Grimhold - Warheads
Nouvelles salve de EP’s salement énervés, et on commence avec les canadiens de GRIMHOLD. Jeune quintet de Montréal, GRIMHOLD nous propose donc son premier format court, et cinq morceaux bien agités, dans un registre de Thrash très classique. Entre le radicalisme en vogue dans l’Allemagne des années 80 et la fluidité US de la même époque, Warheads infuse bien, il est donc inutile de le laisser trop tremper dans l’eau du thé.
Rien de vraiment révolutionnaire là-dedans, mais des plans efficaces, de l’aisance, de la diversité dans l’urgence, et des riffs saccadés à outrance. Mais grâce à un habile jeu de ruptures rythmiques, le quintet parvient à signer des titres sinon progressifs, du moins évolutifs, comme ce très probant « Eye For An Eye » qui ouvre le bal et rappelle autant MEGADETH qu’ASSASSIN.
« Nuclear Onslaught » emballe les débats, et nous colle une bonne rouste à la mode VIO-LENCE/SLAYER, soli compris, et cadence de folie. Pas le temps de s’ennuyer donc, puisque les montréalais tiennent le crachoir avec une belle insistance, variant le tempo pour ne pas passer pour de gros lourdauds. « F.Y.W. » en remontre même côté teigneux, avec son riff sec et libidineux, soudainement transcendé par des chœurs enflammés. Biens dans leur peau en mid, costauds en fast, les GRIMHOLD s’annoncent déjà comme une éventuelle tête d’affiche revival, aux côtés des plus cotés.
Composés avec intelligence, ces cinq titres font la part belle au Thrash le plus traditionnel, mais celui qu’on aime, bien emballé, et bien découpé. Quelques allusions au Groove des années 90 pour faire plaisir à tout le monde, via le pesant et tendu « Unchained », que PANTERA aurait pu partager avec CHANNEL ZERO. On soulignera une belle capacité à mettre le feu en fin de soirée, mais aussi la propreté d’un son très professionnel.
Les bougres nous ont même gardé le title-track pour la fin, histoire de nous laisser sur une note festive et excitée. Hymne parmi les hymnes, « Warheads » écume de rage, et nous ramène sur le rivage de cette belle époque où les attentats sonores fleurissaient en Californie. Un petit salut à l’EXODUS de Bonded by Blood, et la nuit tombe, comme les canettes de bière vides. Belle entrée en matière, pour un futur premier album de premier choix
Titres de l’album :
01. Eye For An Eye
02. Nuclear Onslaught
03. F.Y.W.
04. Unchained
05. Warheads
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Mortal Fear - Blood, Sweat And Beer
Fichtre ! Diantre ! Quelle pochette, mazette, j’en prends plein les mirettes. Les norvégiens ont soigné l’apparence de leur premier EP, avec cet artwork digne des plus grands. Les zombies amateurs de malt et de houblon sont donc à l’honneur et à l’horreur, tout comme le Thrash le plus Crossover. Nous en venant de la froide Norvège, ces quatre jeunes gens n’ont visiblement pas le temps pour des présentations en bonne et due forme, et cavalent déjà après la reconnaissance.
MORTAL FEAR est donc un nom à ajouter sur vos tablettes. Un nom qui en évoque d’autres, et principalement celui de SLAYER, qui a visiblement beaucoup influencé le quatuor. Si l’un des musiciens en porte un t-shirt, il ne faut donc pas y voir une coïncidence, mais bien une obligeance, tant ces quatre titres sonnent comme du Hanneman/King transposé dans un langage plus Hardcore et suintant de bière.
Mais loin des pochards de TANKARD, les MORTAL FEAR savent encore boire avec modération pour nous offrir de vraies chansons, simples, efficaces, directes et sans problème de diction. Aucun complexe donc, et une vitesse de croisière respectable, sans trop monter dans les tours. On notera une certaine capacité à fédérer sur l’hymne « Mortal Fear », à s’embraser de chœurs réchauffés sur « I Am the End », avant de reprendre son sérieux sur le fulgurant « The Reaper’s Call », le morceau le plus épais du lot (avec une sacrée accélération centrale en mode 12G).
Mais les jeunes nordiques tiennent à leur second degré et à leur humour houblonné. Ainsi, le virulent et transfigurant « Blood, Sweat and Beer » de nous procurer l’ivresse des sens dont nous avons besoin pour affronter le destin. Ce dernier titre, accrocheur en diable se propose de dynamiter le répertoire de SUICIDAL TENDENCIES pour l’actualiser, et revisser les bandanas sur des têtes amochées.
Seul bémol…trop court messieurs ! Votre énergie est contagieuse, et votre entrée en matière fait des envieuses, la concurrence se demandant s’il ne va pas falloir faire des progrès pour tenir le rythme contre cette jeunesse décidément très remontée. Vivement le premier album, qui promet quelques montées d’adrénaline. Entre deux tournées évidemment.
