Acid Mass - Lust for Violence
Matinée EP, et on commence doucement avec un one-man-band américain qui publie son premier format court. Ben Ricketts aka ACID MASS sévit depuis le début de cette année dans un registre Speed Thrash assez savoureux, et nous expose avec Lust for Violence ses vues sur la nostalgie ambiante et brutale, en trois titres concentrés, bien sentis, et bien envoyés.
Cachés sous une pochette qui accroche l’œil, ces trois morceaux permettent d’avoir un aperçu des capacités du bonhomme, qui se charge de tout, de la composition à l’écriture en passant par l’instrumentation. Et si l’épiphanie n’est pas pour aujourd’hui, il est tout à fait possible de trouver cette petite charge très efficace et accrocheuse, puisque l’originaire de Cincinnati, Ohio a bien travaillé sa copie et recentré ses influences.
Mais quelles influences ? Celle des années 80 évidemment, entre l’Allemagne et la Californie, pour un Crossover entre le radicalisme germain de DESTRUCTION, et la fluidité vicieuse d’EXODUS période sorcière Baloff. Au menu donc, une belle palanquée de riffs qui passent la barre haut la main, des refrains qu’on retient, et une énergie globale qui réchaufferait la calotte glaciaire plus efficacement qu’une empreinte carbone excessive.
Si Ben ne propose rien de neuf, il a le mérite de recycler avec beaucoup de flair. En témoigne « The Spectre », morceau d’intro qui rappelle étrangement le classique « Invincible Force » de Schmier et compagnie, avec ses licks circulaires qui tranchent dans les chairs. Tout est en place, produit comme une démo moyenne, mais rayonnant d’une violence sympathique et raisonnable, loin du Thrashcore ou du Blackened je-ne-sais-quoi.
C’est donc avec plaisir que nous accueillons ce nouveau-venu sur la scène old-school, puisqu’il se montre tout à fait capable de relooker d’anciennes ambiances avec un panache indéniable. Nous attendons maintenant un premier longue-durée qui confirmera ces bonnes opinions, et qui permettra peut-être de se dégager d’une logique encore un peu prévisible, pour apporter à la NWOATM une pierre indispensable à son propre édifice.
Titres de l’album:
01. The Spectre
02. As the Corpse Revolts
03. By Force
Aquila - Hail, Paimon
Voici une sortie plus qu’énigmatique, puisque le collectif anglais AQUILA ne perd pas son temps en explications ni en biographie. Tout au plus savons-nous que le projet est originaire d’Angleterre, et qu’il se complait dans une forme très primitive de Sludge, à la limite même d’un Post Metal hargneux ou d’un Indus glauque à la GODFLESH.
Aucun line-up, aucune référence, juste quatre morceaux dont la durée va décroissant jusqu’au terme du EP. Ce qui ne nous laisse que sept minutes pour apprécier le talent des anglais pour brosser un portrait blafard de la société actuelle, avec force redondances et autres itérations irritantes qui abiment les oreilles écoute après écoute.
Mais l’aspect hypnotique de la chose n’échappera pas aux fans de ce cher Justin Broadrick dont les expériences servent ici de trame de fond. Avec une basse énorme à rendre vert Paul Raven ou Buzz Osborne, une guitare qui aurait eu sa place chez nos chers SONIC YOUTH s’ils avaient choisi un chemin moins expérimental, AQUILA rejette l’optimisme pour se concentrer sur les aspects les plus ternes de la réalité sociale et humaine actuelle. De fait, « Centipede », s’il n’évoque pas les expériences néfastes de ce médecin fou bien connu des amateurs de série B craspec, n’en reste pas moins éprouvant, suffocant, tout comme sa suite logique « Paimon » et ses faux-airs de rituel païen.
Les deux autres titres ne sont que prétexte à allonger le tracklisting, puisque « John » reste sous la minute et se contente d’exploser les infrabasses et les grondements sismiques, alors que « The Strings » n’est qu’une petite blague d’une seule seconde qui ne sert pas à grand-chose.
J’en veux à AQUILA de ne pas avoir pris le temps d’étoffer son répertoire, car il aurait pu nous offrir un EP d’une bonne vingtaine de minutes passionnant et éprouvant. En choisissant cette formule trop brève, le groupe laisse des interrogations, des soupçons, mais il faudra plus épais pour se forger une réelle opinion. Et assez rapidement, sous peine de passer à la trappe des nouveautés.
