Ça commence Pleasure to Kill style, avec cette descente de toms typique, mais ça continue comme une charge old-school fortement influencée par l’underground des années 80. La patrie de Lars Ulrich nous envoie donc un autre de ses représentants de violence, et célèbre le retour d’un de ses groupes les plus sympathiques et efficaces que nous attendions de pied ferme depuis 2018 et son dernier EP Visions. Les MENTAL COMA pourraient être synthétisés en deux influences majeures, le Mental Vortex de CORONER et le Coma of Souls de KREATOR, et ce rapprochement est loin d’être anodin, même si incomplet. Formé en 2012 à Copenhague, MENTAL COMA a collectionné les moyens formats depuis son émergence il y a huit ans, ne se permettant qu’un seul LP pour l’instant, Fragments of Democracy, publié en 2016. La musique des danois est assez directe, mais plus complexe qu’il n’y paraît dans les faits. Osant une liste de références possibles assez fournie (SEPULTURA, KREATOR, DYING FETUS, ABORTED, VIO-LENCE, BEYOND CREATION, OBSCURA, DEMOLITION HAMMER, REVOCATION, CATTLE DECAPITATION, ENBLOOD, TESTAMENT), et précisant au passage que la technique n’est pas faite pour les chiens, les danois s’en retournent donc avec cinq nouveaux titres qui oscillent encore entre Thrash/Death lapidaire et Techno-Thrash raisonnable, pour produire une mixture assez intéressante, parsemée de soli capables, de breaks incessants, de mélodies prononcées, et d’attaques radicales défoncées. Difficile de bien délimiter leur champ d’action, mais ce troisième EP autoproduit est une nouvelle pierre à ajouter à leur édifice, un édifice ressemblant à un mausolée érigé en l’honneur d’ATHEIST, d’ASSASSIN, d’ACCUSER, mais aussi de METALLICA, IRON MAIDEN, et beaucoup d’autres idoles des années 80.
Les deux premiers morceaux de cette nouvelle offrande ne donnent d’ailleurs pas dans la dentelle de Calais ni de Douvres, et balancent le beat comme Paul Baloff les cris de sorcière. Doté d’une rythmique surpuissante, le quintet (Nick Kanstrup - chant, Anton Pedersen & Lucas Dahldorph Nissen - guitares, Lasse Sylvester Kristensen - batterie et Mark Klavsen - basse) peut donc se reposer sur une assise solide pour tricoter des riffs imparables que la voix versatile mais agressive de Nick Kanstrup met admirablement bien en valeur. Le chanteur, loin d’être unidimensionnel assume la caution Death de l’entreprise avec ses vocalises éraillées et sans pitié, tandis que la paire de guitaristes passe en revue tout le répertoire Metal de ces trente dernières années. On remarque évidemment la frappe impitoyable et inventive d’un batteur qui ne se satisfait pas d’un beat soutenu et qui multiplie les fills possédés, mais aussi la fluidité d’un bassiste qui refuse lui aussi de se cantonner au simple rôle de troisième guitare rythmique enterrée dans le mix. Le son du EP, un peu rêche et rude offre une patine virile à l’ensemble, mais ne rogne pas sur le côté le plus mélodique de la personnalité des danois. Et lorsque les musiciens se décident à combiner toutes leurs qualités au sein d’un même contexte, ça donne le petit miracle d’ambivalence « Void Of Despair », qu’un NOCTURNUS en rupture de ban aurait pu épouser dans la plus grande discrétion.
Ne le cachons pas, sans être foudroyant d’originalité, Ending An Era est un concentré de violence et d’agressivité intelligente, à mi-chemin d’un Thrash technique non-élitiste et d’un Thrash/Death modéré, mais suffisamment féroce. Il est évident qu’avec cinq titres seulement, les MENTAL COMA n’avaient pas le droit de se louper, mais chacun des morceaux recèle son lot d’idées foudroyantes, à l’image de ce simple et direct « Silence Will Follow », qui combine la finesse américaine et la fougue allemande avec un brio incomparable. On pense à du Thrash des années 80 adapté aux exigences mélodiques nordiques des années Melodeath, connaissant son solfège sur le bout des doigts, et sachant injecter suffisamment de technique pour ne pas seulement sonner nostalgique pour le plaisir de la référence. Et lorsque le tempo accélère au-delà du raisonnable, la précision reste de mise, comme dans un canevas Thrashcore serré par des musiciens compétents, et qui n’hésitent pas à insérer des mailles mélodiques sans nuire à la solidité de l’ensemble. « Architect Of Self-Destruction » en final entérine les bonnes opinions émises à propos des quatre premiers morceaux, et nous plaque un énorme riff sur fond de numéro de percussionniste en folie en arrière-plan, avec toujours ces acrobaties sur les toms soutenues par des licks de guitare inventifs et harmonieux. Succession enivrante de folie et de précision, ce troisième EP des danois laisse augurer d’un prochain LP extraordinaire, même si certains automatismes gagneraient à être laissés de côté pour se concentrer sur les aspects les plus originaux de la musique. Mais les fans d’ASSASSIN, d’EXUMER, d’INCUBUS seront aux anges en découvrant Ending An Era, qui sans symboliser la fin d’une époque, sonne le nouveau départ d’une carrière très intéressante.
Titres de l’album:
01. The New Gods
02. Ending An Era
03. Void Of Despair
04. Silence Will Follow
05. Architect Of Self-Destruction
Ouch ce sont de caisse clair !
"sont" <- putain mes propres yeux saignent
No les influences. Seule la voix, peu naturelle et monocorde, me gêne.
Essayé sur la foi d'une description qui s'est révélée parfaitement exacte. Cela faisait un petit moment que je n'avais pas croisé un jeune groupe mettant les solos de guitare autant en avant. L'allusion à Demolition Hammer est parlante même si ce n'est pas parfaitement ressemblant, comme celle à MetallicA période Burton dans ses titres de tempo comparable.
Sur un EP pas de problème, mais sur un album entier ils auront besoin de varier ce tempo pour grimper d'un palier, ils ont les moyens de devenir plus grands.
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21/11/2024, 18:01
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
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