Si je vous propose de vous enfiler en tout bien tout honneur, allez-vous refuser ? Pourtant, ne voyez rien de sexuel dans cette proposition, le seul organe concerné par cette pratique étant vos oreilles. En effet, de Pittsburgh, Pennsylvanie nous en viennent les ENFILADE, et après écoute de la musique des larrons, il est évident que vos tympans seront soignés aux petits oignons. Amusant de constater que la référence The Metal Archives place cet ensemble dans la catégorie Hardcore (ce qui colle toutefois assez bien avec l’enfilade déjà mentionnée…), alors qu’il ne s’épanouit que dans un Death old-school bien putride et sentant des pieds moisis. Fondé il y a quelques années et déjà responsable d’une démo sans titre en 2018, ENFILADE a mis les bouchées doubles pour nous offrir son premier longue-durée, qui pendant trente minutes prône des valeurs traditionnelles d’agression morbide. Ces quatre musiciens (Gabe Davila - basse, Evan Cvejkus - batterie, Brandon Dunn - guitare et Steve Packosky - chant) ne cherchent donc pas à se démarquer par leur originalité, mais pensent au contraire que le formalisme a du bon, et nous proposent donc un Death Metal très générique et grave, dans la grande tradition ricaine des années 90, entre un CANNIBAL CORPSE un peu calmé sur le carpaccio et un CANCER plus poli que d’ordinaire, avec une touche de SUFFOCATION en mode repos, pour notre plus grand plaisir. Certes, il est évident que les compositions se ressemblent toutes, et ce produit de série B ne s’adresse qu’aux complétistes de la cause Death, qui trouveront leur bonheur dans le recyclage d’idées formelles.
Néanmoins, cet éponyme ne manque pas de charme, et évoque une réunion nocturne autour d’une tombe profanée, pour vanter les mérites d’une nécrophilie modérée. Le côté amateur de la chose n’est pas sans charme, spécialement au travers de ces riffs qui parfois sonnent plus Metal que Death, même si les sempiternelles saccades s’accordent du caractère funèbre des ambitions. On cherche désespérément un petit détail auquel s’accrocher parfois, mais heureusement on le trouve de temps en temps, que ce soit dans les fantaisies d’un batteur qui ne crache pas sur les fills, ou dans les petites harmoniques d’une guitare qui ne reste pas collée à sa gravité. Avec quelques intros bien troussés, une atmosphère générale confinée, et une production un peu sèche, l’album trouve sa place dans la production old-school actuelle, même si rien de notable ne vient différencier les américains du reste du monde. Notons quand même une basse qui refuse d’être étouffée dans le mixage, et qui tourne rond et mélodique (« Catacombs of Entrenchment »), quelques accélérations sympathiques qui nous extirpent de notre léthargie, mais avec un chant qui reste bloqué sur le raclage de gorge habituel, des structures assez monolithiques, et une incapacité à proposer des plans plus accrocheurs que la moyenne, ENFILADE ne doit son salut qu’à la brièveté de son œuvre. On aurait apprécié plus de variations, des passages Doom plus prononcés, et sans doute un son moins clair qui nuit à la patine macabre de l’ensemble. Toutefois, lorsque l’inspiration se met en branle et emballe un peu les débats, le groupe se montre très capable, comme le démontre le final « Belleau Wood » et ses airs de BO de film d’horreur underground.
Plaisant à défaut d’être indispensable, ce premier LP réserve quand même quelques bons moments, à l’image de l’introductif et impitoyable « The Devouring Ruin », qui laisse augurer du meilleur pour la suite, mais qui finalement s’avère synthèse parfaite de l’ensemble. Un disque qu’on écoute entre deux nouveautés plus cruciales, qui détend et rappelle les glorieuses nineties, mais qui ne laisse pas un souvenir impérissable. Je vous avais dit que cette ENFILADE se ferait en tout bien tout honneur. Vous êtes vraiment méfiants parfois…
Titres de l’album:
01. The Devouring Ruin
02. An Act So Vile
03. Nothing
04. Tides of Shell and Steel
05. Breached
06. Catacombs of Entrenchment
07. Belleau Wood
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