EP Attack

Exul, Exo Tek Nihil, Thlipsis, Finix, Vile Form, Helveth, Seges, Blazing Tomb

 

Autoproduction, Autoproduction, Autoproduction, Autoproduction, Fucking Your Creation Records, Nekrolustrecords

Exul - Perpetual Catastrophe

Allez, au vu de la livraison matinale, il me fallait au moins quelques pages pour traiter de l’actualité des EP’s. Trop courts pour une seule chronique, mais remplis comme des demis LP’s, ces formats moyens font toujours hésiter le chroniqueur, sauf les feignasses qui y voient la possibilité d’un laïus réduit pour préparer les tomates farcies de midi. Et nous commençons notre tour d’horizon par la Pologne, et un quatuor Thrash pleine bourre.

EXUL s’est délocalisé à Cracovie, mais n’a rien changé à son approche brutale. Déjà auteur d’un premier long, Path to the Unknown lâché en 2022, le quatuor redoutable (Bogdan Sroka - guitare/chant, Jakub Wróbel - guitare, Maciej Sachajko - basse et Brian Stephens - batterie) affiche donc une confiance insolente, mais tout à fait justifiée. Sur une structure basique de Thrash violent des années 80, les polonais glissent des thèmes plus brutaux, des lignes vocales à la limite du Death, et pondent un morceau d’intro d’anthologie, à mi-chemin entre l’Allemagne et la Suède des nineties.

« Infallible Fools » est une sorte de perfection dans l’agression. Mordant, agressif, violent et cohésif, ce titre est une apogée à lui seul, et une mise en jambes sévère. On prend acte d’un son performant et profond, et d’une inspiration multiple, métissée mais sans passer par la case Crossover enjoué, qui permet de fomenter quelques complots contre le Thrash fermenté, celui qu’on nous sort du formol une bonne centaine de fois chaque année.

Deux guitares qui ne s’en laisse pas conter, une voix ferme et presque digne de l’époque la plus Metal de MESHUGGAH, quelques déviations bien senties, des soli mélodiques polis, et un groove incroyable, qui se cristallise autour d’une ambiance délétère, sur l’infernal « Land of Stagnation ».

Quatre morceaux plus intro, c’est court, et même beaucoup trop. J’ose espérer que le deuxième album des polonais ne va pas trop tarder, puisque Perpetual Catastrophe en est l’annonce tonitruante et entêtante. Impossible de résister au saccades de « Dark Mind », la tranche la plus épaisse, qui synthétise des années de brutalité contrôlée, et qui mord plus qu’il n’aboie.

EXUL exulte, et nous aussi. Du Thrash de première bourre en déclaration d‘amour, pour un public d’esthètes qui n’aiment guère conter fleurette. A très bientôt messieurs.   

                                                                            

Titres de l’album:

01. Intro

02. Infallible Fools

03. Land of Stagnation

04. Dark Mind

05. Deathbringer


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Exo Tek Nihil - Technologia Necromantiæ

On change de décor vite fait entre deux plateaux, pour partir dans les bas-fonds allemands, ceux qui abritent des sociétés secrètes se partageant entre EBM, Industriel, Black Metal et avant-garde. Les pistes de danse de Berlin, Brème, Hambourg ou Munich sont réservées à une faune triée sur le volet, une faune qui connaît tout des sorties la concernant, et donc au fait de la naissance d’une nouvelle entité électronique.

EXO TEK NIHIL.

Variation sur la locution ex nihilo nihil de Parménide, « rien ne sort de rien », EXO TEK NIHIL semble pourtant avoir émergé des ténèbres sans justification de mise au monde. Comme un mini big-bang à une échelle locale, ce concept de Black industriel est pour le moins cryptique, enfin sur le papier. Nom choisi par le musicien Tristan Behrens, en charge de toutes les responsabilités, EXO TEK NIHIL est une expérience somme toute assez simple, et moins hermétique qu’elle n’y parait au prime abord.

Un travail de guitare et de basse conséquent, qui fait vibrer les cordes autrement, un chant évidemment enterré dans les effets, des breaks minimalistes, une batterie programmée dont la double grosse caisse est trop compressée pour être honnête, mais surtout, et plus grave, une linéarité de surface qui le confine au bégaiement le plus troublant. On a la sensation très nette que notre auteur allemand s’est contenté d’un thème qu’il a exploité à l’envi, sans désir de changement ou de variation. De fait, Technologia Necromantiæ sonne comme un unique morceau de presque vingt minutes, découpé en tranches de même épaisseur.

