthodes de travail limpides, End of Silence brise le mur du silence pour se faire entendre loin de ses frontières. Mais alors, quels sont ces instrumentistes qu’on nous vend comme l’avant-garde de la légion germaine ?
Freddy Müller-Schartl (basse, APOKRYPHA, ex-SUMPFBOLD, ex-METALFORCE, ex-TO THE SEVEN, ex-RUNAMOK, ex-TORTURE (live), ex-DUSTED, ex-PARSIFALL, ex-SONIC WALL), Thomas Abts (batterie, CRISES), Jonas Roßner (guitare, ex-BEYOND THE BLACK), Matthias "Church" Kirchgessner (guitare, CHURCH, ex-JUSTICE, ex-TRANSCENDENCE, CROSSING BORDERS) et Matthias "Schenky" Schenk (chant, SHYLOCK), unis depuis trois ans, et certainement très fiers aujourd’hui de nous présenter les fruits de leur labeur.
Un travail soigné, quelque part entre Heavy traditionnel et Power classique, quelque part entre PRIMAL FEAR, ACCEPT, mais aussi PINK CREAM 69, et pas mal d’autres représentants en mélodies entêtantes et rythmiques puissantes. Dotés d’un potentiel technique certain, les cinq allemands jouent sur l’acier d’un Metal inoxydable, et fricotent parfois avec un Metal progressif humble, mais effectif sur partition. Si la voix de Matthias "Schenky" Schenk pourra surprendre au premier contact, avec ses intonations nasillardes et son léger manque de coffre, le reste de l’instrumental se montre assez solide pour excuser une mise en forme formelle et sans surprises. Sans surprises certes, mais donc sans mauvaise surprise. Bien que construit comme un hommage à la scène allemande des années 80/90, End of Silence se montre sous un jour aguicheur, avec un festival ininterrompu de guitares, qui se donnent comme jamais, entre riffs tranchés et soli inspirés.
Cela suffit-il à faire un bon disque qu’on se jouera plus d’une fois ? Bien sûr, puisque les hits ne manquent pas, et sonnent déjà comme des classiques de concert, à l’image du populaire « Before The Day Will End », truffé de petits gimmicks, dont ces incontournables « Oh-oh-oh-oh », si symptomatiques d’un True Metal qui accepte ses propres clichés.
En mettant les choses à plat, on se rend compte que le savoir-faire allemand a encore de beaux restes. Et si le tout tend parfois vers un Hard-Rock mélodique et plus léger, il n’en demeure pas moins attaché aux valeurs les plus classiques de famille allemande, toujours prompte à faire tomber les barrières de genre (« Travellers In Time », comme si DREAM THEATER se replongeait dans ses années Falling into Infinity en compagnie de Ralf Scheepers).
Fluide comme du SCORPIONS, mais incorruptible comme du ACCEPT des grands jours, SONS OF ETERNITY reste en terrain balisé, et ne s’éloigne jamais trop de ses racines. Des racines qui recoupent la pousse des STRATOVARIUS les plus commerciaux (« Eye Of The Storm »), mais qui n’oublient jamais de laisser leurs racines évoluer sous terre en toute liberté. Et avec l’ajout d’un peu de groove sur binaire plombé (« The End »), le quintet allemand s’offre la visite guidée d’un verger aux fruits autorisés, et nous laisse croquer dans la pomme du savoir Metal avec une générosité remarquable (« Ruins », délicatement Folk, et au propos d’importance).
End of Silence n’est pas un album qu’on écoute pour être bousculé ou intrigué. C’est un disque qu’on se passe pour être rassuré quant à la santé du Metal allemand, celui qui blinde encore les festivals et envahit les playlists des nostalgiques. On aurait certes aimé un chant plus conquérant, et des plans un peu différents, mais l’ensemble est solide, sans réelle faille, produit un peu scolairement, mais loin d’être aussi anonyme qu’on aimerait le croire.
Une preuve supplémentaire que l’Allemagne domine toujours son sujet, entre deux escapades Indus ou Tanz. La tradition, ça a toujours du bon, et pas seulement pour le jambon.
Titres de l’album:
01. In Silence
02. Dark Orbit
03. Stand Your Ground
04. Media Zombies
05. Before The Day Will End
06. Travellers In Time
07. Eye Of The Storm
08. The End
09. Ruins
10. Horizon
11. Dawn Of A … (bonus track)
12. Revolution (bonus track)
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