Titres de l’album:
01. Centipede
02. Paimon
03. John
04. The Strings
Midnight Jazz Club - The Haunt
Encore une sortie plus qu’énigmatique sur le marché, avec le nouvel EP des anglais de MIDNIGHT JAZZ CLUB, dont le patronyme aurait parfaitement convenu à une compilation de Jazz soft, ou à un long métrage situé dans les brumes d’un Londres nocturne en proie aux affres de la solitude et de l’errance. Mais nous parlons bien ici de création originale, et ceux ayant déjà expérimenté l’art des anglais via leur premier long éponyme publié en 2017 savent déjà à quoi s’attendre : de l’exposition, de l’ouverture d’esprit, des mélodies éthérées et des plans rythmique solides.
Et c’est exactement ce que nous offre The Haunt, dont la pochette spectrale colle merveilleusement bien aux intonations absconses mais harmoniquement riches. Proche de la scène Post européenne de ces dix dernières années, le quatuor prend un malin plaisir à décrire des scènes qu’on imagine intimistes via un instrumental léché, à la production immaculée, pour un voyage sans retour avant l’aube au sein d’une communauté portée sur l’esthétique et les beaux-arts. Dans un registre TOOL sans chant pendant des breaks hallucinants de brillance, The Haunt flotte dans les couloirs comme un fantôme à la recherche de sa vie passée, qui évidemment ne peut plus guère s’exprimer que par des descentes de température ou des objets qui bougent.
Poétique, spatial et intemporel, MIDNIGHT JAZZ nous entraîne donc à la suite d’une vie diurne sacrifiée sur l’autel de la déesse nuit, qui guide nos pas sur des chemins hasardeux aux rencontres interlopes. La beauté de l’axe basse/batterie, souple comme un rendez-vous amoureux au crépuscule, cette guitare qui alterne les riffs massifs et les notes à la Gilmour, et ces arrangements de claviers évanescents contribuent à cette atmosphère confinée de tribu privée, qui n’accueille en son sein que des membres portés sur la beauté et la volupté. Ce qui n’empêche guère le quatuor de faire preuve de puissance quand il le faut, comme en témoigne la clôture « Minus One », qui dynamite enfin les néons pour provoquer une explosion d’exubérance que l’on n’attendait plus à ce stade de l’écoute.
Court métrage pour les oreilles, livre qui revient à la vie à la suite d’une note attrapée au hasard, The Haunt prouve que les anglais n’ont rien perdu de leur poésie et de leur acuité technique en sept ans, et laisse augurer d’une suite en LP totalement enthousiasmante et novatrice.
Que nous attendons avec impatience.
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Titres de l’album:
01. Haunt
02. Stand
03. Minus One
War Weaver - Eulogies For The Vanquished
Terminons ce tour d’horizon des formats courts, avec les américains de WAR WEAVER, qui vont à l’essentiel. Cette démo/EP carnage tout autour de lui/elle, en s’épanouissant dans un Death Metal rétrograde, entre la Suède et la Floride, pour un best-of/melting-pot saisissant de brutalité et suintant de vice.
Une fois n’est pas coutume, WAR WEAVER multiplie les influences, et ne se limite pas à un plagiat habile d’ENTOMBED, MORBID ANGEL, AUTOPSY ou UNLEASHED. Non, ici, le Death est traité comme un précis de violence international à l’usage des maniaques de la bestialité, et si le parfum qu’on hume semble émaner des profondeurs cryptiques de Stockholm, les rythmiques nous ramènent sur les côtes américaines, nous plaçant quelque part entre MASTER et DISMEMBER.
Un beau voyage dans les bas-fonds de l’humanité donc, pour un duo qui ne s’embarrasse pas de principes. D’un côté, la voix écorchée de Mitch Doucette (qui n’arrête pas ses salades), de l’autre la guitare de Codie Jones, musicien omnipotent qui se charge aussi du reste puisque personne d’autre ne voulait le faire.
En résulte un Death savoureux, juste assez violent pour mériter l’étiquette, et évidemment suffisamment rétrograde pour nous ramener au bon vieux temps du bon vieux temps. Mais un Death précis, plein de panache macabre, qui oppose des passages atmosphériques gluants à des accélérations fumasses, pour le plus grand plaisir des masochistes que nous sommes.
Aucun titre à mettre en avant particulièrement, puisque les trois pris ensemble forment une symphonie discontinue à l’horreur la plus viscérale. Tout au plus soulignerons-nous la puissance dévastatrice du final « Echoes from the Crystal Chasm », qui permet quelques blasts bien sentis, mais le tout se veut cohérent, et carte de visite pour signer un contrat bien mérité.
Formel, traditionnel, mais propre et carré. Et en termes d’EP, c’est bien tout ce qui nous intéresse ma foi. De veau évidemment.
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Titres de l’album:
01. Gutting the Serpent
02. Garthim Wars
03. Echoes from the Crystal Chasm
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