Ce qui était surprenant sur les premières minutes devient rapidement une norme, et l’interrogation laisse place à une certitude que les quatre titres sont issus du même moule. Et si rien ne sort de rien, alors tout sort de tout. Mais là, pour le coup, la matière manque, et la naissance est tronquée. On se retrouve face à un monstre qui n’a que les pieds de formés, et le reste est encore planqué dans les ténèbres.

Pas de quoi avoir peur donc, mais pas de quoi non plus attendre une suite éventuelle. Ni vraiment Black, ni vraiment Indus, EXO TEK NIHIL est peut-être simplement électronique, sans autre but que cette redondance insistante. Next. 

                                                                            

Titres de l’album:

01. Codex Tenebris

02. Fatum Mechanicum

03. Machina Furoris

04. Facies Immortalis


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Thlipsis - Servants Of Apathy

Faisons table rase pour nous intéresser au cas passionnant des grecs de THLIPSIS. ΘΛΙΨΙΣ en langue natale, pour un power-quatuor de l’enfer, déjà responsable d’un EP et d’un LP. Dawn of Defiance a d’ailleurs été accueilli par un concert de louanges dans l’underground, sa note de 93% parlant d’elle-même. Mais l’avis populaire étant une chose et la réalité des faits une autre, qu’en est-il de ce nouvel EP tombant sur le monde comme une épidémie de peste ?

Servants Of Apathy est un cas d’école, et la preuve ultime de la vitalité de la scène BM mondiale. La Grèce s’est depuis longtemps mise à la hauteur de ses concurrentes, et peut compter sur ces quatre-là (Tumultus - guitare/chant, Felix Argus - guitare/chant, Reactive - basse et N.D. - batterie) pour garder son aura noire intacte. Pour autant, peu de surprises à signaler. Les grecs se satisfont très bien d’un classicisme de surface, pour mieux mettre l’emphase sur une dualité cruauté/beauté. Cette mise en abime permet de regarder le monstre droit dans les yeux, pour en devenir un aussi vil.

Mélodies vs violence, tel est le combat proposé par ces trois titres qui sont autant de postulats définitifs. En restant dans la plus droite lignée de son précédent long, tout en s’ouvrant des perspectives fascinantes, THLIPSIS nous offre le spectacle magnifique d’un Black Metal complexe et inextricable, sorte de percussion explosive entre l’école française et la tradition suédoise d’un DISSECTION en pleine possession de ses moyens.

On se retrouve complètement écrasé par la grandiloquence du propos, et par la magnificence des thèmes choisis, qui n’hésitent jamais à piétiner la grandiloquence pour évoquer le BM symphonique le plus épuré. Si « Servants of Apathy » se montre efficace et persuasif, c’est véritablement « Lament of a Dying Land » qui souffle le chaud sur nos pauvres tympans mis à mal par un espace sonore plein, et par une doublette vocale sans pitié ni remords.

Produit à la perfection, dosé de la même façon, ce deuxième format moyen format achève de célébrer la grâce grecque en matière d’agression romancée. On se laisse hypnotiser par le maelstrom qui repousse les limites de la puissance, sans jamais verser dans le chaos. Et si l’importance du ballet des guitares est indéniable, il serait injuste d’ignorer celui d’une rythmique volubile, et ne connaissant aucun repos. Utilisation d’un mid tempo plus généralement Heavy, suggestions Thrash, pistes Death chaotiques, pour une œuvre riche et dense. Je parlerais bien de révélation, mais THLIPSIS a déjà fait son entrée sur la scène sous vos applaudissements. Je me fonds donc dans la masse pour célébrer son sens de l’à-propos, déjà intrigué par la suite des évènements.     