Titres de l’album :
01. Mortal Fear
02. I Am the End
03. The Reaper’s Call
04. Blood, Sweat and Beer
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Exitium - Live Free Or Die
Alors ça c’est un tube. Un vrai de vrai, qu’on braille dans les supermarchés, qu’on hurle dans les cours de récré, qu’on vomit en fin de soirée. Les texans d’EXITIUM nous cueillent donc à froid avec leur « Live Free or Die », qui sera sans conteste l’hymne Thrash de cet été 2024. Pourtant, le quatuor a bien des choses à se faire pardonner. Et notamment sa pingrerie discographique, puisque Live Free Or Die est déjà son troisième EP, sans qu’il n’ait pris le temps d’enregistrer un album complet.
Alors les mecs, on se la joue cool ?
Estimant sans doute que leur jeunesse leur laisse le temps, les quatre musiciens se contentent donc du service trois-pièces minimum pour calmer les ardeurs de leur public. Et heureusement pour eux, ce public les aime, et saura se contenter de ces trois salves bien tirées.
Mais sincèrement, quelle fainéantise…Sur trois nouveaux morceaux, une reprise, certes, bien corsée, mais reprise quand même. Ceci étant dit, quand EXITIUM reprend un classique de SLAYER live, il envoie du bois, et calme quelque peu notre ressentiment. Les hurlements couinés par Kyle Jackson sont presque aussi terrifiants que les sifflantes du père Araya, et la rythmique, en arrière-plan, colle à la réalité de l’original avec une belle fidélité.
Heureusement, « Ride the Snake » vient peser sur la balance de ses cinq minutes bien tapées. Ce dernier titre permet à cet EP de s’en tirer avec les honneurs, et de sauver les thrasheurs de leur malheur. Avec une mélodie insérée en loucedé, un riff redondant qu’on aime se voir répété, et une belle énergie d’affolés, les texans jouent la montre, mais parviennent à gagner.
Nos faveurs évidemment, acquises par une belle envie, notre adhésion, persuadés que nous sommes que le prochain sera le bon, et notre fidélité, malgré des accrocs répétés. La complaisance ne marche qu’un temps, alors il le serait jeunes gens de fouiller un peu plus dans votre imagination pour nous enregistrer un longue-durée maison. Avec une telle fougue, on le pressent déjà bouillant.
Cessez immédiatement ce dilettantisme. Vous avez du talent.
Titres de l’album :
01. Live Free or Die
02. Black Magic (live SLAYER cover)
03. Ride the Snake
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Hour Of Chaos - Death
Terminons ce tour d’horizon par le produit le plus conséquent du lot. Les danois de HOUR OF CHAOS viennent de jeter un gros pavé dans la mare avec ce premier EP, d’une durée honnête et d’un contenu très preste. Peu d’informations à vous prodiguer sur ces musiciens énervés, si ce n’est que leur musique ressemble à une séance de musculation laissant les biceps et les trapèzes bien cramés. Mais ils ont la franchise de porter la violence sur leur visage, ce qui réduit les risques de surprise en surchauffe.
Contrairement aux autres protagonistes de ce petit dossier, les HOUR OF CHAOS ne versent pas dans la nostalgie à tout prix. Leur Thrash est non seulement teinté de Death mélodique, mais il est aussi plus contemporain, bien dans son époque, et renfrogné comme un pitbull qu’on vient juste de réveillé. On repense évidemment à la mutation opérée par la scène dans les années 90, mais aussi au glissement du Melodeath suédois de la même décennie, même si les danois évitent les harmonies trop prononcées pour se concentrer sur un exercice rythmique endiablé.
« Tormented Soul », ouverture de mauvaise humeur place immédiatement les débats sur le terrain de la terreur. Grosse basse qui fouette, chant qui se répète, batterie qui se la pète, tout est en place, et le son est énorme. On sent la sueur perler sur les fronts, les mines qui se renfrognent et les doigts fermement serrés dans les pognes, encore plus lorsque le tendu « Dying Bride » explose come un inédit de PANTERA repris par AT THE GATES.
« Empire » confirme, et multiplie les infirmes, tout en admettant définitivement les influences Hardcore que tout le monde aura déjà décelées. Si l’emballage est classique, le contenu est fantastique, entre chaloupé musclé et regard de biais sur les abdos gonflés. Les gus ne s’en laissent pas remontrer, et entament leur carrière avec un répertoire bien moulé. Si on sent que parfois, les mouvements vont se répéter, on souligne un potentiel assez conséquent, les compères préférant travailler leur silhouette plutôt que frimer devant les nénettes.
Ça braille sévère, ça joue avec les graves et les petits licks à la SLAYER, mais ça séduit un public Crossover qui n’aime rien tant que le métissage animé. Solide de bout en bout, avec en final orgiaque « Abused and Enslaved », qui s’amuse beaucoup de ses propres cassures, Death fait horreur à son nom, et nous envoie ad patres sans remords. Et il n’a pas vraiment tort.
Titres de l’album :
01. Tormented Soul
02. Dying Bride
03. Empire
04. Human Waste
05. Abused and Enslaved
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