                                                                            

Titres de l’album:

01. Servants of Apathy

02. Lament of a Dying Land

03. Ξυράφια Απελπισίας


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Finix - Midnight Heat

Une pochette salement aguicheuse, dans la plus pure tradition d’un Heavy Metal racoleur, des proportions de single pour la nouvelle intervention US à la mode. FINIX, c’est Caprix, ou l’inverse, et depuis sa création, ce gang sans corruption s’attache à des formats courts qui visiblement, lui vont bon teint. Combo mixte, FINIX fait partie de cette arrière-garde US qui surveille les stocks de munitions lorsque les soldats partent au front. D’une franchise assez appréciable, le quintet définit ses grandes lignes sur son Bandcamp, sans tourner autour du pot :

Speed/Heavy Metal from New York City. Influenced by old school, Traditional Heavy Metal, and NWOBHM 

Avec ça vous êtes servis, et « Crimson Heat » de justifier cette accroche de toutes ses notes. Angel Valencia (guitare), Miguelito Maldonado (guitare/chant/chœurs), Steffy Rodriguez (basse), Chris Trash   (batterie) et la petite dernière Anastasia Luna (chant) prônent donc des théories passéistes, comme plus de cinquante pour cent de la production actuelle, et parvient même à faire croire qu’il est né dans les années 80 et que tout le monde l’a oublié.

Certains mauvais esprits diraient même : à juste titre.

Si l’énergie est palpable, si la passion est notable, et l’investissement capable, le résultat est à moitié réussi. D’une part, la voix très fluette d’Anastasia Luna ne colle pas vraiment au parti-pris passéiste, la chanteuse se laissant porter par son timbre monocorde pour surnager dans un instrumental condensé. L’alchimie ne prend donc pas vraiment sur « Crimson Heat », mid tempo pataud qui rappelle le plus que moyen de la scène américaine des années 1983/1985, mais heureusement, « Enchantress », sur un tempo qui s’envole nous explose avec plus de vigueur, notre chère chanteuse partant même dans des aigus enviables sur cette inspiration RIOT pleine bourre.

Un peu pataud, aussi original qu’un badge de DIO, Midnight Heat a encore pour le moment des airs d’épisode moyennement torride d’Hollywood Night, avec actrice gironde mais intrigue peu féconde. Un album permettrait peut-être de dissiper les doutes, ou alors de confirmer les craintes. Mais en format single, on reste sur du moitié/moitié, ce qui est certes un partage parfait, mais qui ne rapporte que très peu.   

                                                                            

Titres de l’album:

01. Crimson Heat

02. Enchantress


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Vile Form - Death

On change de salle et d’ambiance, pour rejoindre les américains nerveux de VILE FORM, qui ne font pas grand mystère de leur créneau. En baptisant leur second EP Death, les originaires de Philadelphia, Pennsylvanie jouent la franchise, et nous embarquent dans un monde de violence sourde et froide comme on les aime. Un an après Unending, leur premier méfait, les VILE FORM remettent le couvercle sur le cercueil d’un Death Metal fort, ample et putride à la fois, et évoquent avec panache un métissage d’influences qui ne laissera personne de marbre.

Un peu comme si OBITUARY avait fusionné avec PESTILENCE au début des années 90, Death associe la bestialité à la précision instrumentale, et signe une partition passionnante dès le premier morceau « Orb ». Entre Death progressif et attaque incessante des sens, ce nouveau format moyen domine de la tête coupée et des épaules disloquées le reste de la production, tant l’inspiration est plurielle et le résultat fascinant.

Paul J Herzog (basse/chant), Jason M Herrmann & Jeffrey V Daniels (guitares) et Josh R Orlando (batterie) sont donc des esthètes qui découpent avec soin. La voix infernale et sentencieuse de Paul J Herzog est un atout de choix dans ce déferlement de plans tous plus vindicatifs les uns que les autres, mais les arrangements ont aussi leur mot à dire. Enveloppé dans une brume étrange et baignant dans une atmosphère déliquescente, Death s’ingénie à décrire les effets de tout type de décès, passant de la crise cardiaque à l’accident routier, sans oublier la maladie infectieuse et le meurtre brutal. « The Other Entrails » module donc ses inflexions de recensement à merveille, jouant à cache-cache avec le tempo pour mieux laisser les guitares s‘exprimer.

Pointu mais pas élitiste, VILE FORM se montre aussi pernicieux qu’il n’est vicieux. Alors qu’on pense parfois pouvoir anticiper les idées, il nous contredit immédiatement d’une volte-face sévère, qui appuie sur les cervicales de façon très poussée. Précis, de sa production à son exécution, plein mais pas roboratif, ce deuxième EP est d’une efficacité redoutable, et d’une ambition notable. Loin de l’accumulation de segments erratique et cryptique, ces quatre morceaux savent où ils vont, et comment. Quelques nappes de synthés pour obscurcir l’horizon, des entrées en matière au diapason, des transitions, tout est en place pour vous faire valser jusqu’au bout de la morgue, le sourire aux lèvres et le vice suintant sur les cadavres.

Dommage que la durée de l’objet en question soit si réduite. Il est temps pour les américains de s’exprimer en longue-durée, leur panache méritant un cadre moins restrictif.     

                                                                            

Titres de l’album:

01. Orb

02. The Other Entrails

03. The Entity

04. Geometry of Impurity


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Helveth - After The Rain

Après la pluie, le beau temps ? Si j’en juge par les deux morceaux de ce nouvel EP des russes d’HELVETH, non, et non. L’adage deviendrait plutôt, « après la pluie, la pluie » entre les mains de ces musiciens qui s’épanouissent dans une forme très musicale de Black Metal. D’aucuns la nommerait « mélodique », ce qui est le cas, grâce à l’adjonction d’un clavier très disert, qui tisse des textures brumeuses en arrière-plan.

Originaire de Kaliningrad, ce jeune groupe a déjà fait ses preuves l’année dernière avec un premier EP baptisé Descent into Chasm. Représentant de la nouvelle vague BM russe, HELVETH expose des qualités non négligeables, de composition, mais aussi d’interprétation, les parties étant complexes et assemblées avec soin. Pas si loin d’un Black Indus light aux effets redondants, After The Rain s’enfonce dans la pénombre pour en revenir non avec des réponses, mais avec un peu plus de questions. « After The Rain », title-track s’offre donc un solide jeu de lumière et de ténèbres, et reste collé à des principes d’efficacité.

Ce qui n’empêche pas le groupe de se montrer sous un jour Ambient assez délicieux.

Avec un peu plus d’entraînement et une maturation de quelques années, HELVETH pourrait rejoindre la première ligne des combats sans pitié de la zone BM européenne. De leur Russie natale, ils montrent déjà de solides qualités, nécessaires à l’exportation, qui se formalisent autour du cruel « Deathknell ». Plus simple que son aîné, ce second titre est sans aucun doute plus linéaire, mais pas moins intéressant. 

HELVETH convainc donc partiellement, et manque encore un peu de bouteille pour s’éloigner de ses influences et de ses tics. Les riffs sont encore un peu tendres, le tout manque d’identité forte, mais on sent que les graines de la discorde sont bien plantées.

Au niveau d’une excellente démo, After The Rain est une ligne valable ajoutée à un CV encore un peu maigre, qui ne demande qu’à s’étoffer. Je vous laisse juges de l’intérêt à porter à ce jeune groupe, qui sous couvert de brutalité froide, reste encore un peu timide dans son univers.      

                                                                            

Titres de l’album:

01. Lost

02. After The Rain

03. Deathknell


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Seges - Profanatory Warfire

Grimpons d’un cran dans la méchanceté et le professionnalisme, en nous intéressant au cas barbare de SEGES. Si la discographie de ce projet compte déjà deux longue-durée, il convient de préciser qu’il a déjà existé pendant plus de vingt ans sous le nom complet de SEGES FINDERE (la dernière récolte en VF). La liste de ses méfaits est longue comme le CV d’un politicien, entassant démos, EP’s, albums, compilations et collaborations, avant de raccourcir son nom pour…faire la même chose.

SEGES est donc SEGES FINDERE, qui était lui-même Strigoi Warskin devenu Strigoi the Undead Nekrotizer, les quatre sobriquets appartenant au même homme, le brésilien Antonio Albuquerque. Figure de l’underground lusophone, Antonio se vautre dans la fange Black Death depuis la fin des années 90, et sa passion ne saurait être remise en cause. Tout comme son implication, proche des pionniers des années 80, les moyens techniques en plus, mais la rage en étendard.

Aussi linéaire qu’un film français parlant du divorce d’une femme de cinquante ans, Profanatory Warfire fait suite à un premier longue-durée, Hateful Wargasm publié lui aussi en 2025. L’homme a donc beaucoup de choses à dire, en tout cas, souvent. Intarissable dès qu’il s’agit de coucher sur bande des riffs morbides et des rythmiques en chien de fusil, SEGES est l’un des poumons de cette scène brésilienne très attachée à ses valeurs d’origine, qui ne s’adresse qu’aux plus furieux des collectionneurs. Impossible de savoir ce qu’apporte une réalisation par rapport à une autre, le spectre d’inspiration étant strictement le même.

Profanatory Warfire ne fait pas exception à la règle, et se love au creux des échos de l’encore très frais Hateful Wargasm. Pourquoi donc lâcher un moyen format de façon si rapproché, d’autant qu’il ne fait que prolonger des sévices déjà éprouvés ? Aucune idée, mais laissons le maître de maison faire comme bon lui semble. D’autant que sur une durée assez courte, son Black Death est plutôt efficace, bestial, brutal, paillard, et en phase avec ce que les nineties proposaient de plus brut de décoffrage.

Avec un son proche de la démo, une attitude bravache, et une conscience affutée de la répétition, SEGES continue sa route sans se demander si sa démarche est pertinente, et accumule les albums comme d’autres les vignettes Panini. Si vous aimez la bidoche rance et bien grasse, alors cet EP est fait pour vous. Les palais plus délicats passeront leur chemin en se pinçant le nez.       

                                                                            

Titres de l’album:

01. Profanatory Warfire

02. Hailing the Troopers of Hell

03. Warmongers Kommando

04. Wolflike Blitzkrieg

05. Satanicore Warlokaust


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Blazing Tomb - Singles From The Tomb

Terminons ce tour d’horizon par un gros trip passéiste, et confions la conclusion de ce petit dossier aux américains de BLAZING TOMB. Faites leur confiance, ils savent trousser des hymnes à la débauche sans laisser le groove dans le placard. Trois ans déjà après un premier moyen format introductif, les originaires de Richmond, Virginie pilonne sur une durée tout à fait raisonnable, et même…beaucoup trop courte.

Car leur Death, bien qu’ancré dans la tradition marécageuse US n’est pas dénué d’ouverture d’esprit. Les musiciens parlent même de Crossover, ce qui a le don d’intriguer. Danny Prock (basse), Nick Morris (batterie), Chris Miller & Josh Francisco (guitares) et Ethan Thomas (chant) se veulent donc chantres d’une musique extrême, certes influencée par OBITUARY et MALEVOLENT CREATION, mais aussi par la scèen Thrash californienne. Ce mélange est particulièrement doux aux oreilles, qui vibrent à l’unisson de « Visions From the Grey », efficacement syncopé pour évoquer ACID BATH et quelques groovy d’années 90 inouïes.

« As Souls Descend » garde le même cap, passe à côté de deux ou trois alligators, mais prend soin de nous caser un beatdown glauque et visqueux. Adeptes du cassage de tempo permanent, les américains ont du talent. Il en faut pour surnager dans le marigot du Death old-school, revival encombré par des musiciens trop timorés ou portés sur la copie injustifiée. Entre tradition et bon jambon, le quintet assaisonne sa bidoche au gros sel, mais la sert bien préparée et saignante comme un goret.

Trois titres seulement, c’est méchamment frustrant. Il est temps je crois de se lancer, et de composer au moins trente minutes de musique, cette dernière étant fameuse et gouteuse. « Tortured Minds » termine la balade avec une belle fermeté, et toujours ces énormes riffs qu’un chant grave et massif sublime de ses intonations graveleuses.

BLAZING TOMB mérite franchement d’être connu. Singles From The Tomb est un genre d’enterrement/barbecue, où la tristesse et la liesse se côtoient dans un ballet étrange. Des larmes pour certains, des saucisses pour d’autres, des mouchoirs, des fourchettes, et une danse en goguette alors que le corps n’est même pas encore mis en terre. Savoir doper une ambiance plombée n’est pas donné à tout le monde.  

                                                                            

Titres de l’album:

01. Visions From the Grey

02. As Souls Descend

03. Tortured Minds


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par mortne2001 le 11/02/2025 à 14:00
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